festin [ fɛstɛ̃ ] n. m.
• 1527; h. 1382; it. festino « petite fête », de festa « fête »
♦ Repas de fête, d'apparat, au menu copieux et soigné. ⇒ agape, banquet; fam. bombance, gueuleton, ripaille. Allus. bibl. Festin de Balthazar : repas somptueux, excellent. Faire un festin. ⇒ festoyer.
● festin nom masculin (italien festino, diminutif de festa, fête) Repas solennel et somptueux donné en l'honneur de quelqu'un, d'un événement : Festin de noces. Repas abondant et délicieux. ● festin (citations) nom masculin (italien festino, diminutif de festa, fête) Ioánnis Papadhiamandopoúlos, dit Jean Moréas Athènes 1856-Paris 1910 Ne dites pas : la vie est un joyeux festin ; Ou c'est d'un esprit sot, ou c'est d'une âme basse. Surtout ne dites point : elle est malheur sans fin ; C'est d'un mauvais courage, et qui trop tôt se lasse. Stances Mercure de France ● festin (synonymes) nom masculin (italien festino, diminutif de festa, fête) Repas solennel et somptueux donné en l'honneur de quelqu'un, d'un...
Synonymes :
- agapes
- banquet
- gala
Repas abondant et délicieux.
Synonymes :
- bombance (familier)
- gueuleton (populaire)
- ripaille
festin
n. m. Repas de fête; repas somptueux, excellent.
⇒FESTIN, subst. masc.
A.— Repas de fête caractérisé par l'abondance et la qualité des mets, l'apparat de la table et du service, et qui rassemble souvent un grand nombre de convives; p. méton. ensemble des mets et boissons composant ce repas. Festin solennel, somptueux; splendide festin; festin de noces, festin de roi; salle du festin. Synon. agapes (littér.), banquet, bombance (fam.), gueuleton (fam.). Eugénie se marie, et dans trois jours il y a une espèce de grand festin, un repas de fiançailles (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 476). Sur la nappe ouvragée où le festin s'exalte, La venaison royale alterne aux fruits des îles; Dans les chypres et les muscats de Rivesalte, Endormeur des soucis, ô Léthé, tu t'exiles (MORÉAS, Syrtes, 1884, p. 26). Jean Balland, un ancien valet de chambre qui avait servi dans le beau monde (...) allait, glissant sans bruit sur la pointe de ses escarpins, la serviette à l'épaule, grave, cérémonieux, muet, veillant à l'ordonnance du festin (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 189) :
• 1. Après quoi les entremets : crème à la vanille, flanc [sic] au chocolat avec pointe de cannelle, et pâtisserie : feuilletés et massepains. Certes, les soucoupes de glace pour frapper les vins susceptibles de l'être, les fromages glacés aussi, les fruits juteux croulant sur les jattes venaient à point, qui rafraîchissaient le sang et retrempaient la fibre. Et ces viandes, que l'on présentait avant de les découper, comportaient toutes un second service en réserve à la cuisine, sur la plaque chaude, ou au frais à l'office, afin qu'un plat manqué fût aussitôt remplacé, que l'abondance du festin ne fléchît jamais.
PESQUIDOUX, Livre raison, 1925, p. 118.
1. Expressions
a) [P. allus. à la Bible, Daniel, ch. V] Festin de Balthazar. Festin au cours duquel Balthazar, roi de Babylone, vit apparaître les mots Mané — Thécel — Pharès qui annonçaient sa fin prochaine. La lecture de cette lettre nous terrassa comme un coup de foudre. C'était le « Manè, Thecel, Pharès », du festin de Balthazar (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 133). Afin que Mathéus n'eût pas le désappointement de reconnaître ce nom, effrayant pour lui comme les mots lumineux du festin de Balthazar (DURANTY, Malh. H. GÉRARD, 1860, p. 314).
b) HIST. ET LITT. LAT.
— Festin de Lucullus. Repas digne du gastronome Lucullus. Ce ne sera pas de trop de la cure de Carlsbad pour me remettre d'un pareil festin de Lucullus (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 466).
— Festin de Trimalcion (épisode du Satiricon de Pétrone mettant en scène le parvenu Trimalcion). Ce laquais qui, au festin de Trimalcion, faisait le tour de la table en chantant d'une voix délicate les sauces où il entre du benjoin (HUGO, Rhin, 1842, p. 215).
2. En partic. [Avec un compl. déterminatif indiquant la nature du festin] Synon. régal. Cependant le festin de langoustes donnait lieu à des entrées par des toits, à des conversations, jambes pendantes aux lucarnes et à des incendies de poêles à frire (JACOB, Cornet dés, 1923, p. 160). Depuis ses festins de truites dans les monastères de la vieille Serbie, il a pris goût à ce poisson délicat (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p. 300).
3. P. ext. Repas sans apparat, composé de mets simples mais délicieux. Le festin sur l'herbe des pastoureaux, que décrivent les auteurs bucoliques, se compose de pain, de fromage, de fruits (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 173) :
• 2. Nos repas sont charmants encore que modestes, ...
Le légume est pour presque rien, et le fromage :
Nous en usons en rois dont ce serait l'usage.
Quant aux fruits, leur primeur ça nous est bien égal,
Pourvu qu'il y en ait dans ce festin vraiment frugal.
VERLAINE, Odes en son honn., 1893, p. 31.
