fignoler [ fiɲɔle ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1743; de fin et suff. obsc.
♦ Fam. Exécuter avec un soin minutieux jusque dans les détails. ⇒ finaliser, finir, parfaire, fam. peaufiner, soigner. « Il s'en remet sur d'autres du soin de fignoler sa doctrine » (Romains). Absolt Ce n'est pas la peine de fignoler. ⇒ raffiner. — Travail, devoir fignolé. ⇒ léché. Fignolé avec amour.
⊗ CONTR. Bâcler.
● fignoler verbe transitif et verbe intransitif (de fin 2) Exécuter quelque chose avec soin, avec minutie, avec un grand souci du détail : Fignoler un texte. ● fignoler (synonymes) verbe transitif et verbe intransitif (de fin 2) Exécuter quelque chose avec soin, avec minutie, avec un grand souci...
Synonymes :
- ciseler
- lécher (familier)
- limer
- parfaire
- perler
- polir
Contraires :
- bâcler
fignoler
v. tr. Apporter un soin très minutieux à. Fignoler un travail.
⇒FIGNOLER, verbe trans.
Fam. Exécuter, arranger, achever avec (un) soin, (une) minutie (excessifs), en s'attachant au détail. L'artisan mettait son honneur à devenir le meilleur artisan, à fignoler la besogne, l'ingénieur à parfaire ses projets, à les exécuter avec un soin où il usait sa vie (BLOCH, Dest. du S., 1931, p. 54). Je lui dis que malheureusement je n'avais pas le désir des femmes (...). Elle me crut ou feignit de me croire, et moi, (...) me voilà qui fignole la chose au point de lui jurer que, de ma vie, je n'ai tenu une femme dans mes bras! (MONTHERL., J. filles, 1936, p. 1021).
— Dans le domaine littér., artistique. Parachever dans le dernier détail l'exécution d'une œuvre d'art, d'un morceau. Fignoler sa conclusion, son dessin, des aquarelles. Si, de temps en temps, il prend un pinceau, c'est pour peindre un pigeon, mais il n'a pas la patience de fignoler les détails, les pattes, par exemple, qu'il laisse à l'enfant (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 36). J'ai passé beaucoup de temps à fignoler cet épisode et cent autres que j'épargne au lecteur (SARTRE, Mots, 1964, p. 158) :
• ... il me semble que notre temps fait une confusion de genres et que le propre du romancier est plutôt de nouer une intrigue et d'élever les cœurs que de fignoler à la pointe sèche un frontispice ou un cul-de-lampe.
PROUST, Guermantes 1, 1920, p. 223.
— Absol. S'attacher au détail. Vous êtes un bon maître de manège, Courtecuisse, vous fignolez, mais vous n'êtes jamais... comment dirais-je?... dans le plan surhumain! De la passion, que diable!... de la violence! (MORAND, Rococo, 1933, p. 50). La politique ne m'intéresse pas, ni la révolte où il faut être nombreux et marcher en foule. Je ne tiens pas à ce qu'un premier venu fignole à ma place. C'est un soin que je veux me réserver (GIONO, Voy. Italie, 1953, p. 194).
— En partic. [Dans le domaine de la mode, de la coiffure]
♦ Emploi pronom. réfl., fam. Mettre la dernière main à sa toilette. [Le marin au pêcheur qui va vêtir le costume de paludier :] Maintenant, tu n'as plus qu'à te fignoler (RICHEPIN, Glu, 1883, p. 78). Je me toilette soigneusement : temps admirable, il n'est que six heures; j'ai le temps de me fignoler (COLETTE, Cl. à l'école, 1900, p. 284).
♦ Absol., vx. Se parer, se pomponner. Jamais cependant il [Clausel] n'eût plus besoin de son reste de tête avec sa femme qui n'en a point du tout, et ses cinq filles qui voudront fignoler à Paris et mangeront en robes et en chapeaux, jusqu'au bonnet et la soutane du pauvre juge (Mme DE CHATEAUBR., Mém. et lettres, 1847, p. 213).
Prononc. et Orth. :[], (il) fignole []. Ds Ac. 1932. Var. finioler ds FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 2 1787, GATTEL 1841, -ni- étant une autre façon de transcrire []. Étymol. et Hist. 1743 finioler, fignoler (Trév.). Dér. de fin formation pop., peut-être d'orig. méridionale (BL.-W.1-5). Fréq. abs. littér. :29.
fignoler [fiɲɔle] v. tr.
ÉTYM. 1743; et var. finioler, in Trévoux, au sens de « raffiner, enchérir sur les autres »; de 2. fin.
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♦ Exécuter, arranger avec un soin minutieux jusque dans les détails. ⇒ Enjoliver, finir, parachever, parfaire, soigner. || Femme qui fignole sa coiffure. || Fignoler une machine, une sculpture. || Fignoler un discours, son style. ⇒ Limer, polir, raffiner. — Au p. p. adj. || Voilà un ouvrage fignolé. ⇒ Complet, délicat, fini, léché (fam.). — Fig. || Fignoler une affaire, une escroquerie. — Absolt. || Ne fignolez pas trop.
0 Il est bon maçon, comme ailleurs on est bon chrétien; mais il s'en remet sur d'autres du soin de fignoler la doctrine.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, X, p. 112.
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se fignoler v. pron. (Réfl.).
♦ Se préparer avec le plus grand soin.
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fignolé, ée p. p. adj.
♦ || Travail fignolé. || Tableau fignolé. || C'est très réussi dans le genre fignolé. ⇒ Léché. — N. || Du fignolé.
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CONTR. Bâcler.
DÉR. Fignolage, fignoleur, fignolure.
Encyclopédie Universelle. 2012.