fourmillement [ furmijmɑ̃ ] n. m.
• 1636; fourmiement 1545; de fourmier, puis fourmiller
1 ♦ Agitation désordonnée et continuelle d'une multitude d'êtres. ⇒ grouillement, pullulement. Un fourmillement d'insectes. « Ce fourmillement continuel qui caractérise la multitude » (Gautier).
♢ Fig. Un fourmillement d'idées, d'événements. ⇒ foisonnement, multitude.
2 ♦ Sensation comparable à celle que donnent des fourmis courant sur la peau. ⇒ formication, picotement.
● fourmillement nom masculin Fait de fourmiller ; mouvement de gens, de choses qui s'agitent en grand nombre : Un fourmillement de voitures. Un très grand nombre ; foisonnement : Un fourmillement d'idées. Sensation superficielle de picotement, survenant spontanément ou après compression d'un nerf ou d'un vaisseau sanguin. ● fourmillement (synonymes) nom masculin Fait de fourmiller ; mouvement de gens, de choses qui s'agitent...
Synonymes :
fourmillement
n. m.
d1./d Agitation en tous sens d'une multitude d'êtres.
d2./d Picotement accompagnant l'engourdissement d'un membre.
⇒FOURMILLEMENT, subst. masc.
A.— [Correspond à fourmiller A]
1. Agitation continuelle en tous sens, analogue au grouillement d'une fourmilière; p. méton. ensemble de ce qui fourmille. Fourmillement de vers, d'insectes. Synon. grouillement, pullulement. Le sol noir et mouvant de l'orchestre s'agite aux entr'actes avec un fourmillement étrange (TAINE, Notes Paris, 1867, p. 140). Des pierres qu'on soulevait pour faire du feu (...) et d'où sortait un fourmillement de scorpions venimeux et de mille-pattes géants (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 139). Un fourmillement de barques qui portaient des fleurs et des lumières sur la mer (GRACQ, Syrtes, 1951, p. 95).
— P. méton. Bruit léger, mouvement produit par l'agitation de ce qui fourmille. Une vie confuse et murmurante, pleine de chants d'oiseaux, de bruits de sources, de fourmillements sous la mousse, s'éveillait ou s'endormait (FAURE, Hist. art, 1912, p. 293). Tout ce que les hommes ont fait, font et feront, lui sonne comme ce bruit local et circonscrit du fourmillement ailé de trente insectes (VALÉRY, Tel quel II, 1943, p. 28).
2. Prolifération, grande abondance. Fourmillement d'erreurs, de fautes, d'hypothèses. Synon. foisonnement, multitude. Mais l'ombre de la nef, surtout, flambait d'un fourmillement de cierges, des cierges aussi nombreux que les étoiles en un ciel d'été (ZOLA, Rêve, 1888, p. 203). Un fourmillement de jardins, sentiers, fossés d'eau et de clôtures (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 11).
B.— [Correspond à fourmiller B] Sensation de picotement sous-cutané comparable à celui que provoqueraient des fourmis courant sur la peau, dû à un engourdissement ou à une compression de veines. Fourmillement dans les jambes. Synon. méd. formication. Mais je sens à présent qu'à écrire, mon bras se fatigue, et qu'il me vient des fourmillements dans le petit doigt (AMIEL, Journal, 1866, p. 421). Un sentiment de sécheresse dans la gorge, un fourmillement autour des yeux et un grand vide dans tout le corps précédaient d'ordinaire la crise (MILOSZ, Amour. initiation, 1910, p. 141) :
• La névrose engourdie durant quelques jours reprenait le dessus, se révélait plus véhémente et plus têtue, sous de nouvelles formes (...) il avait des fourmillements par tout le corps, des cuissons de sang, des piqûres de puces le long des jambes...
HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 132.
— P. ext., au fig. Fourmillement de jambes, dans les jambes. Forte envie de bouger, impatience à rester immobile. C'étaient, alors [au château], des fêtes à n'en plus finir (...) et, en cas de pluie, pour calmer le fourmillement de jambes de tout ce petit monde, des sortes de bamboulas dans les grands combles du château dont les planchers grondaient alors de courses et de sauts, comme un lointain tonnerre (GIONO, Roi sans divertiss., 1947, p. 101).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1562 formillemens « sensation analogue au picotement des fourmis » (DU PINET, Pline, XXVIII, 7 ds GDF.); 2. fin XVIIe s. « mouvement d'êtres qui s'agitent en grand nombre » (R. de Piles d'apr. BRUNOT t. 6, p. 724). Dér. du rad. de fourmiller; suff. -(e)ment1. Fréq. abs. littér. :166.
fourmillement [fuʀmijmɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1636; fourmiement, 1545; de fourmier, puis de fourmiller.
❖
1 Agitation désordonnée et continuelle (d'une multitude d'êtres). ⇒ Grouillement, pullulement. || Un fourmillement de vers, d'insectes (→ Bruit, cit. 8). — Un fourmillement de promeneurs.
1 (…) des centaines de mille d'Égyptiens dont les costumes blancs ou bigarrés de couleurs vives papillotaient au soleil, dans ce fourmillement perpétuel qui caractérise la multitude, même lorsqu'elle semble immobile (…)
Th. Gautier, le Roman de la momie, III.
2 Les rues du quartier latin, qu'emplit le fourmillement des étudiants et des grisettes, virent le commencement de ce songe.
Hugo, les Misérables, I, III, II.
3 Comment dégager d'un fourmillement infini d'êtres et d'événements les lignes essentielles et simples qui sont nécessaires pour former l'ensemble (…) que doit être l'œuvre d'art ?
A. Maurois, Études littéraires, Jules Romains, IV.
4 Il y a un fourmillement d'allusions à la politique.
J. Green, Journal, Ce qui reste de jour, 19 janv. 1970.
2 Sensation comparable à celle que donnent des fourmis courant sur la peau. ⇒ Démangeaison, formication, picotement. || Fourmillement consécutif à un engourdissement (→ Engourdir, cit. 8). || Avoir des fourmillements dans les jambes.
5 Et, pourtant, tout à l'heure encore, quand des fourmillements m'ont prise dans les jambes, j'ai eu peur que ce ne fût une nouvelle crise (…)
Zola, Lourdes, p. 108.
♦ Par anal. Forte envie de bouger, de marcher.
Encyclopédie Universelle. 2012.