flic [ flik ] n. m.
• 1856; fligue « commissaire » v. 1830; fligman 1792; p.-ê. all. Fliege « mouche, policier »
1 ♦ Fam. Agent de police et par ext. Policier. ⇒ cogne, poulet; arg. 3. bourre, vache. Appeler les flics. Se faire embarquer par les flics. ⇒ flicaille. Flic en civil. ⇒ condé. Car de flics. « j'irais descendre un flic sur la place Royale » (Sartre). — Vingt-deux voilà les flics ! — Appos. Une femme flic (ou fliquesse, fliquette ).
2 ♦ Par ext. Péj. Personne qui aime faire régner l'ordre, surveiller. C'est un vrai flic ! (⇒ flicage, fliquer) .
● flic nom masculin (argot allemand flick, jeune homme) Populaire. Agent de police. ● flic (homonymes) nom masculin (argot allemand flick, jeune homme) flique verbe fliquent verbe fliques verbe
flic
n. m. Fam. Policier.
⇒FLIC, subst. masc.
Pop. et fam. Policier. Flic en uniforme; aller chercher, appeler les flics; car, ronde de flics. Synon. cogne (pop.), gardien de la paix, poulet (pop.), sergent de ville (vieilli), agent de police. Peut-être deux, trois jours plus tard, on a demandé Courtial au Commissariat... un flic est venu tout exprès... (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 476). Alors, je prendrais un pétard et j'irais descendre un flic sur la place Royale ou avec un peu de chance un milicien (SARTRE, Mains sales, 1948, 2e tabl., 4, p. 30) :
• Alors, Roch a dit qu'il connaissait M. Lépine et qu'il allait téléphoner. Les choses ont changé de tournure. On nous a donné deux agents et un flic en civil.
DUHAMEL, Maîtres, 1937, p. 262.
♦ Loc. Vingt-deux, voilà les flics! [Expression par laquelle quelqu'un prévient quelqu'un d'autre de l'arrivée de la police].
— P. ext., dépréc. Personne chargée d'exercer des tâches de surveillance et de répression à l'intérieur d'un organisme. Les flics d'une usine. Et lui aussi quand il va passer le seuil de la maison des syndicats, que surveillent les flics patronaux, il pourra dire : Alors la France finit là... (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 501).
Rem. La docum. atteste la forme vieillie flique. Sale quartier! (...) on ne peut pas faire un pas sans rencontrer des fliques! (O. MÉTÉNIER, Lutte amour, 1891, p. 188). V'là qu'y casse ma boutique, maintenant! il la paiera! il la paiera! ... Maxime, vous allez faire le compte, et s'il ne casque pas les fliques! (COURTELINE, Ronds-de-cuir, 1893, 6e tabl., 3, p. 261).
REM. 1. Flicage, subst. fém. Action de fliquer. Reste que tous les appelés inculpés, grâce à la justice militaire ont été mutés et aussitôt mis au trou pour 45 à 60 jours, sans parler du flicage systématique sur les bases (Libération, 30 déc. 1975, p. 3, col. 4-5). 2. Flicaille, subst. fém., pop. La police; l'ensemble des flics. Tout de même, un major de l'X dans la police, dit Michel, on aura tout vu. Il avait gardé sa vieille hargne communiste contre la flicaille (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p. 385). 3. Flicard, subst. masc., synon. dépréc. de flic. La mouquère se mit à brailler et un flicard trissa derrière le truand en déclarant à haute voix qu'il serait infiniment heureux d'avoir la collaboration bénévole de quelques contribuables en vue de la capture de ce dangereux malfaiteur (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 64). 4. Fliquer, verbe trans. Exercer une surveillance policière. Il nous a proposé d'aller faire un bombage pour je ne sais quel truc de travelos débiles, je l'ai sacqué l'affreux, ce pompe-nœud. Je me demande même s'il n'était pas là pour fliquer (Monde, 22 févr. 1976, p. 11, col. 2). P. ext. Contrôler et réprimer. Si, comme le chauffeur du Camion, le spectateur « flique » cette femme, et réclame d'elle une identité reconnaissable (Monde, 16 juin 1977, p. 21, col. 4).
