fétichiste [ fetiʃist ] adj. et n.
• 1760; de fétiche
1 ♦ Qui pratique le fétichisme.
♢ Qui concerne les fétiches, les religions traditionnelles animistes, en Afrique. Cérémonie fétichiste.
2 ♦ Fig. Qui respecte scrupuleusement qqch.
3 ♦ Relatif au fétichisme (3o). — N. Un, une fétichiste. « N'enlève pas le soutien-gorge, je lui dis, je suis un fétichiste ! » (B. Blier).
● fétichiste adjectif et nom Relatif au fétichisme. Qui pratique le fétichisme, croit au fétichisme. Qui relève d'une admiration exagérée pour quelqu'un ou quelque chose. ● fétichiste (synonymes) adjectif et nom Qui relève d'une admiration exagérée pour quelqu'un ou quelque chose.
Synonymes :
- idolâtre
fétichiste
adj. et n.
d1./d Qui pratique le fétichisme (sens 1).
d2./d PSYCHOPATHOL Atteint de fétichisme (sens 3).
⇒FÉTICHISTE, adj. et subst.
A.— [En parlant d'une pers.; d'un comportement] Qui pratique le fétichisme; qui relève du fétichisme. Mentalité fétichiste. La forêt ne joue de rôle chez les Africains que chez certains groupements fétichistes (Forêt fr., 1955, p. 41). Roger Bastide a décrit les survivances islamiques et fétichistes, dans un peuple officiellement chrétien (Philos., Relig., 1957, p. 4407) :
• L'étonnant ce n'est pas que Pabo Sissoko soit fétichiste (ainsi que la totalité des trois tribus de Bafoulabé) — l'étonnant c'est qu'il n'ait pas cessé de l'être, et convaincu, malgré lecture de Descartes, de Spinoza, de Platon, etc. Il parle de Frazer, de Lévy-Bruhl et les réfute.
GIDE, Journal, 1938, p. 1299.
— Emploi subst. Fétichiste nègre. Ce philosophe [Auguste Comte] est sans doute le premier qui ait compris et mis en place les naïves superstitions des fétichistes (ALAIN, Propos, 1922, p. 379).
B.— P. anal.
1. Qui porte une admiration ou un respect exagéré à quelqu'un ou quelque chose. Pourquoi Voltaire doit-il être excepté de la loi commune! Parce qu'il est dieu? Vous êtes fétichiste! (VEUILLOT, Odeurs de Paris, 1866, p. 53). Un goût fétichiste et superstitieux de l'ancien (ARTAUD, Théâtre et double, 1938, p. 114).
— Emploi subst. Il ne faudrait pas me classer parmi les fétichistes de la croix d'honneur (CLEMENCEAU, Iniquité, 1899, p. 379).
2. Qui s'attache à un objet ou à une représentation symbolisant un sentiment. L'amour est fétichiste. J'ai cueilli sur la terrasse les baies noires et desséchées d'un troène, que vous aviez regardé (FRANCE, Lys rouge, 1894, p. 274). Fétichiste, méticuleux conservateur de son propre musée sentimental, il [Byron] les avait fait peindre [ses amis] à ses frais par un des premiers miniaturistes du temps (MAUROIS, Lord Byron et démon tendr., 1925, p. 159).
— Emploi subst. Sous le culte du Sacré-Cœur, il n'y avait plus que des tribus d'idolâtres, de fétichistes, adorant un débris d'abattoir, le portant au bout d'une pique, comme un drapeau (ZOLA, Romanc. natur., Vérité, 1902, p. 274).
3. En partic., PSYCHANAL. Qui est atteint de fétichisme (v. ce mot B 1).
— Emploi subst. Sa collection de souliers aurait fait pâlir un fétichiste (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 174).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1824 (B. CONSTANT, De la religion, livre 1, chap. 1 ds Œuvres, éd. 1957, p. 1401 ds QUEM. DDL t. 7 : tribus fétichistes). Dér. de fétiche formé sur le modèle de fétichisme; suff. -iste. Fréq. abs. littér. :33.
fétichiste [fetiʃist] adj. et n.
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1 Qui pratique le fétichisme; qui concerne les fétiches, les religions traditionnelles animistes, en Afrique.
2 (1872). Fig. Qui respecte scrupuleusement quelque chose.
1 (…) son âme capable de meurtre impassible en même temps que de fétichiste dévotion.
Loti, Ramuntcho, II, III.
3 Relatif au fétichisme (3.). — N. || Un, une fétichiste.
2 Par mégarde, le doigt de Werther touche le doigt de Charlotte, leurs pieds, sous la table, se rencontrent. Werther pourrait s'abstraire du sens de ces hasards; il pourrait se concentrer corporellement sur ces faibles zones de contact, et jouir de ce morceau de doigt ou de pied inerte, d'une façon fétichiste, sans s'inquiéter de la réponse (comme Dieu — c'est son étymologie —, le Fétiche ne répond pas). Mais précisément : Werther n'est pas pervers, il est amoureux (…)
R. Barthes, Fragments d'un discours amoureux, p. 81.
Encyclopédie Universelle. 2012.