Akademik

ficeler

ficeler [ fis(ə)le ] v. tr. <conjug. : 4>
• 1694; de ficelle
1Attacher, lier avec de la ficelle. Ficeler un paquet, une liasse. Ficeler un rôti, une volaille. brider.
2(1837) Fam. et rare Habiller. ficelé (2o).

ficeler verbe transitif Lier, attacher quelque chose avec de la ficelle : Ficeler un poulet pour le faire cuire. Ligoter quelqu'un, le serrer dans des liens : Ils l'ont ficelé des pieds à la tête. Familier. Habiller, arranger quelqu'un avec mauvais goût ou de façon ridicule : Elle a bizarrement ficelé sa fille ! Familier. Monter une histoire, un scénario avec un souci particulier du détail, de l'enchaînement. ● ficeler (difficultés) verbe transitif Conjugaison Attention à l'alternance -ll-/-l- : il ficelle, nous ficelons ; il ficelait ; il ficela ; il ficellera.

ficeler
v. tr. Lier avec de la ficelle. Ficeler un paquet.

⇒FICELER, verbe trans.
A.— Attacher, lier avec de la ficelle.
1. [Le compl. d'obj. désigne une chose] Le mari dénouait laborieusement les cordes dont il avait ficelé la petite malle (ZOLA, E. Rougon, 1876, p. 198).
2. [Le compl. d'obj. désigne une pers.] Ligoter :
1. Lorsqu'on frappa à la porte, du poing, ils dirent d'entrer, ce qui se fit sans aucune peine, et quatre hommes armés les emportèrent après les avoir ficelés, plus inertes que des paquets de linge.
JOUVE, Scène capit., 1935, p. 154.
B.— Au fig.
1. Pop. Retenir (quelque part) :
2. Françoise... me demanda tout à coup si je me « sentais indisposé ». Je lui dis que non; et elle : « Et puis vous me ficelez là à causer avec vous... Il faut que je descende. »
PROUST, Sodome, 1922, p. 777.
2. Vêtir
a) Vx. Vêtir de façon élégante. J'ai dit que l'infante était très jolie. Lorsqu'elle sera ficelée par Palmyre, je crois qu'elle fera des passions (MÉRIMÉE, Lettres Ctesse de Montijo, t. 1, 1870, p. 186).
Emploi pronom. réfl. Elle [Josépha] alla se regarder dans sa psyché. Ficelons-nous! se dit-elle. Il faut que le Vice soit sous les armes devant la Vertu! (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 340).
b) Mod. Vêtir de façon plus ou moins ridicule. Mon Dieu! qui vous a ficelé de la sorte? (...) Un bain, d'abord. Puis nous vous achèterons un costume décent (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 210).
Emploi pronom. réfl. — Tiens! la grosse vache est levée! criait la belle Normande. Elle se ficelle comme ses saucissons, cette femme-là (...) elle porte encore sa robe de popeline! (ZOLA, Paris, t. 1, 1898, p. 215).
3. [En parlant de la composition d'une œuvre littér.] Arranger, bâtir suivant les recettes et les procédés de la composition :
3. ... il [Clemenceau] se donnait comme récompense un morceau de Balzac ou une scène de Shakespeare, regardant comme c'était fait, comment, selon l'expression de Goncourt, « c'était ficelé »...
L. DAUDET, Clemenceau, 1942, p. 122.
Prononc. et Orth. :[fisle], (il) ficelle []. Ds Ac. 1694-1932. Les éd. de 1694 et 1718 écrivent ficeller ([]). Conjug. Devant syll. muette change [] du rad. en []. Comparez la forme conjuguée ficelle en harmonie avec le subst., une ficelle mais non avec ficèlement. Étymol. et Hist. 1694 « lier avec de la ficelle » (Ac.); 1837 « habiller » (Le Voc. de Vidocq ds SAIN. Sources arg. t. 2, p. 131). Dér. de ficelle; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 74. Bbg. SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 127.

ficeler [fisle] v. tr. [CONJUG. appeler.]
ÉTYM. 1694, Académie; de ficelle.
1 Attacher, lier avec de la ficelle. || Ficeler un paquet, un carton, une liasse (→ Cacheter, cit. 2). || Ficeler quelque chose serré. || Ficeler un objet pour le transporter en le soulevant. Brider (une pierre). || Ficeler un rôti, une volaille. Brider.Techn. || Ficeler les bouchons de champagne. Ficeleur.Ficeler un prisonnier à un poteau.Au p. p. Plais. || Ficelé comme un saucisson. || Ficelé comme une andouille.
0.1 L'oncle Gradelle était si content de cette belle fille, qu'il disait parfois à Quenu, en ficelant ses saucissons :
— Si je n'avais pas soixante ans passés, ma parole d'honneur, je ferais la bêtise de l'épouser (…)
Zola, le Ventre de Paris, t. I, p. 74.
1 Sous le bras, elle tenait son parapluie gonflé d'eau, et un paquet ficelé dans un journal. De l'autre main, elle relevait sa jupe, et ses cottes de futaine noire (…)
André Suarès, Trois hommes, « Ibsen », VI.
2 (1837; au p. p., 1830, in D. D. L.). Fig. et fam. (employé surtout aux temps composés et au passif). Habiller. || Qui vous a ficelé ainsi ? || Être bien ficelé.REM. De nos jours, ne s'emploie plus que dans des contextes péj., surtout au p. p. || Personne mal ficelée. Fagoté; (fam.) arranger.
2 (…) les dames chez lesquelles il m'envoie quelquefois allongent de fameux pourboires, et sont joliment ficelées.
Balzac, le Père Goriot, Pl., t. II, p. 878.
3 (…) les deux artistes procédaient à une toilette en règle. Le jeune peintre et Mistigris furent en effet si rebattus des louanges de la belle madame Moreau par le jardinier, à qui ils demandèrent des renseignements, qu'ils sentirent l'un et l'autre la nécessité de « se ficeler » (en terme d'atelier), et ils se mirent dans leur tenue superlative pour se présenter (…)
Balzac, Un début dans la vie, Pl., t. I, p. 679.
4 Et ils sont mal ficelés. L'un perd sa cravate, l'autre sa molletière.
Drieu La Rochelle, la Comédie de Charleroi, p. 205.
3 Fig. Arranger, bâtir (un travail intellectuel, littéraire…).Au p. p. || Un travail bien ficelé, bien fait.
——————
ficelé, ée p. p. adj.
Voir à l'article, ci-dessus.
CONTR. et COMP. Déficeler.
DÉR. Ficelage, ficeleur.

Encyclopédie Universelle. 2012.