B.— P. métaph. et au fig. Ce qui comble un désir, un besoin d'ordre moral, intellectuel, spirituel surtout; p. méton. plaisir que l'on goûte pleinement, jouissance extrême. Festin de la vie. (Quasi-)synon. festival. Le sentiment de la solitude et de la fraîcheur (...) l'odeur des plantes (...) sont pour l'âme un de ces festins spirituels auxquels l'imparfaite création la convie rarement (DELACROIX, Journal, 1854, p. 173). Baiser, festin d'amour dont je suis le Lazare! Il me vient dans cette ombre une miette de toi (ROSTAND, Cyrano, 1898, III, 9, p. 136). J'ai faim d'orchestre, j'ai faim pour un vrai festin de musique (DUHAMEL, Désert Bièvres, 1937, p. 138).
REM. 1. Festinant, ante, part. prés. et adj., rare. [En parlant d'une pers.] Qui prend part à un festin. Je préférais un coin plus excentrique d'où je pusse me régaler de ce bruit, de cette cohue festinante (ARNOUX, Chiffre, 1926, p. 122). 2. Festineur, subst. masc. rare. Personne qui prend part à un festin. Des grotesques rumeurs qu'épanchait le gosier de ces gais festineurs (BARBIER, Satires, 1865, p. 74).
Prononc. et Orth. :[], [fe-]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1382 « repas de fête » (doc. ds A. JOUBERT, Hist. de la Baronnie de Craon, Angers, 1888, p. 325), attest. isolée; 1527 (J. BOUCHET, Panég. de L. la Trémoille, éd. Panth. litt., p. 751, 797 d'apr. P. Barbier ds R. Ét. rab. t. 3, p. 393). Prob. empr., malgré l'écart chronol., à l'ital. festino « id. » (dep. XVIe s., Caporali ds BATT.), dimin. de festa (fête). Fréq. abs. littér. :938. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 2 287, b) 1 595; XXe s. : a) 862, b) 663.
DÉR. Festiner, verbe intrans. Prendre part à un festin; p. ext. faire un bon repas. Le soir, les vainqueurs festinent dans la grande salle du collège (TAINE, Notes Anglet., 1872, p. 163). « (...) festinons sur l'aire et vive la joie en ce monde et dans l'autre! » Alors la belle sage dressa la table au dehors (CLADEL, Ompdrailles, 1879, p. 134). Il [le vicomte] fit ramasser tous les vivres possibles, et l'on vit bientôt arriver au château des voiturées de poulets, de canards et de volailles de toutes sortes. On festina comme à des noces royales (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 162). — [], [fe-], (il) festine []. Ds Ac. 1694-1932. — 1res attest. [1350 d'apr. FEW t. 3, p. 483b, et BL.-W.5] 1583-90 trans. festiner qqn « lui offrir un festin » (BRANTÔME, Cap. estr., le comte de Nansau, I, 253 ds HUG.), 1649 absol. « faire un festin » (SCARRON, Virgile travesti, V, 220b ds RICHARDSON); de festin, dés. -er. — Fréq. abs. littér. : 14.
BBG. — HOPE 1971, p. 195. — KOHLM. 1901, p. 44.
festin [fɛstɛ̃] n. m.
ÉTYM. XVIe; attestation isolée, 1382; ital. festino « petite fête », de festa « fête ».
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1 Repas de fête, d'apparat, au menu copieux et soigné. ⇒ Agape, banquet, régal; et, fam., bombance, bouffe, gueuleton. || Célébrer une fête en donnant un festin (→ Étourdir, cit. 18). || Apprêts (cit. 6) d'un festin. || Inviter à un festin. || Assister à un festin. || Faire un festin. ⇒ Ripaille. || Un festin de noces. — ☑ Loc. Festin de Balthazar : orgie où Balthazar fut surpris par Cyrus, et, fig., repas somptueux. ☑ Festin de Lucullus : repas fin (digne du gastronome romain Lucullus). || Festin royal, de roi (→ Cour, cit. 25). || Vous avez dit que vous nous recevriez à la fortune du pot, mais c'est un vrai festin ! || Ordonnateur d'un festin. ⇒ Architriclin. — Dom Juan, ou le Festin de pierre, pièce de Molière.
1 Le régal fut fort honnête,
Rien ne manquait au festin.
La Fontaine, Fables, I, 9.
2 (…) Au lieu de ces festins brillants d'or et d'agate
Où ses hôtes, parmi les chants harmonieux,
Savouraient jusqu'au jour les vins délicieux (…)
André Chénier, Bucoliques, « Le mendiant ».
3 Le festin fut long, bruyant, mal servi; l'on était si tassé, que l'on avait peine à remuer les coudes, et les planches étroites qui servaient de bancs faillirent se rompre sous le poids des convives.
Flaubert, Madame Bovary, II, VIII.
♦ Un festin de (suivi d'un nom de mets) : une dégustation abondante (d'un mets recherché).
♦ Par métaphore :
4 Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s'ouvraient tous les cœurs, où tous les vins coulaient.
Rimbaud, Une saison en enfer.
♦ Fam. et vx. || Il n'y avait que cela pour tout festin : il n'y avait que cela (à manger). → Pour tout potage.
♦ ☑ Prov. Il n'est festin que de gens chiches (→ Il n'est chère que de vilain).
2 Littér. Consommation abondante et agréable (d'un bien moral); satisfaction d'un désir. || Festin spirituel. || Festin d'amour.
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DÉR. Festiner.
Encyclopédie Universelle. 2012.