Akademik

ferrailler

ferrailler [ feraje ] v. intr. <conjug. : 1>
• 1665; 1654 tr.; de ferraille
1Péj. Se battre au sabre ou à l'épée (à cause du bruit des lames heurtées).
Fig. Batailler. « il ferraille contre le bruit, la pollution » (L'Express, 1990).
2Faire un bruit de ferraille.

ferrailler verbe intransitif (de ferraille) Frapper l'une contre l'autre des lames de sabre ou d'épée ; se battre au sabre ou à l'épée. Littéraire. Se battre, se quereller. Disposer les fers dans une construction en béton armé.

ferrailler
v.
d1./d v. intr. Péjor. Se battre au sabre ou à l'épée.
|| Fig. Ferrailler avec (qqn), se disputer avec lui.
d2./d v. tr. CONSTR Munir d'un ferraillage.

⇒FERRAILLER, verbe trans.
A.— Faire un bruit de ferraille. Un outil mécanique qui ferraille (PESQUIDOUX, Livre raison, 1925, p. 198). Les rues abruptes où ferraillaient les tramways (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 85) :
On entend, au dehors, des milliers de coups de marteaux sur des coques de navires, les vieux navires en démolition. On entend ferrailler la chaîne des grues.
PAGNOL, Marius, 1931, I, 1, p. 10.
Rem. Les dict. récents attestent le sens de « disposer les fers dans les constructions en béton armé » (Lar. encyclop.).
B.— (S'exercer à) se battre à l'arme blanche, souvent avec plus de bruit que de finesse. V. cavalier I A 1 citat. de Jeux et sp., 1968, p. 1293.
♦ [Souvent avec l'idée de heurter les lames l'une contre l'autre volontairement à grand bruit] Des filous tirèrent l'épée, et se mirent à ferrailler (Ac. 1835, 1878).
♦ [Souvent avec l'idée de se battre maladroitement, ou pour le plaisir] C'est un mauvais sujet, qui n'aime qu'à ferrailler (Ac. 1835-1932). Ces mauvais escrimeurs ne savent que ferrailler (Ac. 1932). Les bretteurs s'offraient aussi des concerts très variés avant d'aller ferrailler au coin d'une ruelle (GRILLET, Ancêtres violon, t. 1, 1901, p. 78). Nous ferraillons beaucoup! (...). Mon épée n'en sera que mieux aiguisée (ACHARD, Voulez-vous jouer, 1924, I, 3, p. 66).
Au fig. S'escrimer en paroles, se disputer, contester. Ferrailler avec, contre qqn. Qu'importe à la critique (...) quand elle veut aveuglément condamner? On saisit quelques phrases au hasard, on ferraille avec l'auteur (CHATEAUBR., Martyrs, t. 1, 1810, p. 73). On dit aux femmes (...) des indélicatesses en riant. (...). On ferraille avec elles, et (...) comme elle manient très-bien leur arme, on n'a pas trop de remords, quand, du bout de la lame, on les égratigne un peu (TAINE, Notes Paris, 1867, p. 225). Dans l'affaire Dreyfus, c'est l'église que nous avons trouvée devant nous (...) ferraillant contre la vérité (CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p. 383).
REM. 1. Ferraillade, subst. fém. La ferraillade des chevaux sur le pavage, les craquements du bois, les bruits de la rue, la diversité des vitrines, tout cela battait dans son cerveau sur un rythme de polka (ROSNY, Marc Fane, p. 113 ds RHEIMS 1969). 2. Ferraillant, ante, part. prés. en emploi adj. Qui fait un bruit de ferraille. C'est admirable, fit le jeune homme, dominant avec peine, de la voix, la clameur ferraillante du véhicule (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p. 98). 3. Ferraillage, subst. masc. Ensemble des armatures en fer dans le béton armé. Les ferraillages jouent, lors de la mise en place du béton, le rôle de très gros éléments indéformables (CLÉRET DE LANGAVANT, Ciments et bétons, 1953, p. 163). 4. Ferraillerie, subst. fém. a) Ensemble d'ouvrages en fer. Des fontaines en cuivre, des plats en étain, une ferraillerie moyenâgeuse (GONCOURT, Journal, 1867, p. 382). b) Discussion sans fin, résultat de l'action de ferrailler. Il n'approuvait donc en rien toutes ces discussions publiques, ces ferrailleries sorboniques, qui déplacèrent si vite la question et déroutèrent les esprits (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 217).
Prononc. et Orth. :[], [fe-], (il) ferraille []. Ds Ac. 1694-1932. Cf. ferraille. Étymol. et Hist. 1. a) 1654 trans. « se battre au sabre ou à l'épée » (CYRANO DE BERGERAC, Le Pédant joué, 200 ds IGLF : ce n'est point que j'aie jamais ferraillé le fleuret); 1665 intrans. (P. QUINAULT, La mère coquette, I, 4 ds BRUNOT t. 4, p. 475); b) 1718 p. ext. « se battre, faire la guerre » (Ac.); c) 1718 « s'escrimer en paroles » (ibid.); 2. 1861 « faire un bruit de ferraille » (ARMENGAUD, Moteurs à vapeur, t. 2, p. 166); 3. 1930 construction « disposer les fers dans les constructions en béton armé » (Lar. 20e). Dér. de ferraille; dés. -er. Fréq. abs. littér. :32. Bbg. GOHIN 1903, p. 243 (s.v. ferraillerie).

ferrailler [fɛʀɑje] v. intr.
ÉTYM. 1665, Quinault; trans. « ferrailler le fleuret », 1654; de ferraille.
1 Vx. Frapper bruyamment des lames de sabre, d'épée les unes contre les autres, en se battant.Par ext. Se battre maladroitement au sabre ou à l'épée. || Un mauvais escrimeur qui ne sait que ferrailler.S'escrimer, se battre par plaisir. Brétailler.
1 J'ai fait rage aussitôt, j'ai ferraillé, paré (…)
Quinault, la Mère coquette, I, 4.
1.1 — Ah ! monsieur, dit Planchet, j'en ai vu tomber deux à ses deux coups, et il m'a semblé, à travers la porte vitrée, qu'il (Athos) ferraillait avec les autres.
A. Dumas, les Trois Mousquetaires, t. I, p. 243.
2 Fig. Combattre en paroles, se disputer. || Ferrailler avec, contre qqn.Absolt :
2 Mademoiselle Verdure et l'abbé vivaient en état de guerre (…) Presque aucun jour ne se passait sans qu'éclatât entre eux quelqu'une de ces escarmouches (…) Cette bonne demoiselle, qui ne prend pas assez d'exercice, a besoin qu'on lui fouette le sang. Elle est très combative, croyez-moi; quand je reste trois jours sans pousser ma pointe c'est elle qui vient ferrailler.
Gide, Isabelle, VI.
3 Faire un bruit de ferraille. Ferraillement. || Une vieille charrette qui ferraillait sur le chemin.
3 La locomotive siffla : des aiguilles ferraillèrent.
A. Maurois, le Dîner sous les marronniers, p. 192.
4 Techn. Disposer les fers du béton armé. Ferraillage.
DÉR. Ferraillade, ferraillage, ferraillant, ferraillement, ferraillerie, 1. ferrailleur.

Encyclopédie Universelle. 2012.