Prononc. :[flik]. Étymol. et Hist. [1828 « agent de police » ds ESN.]; 1836 flique (PARENT-DUCHÂTELET, De la prostitution dans la ville de Paris, I, 137 ds Fr. mod. t. 15, p. 199); 1856 flic (MICHEL). Prob. empr. à l'arg. des malfaiteurs all. où flick est attesté dès 1510 au sens de « jeune homme, garçon » (cf. FEW t. 15, 2, p. 143a et F. KLUGE, Rotwelsch; Quellen und Wortschatz der Gaunersprache und der verwandten Geheimsprachen p. 53, 76, 79 et passim). Fréq. abs. littér. :91. Bbg. CHAUTARD (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, pp. 239-240. — DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 10. — MONSARRAT (C.). Le Lang. pop. et arg. dans deux rom. de R. Sabatier. Vie Lang. 1974, p. 231. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 44, 87; Sources t. 3 1972 [1930], p. 59.
flic [flik] n. m.
ÉTYM. 1856, répandu v. 1900; flique « commissaire », v. 1828; orig. incert., p.-ê. de l'argot all. flick « garçon » ou de Fliege « mouche, mouchard »; la forme flic à dard (flicadard, fliquadard, 1866) désignant le sergent armé, va à l'appui de la seconde hypothèse; P. Guiraud voit dans flique, flic, un déverbal de flica « claquer », p.-ê. du lat. fligere « battre ».
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♦ Familier.
1 Agent de police. ⇒ Cogne, flicard, poulet. || Un car de flics. → Panier à salade. || Ronde de flics. || Appeler les flics. || Se faire embarquer par les flics. || Vingt-deux, voilà les flics ! (→ La flicaille).
1 Elles causent à voix basse, sans perdre de vue le boulevard, prêtes à fuir si un « flic » se montre, ou à harceler quelques piétons si le hasard en met à leur portée.
Goron, l'Amour à Paris, t. III, p. 1590 (v. 1900).
2 Mais voilà qu'au moment de démarrer, des silhouettes trop connues des Pieds Nickelés se profilèrent au coin d'la rue… « Zut ! c'est les flics ! Au diable les gêneurs ! » grogna Croquignol et (…) le trio abandonnant à regret le butin si habilement glané, s'enfonça rapidement dans les ténèbres.
3 Je sens qu'au premier flic qui me travaille je me dégonfle (…)
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 215.
♦ Par ext. Tout policier. || Un flic en civil : un inspecteur, un commissaire de police. ⇒ Condé. Vx. || Flic en bourgeois, en civil. — Péj. Personne qui exerce une fonction de surveillance ou de répression au sein d'un organisme. || Les flics d'une usine.
REM. D'abord exclusivement péjoratif, puis simplement familier, le terme est aujourd'hui employé par les policiers eux-mêmes, p.-ê. par infl. de la littérature policière : Moi, un flic, ouvrage de H. Gévaudan, directeur de la police judiciaire (1980).
2 (En composition). a (Après un nom). || Femme-flic, appartenant au personnel féminin de la police. On trouve aussi les formes dérivées, d'abord argotiques, fliquesse [flikɛs] (1934), et fliquette [flikɛt] n. f.
♦ Péj. Désigne une personne qui ajoute à sa fonction sociale première un rôle de surveillance ou de répression. || Un professeur-flic. || Un doyen-flic. || « L'enseignant ne peut, n'a jamais pu, sauf expérience privilégiée (…) prendre d'initiatives pédagogiques, sinon à ses risques et périls C'est, à tous les degrés, la hantise de l'inspecteur-flic » (le Nouvel Obs., 1er nov. 1971).
b (Devant un nom). Désigne un agent de la police qui emprunte une fausse apparence ou une fausse identité pour exercer ses fonctions. || Un flic-étudiant. || La police utilise des flics-manifestants pour repérer les agitateurs.
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DÉR. Flicage, flicaille, flicard, fliquer.
Encyclopédie Universelle. 2012.