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franciser

franciser [ frɑ̃size ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1534; var. françaiserXVIe; de français
1Donner à (un mot, une expression) une prononciation, une orthographe conformes au système du français. Franciser « bulldog » en « bouledogue ». « Le vrai nom de Bonaparte est Buonaparte. [...] Il le francisa ensuite » (Chateaubriand). Mot que l'on peut franciser (francisable, adj. ).
Revêtir d'un caractère français. « on en était venu à tout franciser, sentiments et costumes » (Sainte-Beuve).
2Mar. Reconnaître pour français par l'acte de francisation.

franciser verbe transitif Intégrer un mot à la langue française en lui donnant la prononciation, la morphologie propres au système du français. Donner à quelqu'un, à quelque chose, à un pays le caractère français, les manières françaises. Adapter légalement au système français un nom ou un prénom étranger, notamment par naturalisation ou réintégration. Immatriculer un navire sur les registres français tenus à son port d'attache, ce qui l'autorise à arborer le pavillon français.

franciser
v. tr.
d1./d Donner une forme française à (un mot). Il Caravaggio a été francisé en "le Caravage". Marketing a été francisé en mercatique.
d2./d Donner un caractère français à. Franciser son mode de vie.
d3./d (Québec) Remplacer (dans une industrie, une entreprise) les termes techniques étrangers par des équivalents français.

⇒FRANCISER, verbe trans.
A.— Rendre français; donner un caractère français à quelque chose ou à quelqu'un. Excuser la manière dont nous fûmes francisés (BARRÈS, Appel soldat, 1900, p. 357) :
Après s'être fait d'abord tout grec et tout latin, on s'est jeté ensuite dans un excès opposé, et chez nous, par exemple, on était venu à tout franciser, sentiments et costumes...
SAINTE-BEUVE, Portr. contemp., t. 5, 1846-69, p. 325.
Emploi abs. [À propos de Salammbô] Fallait-il embellir, atténuer, franciser! (FLAUB., Corresp., 1862, p. 56).
Emploi pronom. Devenir français; prendre un caractère français. Londres se francise; mais ce n'est qu'imperceptiblement (TAINE, Notes Paris, 1867, p. 304).
B.— Spécialement
1. DR. MAR. Octroyer la francisation à un navire. L'article 219 du Code des Douanes précise à quelles conditions un navire peut être francisé (LE CLÈRE 1960, s.v. francisation).
2. LINGUISTIQUE
a) Donner une forme française à un mot d'une langue étrangère. Il [Baldassarino de Belgiojoso] avait francisé son nom en Balthasard de Beaujoyeulx (BRILLANT, Probl. danse, 1953, p. 193).
Emploi pronom. [Le suj. désigne un mot] Prendre une forme française. Lorsque le mot [anglais] entre par l'écriture, il se francise à la fois de forme et de prononciation (GOURMONT, Esthét. lang. fr., 1899, p. 84).
b) Introduire, répandre la langue française dans un lieu où elle n'est que peu ou pas parlée; faire parler français. L'instruction primaire inorganisée ne francisa pas les enfants [dans les Pays-Bas autrichiens] (BRUNOT t. 11, p. 171).
Emploi abs. L'instituteur était souvent obligé (...) de (...) donner des explications en patois (...). Il s'efforçait de franciser (L. FEBVRE, Combats pour hist., Lang. en fr. XVIIIe s., 1926, p. 186).
REM. Francisant, subst. masc., néol. Celui qui adopte les façons de faire françaises : Chez beaucoup de Hollandais (...) il y a de l'air, du naturel (...) qui rendent (...) dans l'Art du Nord, le Français ou le Francisant (...) faciles à distinguer de ses voisins germaniques (TOULET, Notes art., 1920, p. 122). Ce subst. pourrait également être employé au sens de « spécialiste de la langue française » (sur le modèle de arabisant, p. ex.). La proposition en a été faite, tandis que certains linguistes, comme R.-L. Wagner, suggéraient d'adopter le terme franciste (sur le modèle de germaniste, p. ex.) cf. DUPRÉ 1972.
Prononc. et Orth. :[], (il) francise []. Ds Ac. 1740-1932. Étymol. et Hist. Av. 1544 (C. DESPERIERS, Nouvelle, XVI, éd. P. L. Jacob, p. 99). Dér. du rad. de français; suff. -iser. Fréq. abs. littér. :39. Bbg. QUEM. DDL t. 11.

franciser [fʀɑ̃size] v. tr.
ÉTYM. V. 1534; var. françaiser, XVIe; de français.
1 Donner une forme française à (une expression, un mot étranger). || Franciser un mot étranger par l'orthographe, la prononciation. || L'italien all'erta, l'anglais footballer ont été francisés en alerte, footballeur. || Franciser un emprunt.
1 Cestui (Ce) sieur de la Roche était homme joyeux (…) il latinisait le français et francisait le latin.
B. Des Périers, Contes, XVI, in Littré.
2 (1698). Donner un caractère français à. || Dix ans à Paris n'ont pas suffi à franciser cet étranger. || Le personnage du Cid Campeador a été francisé par Corneille.
2 (…) ce poète né si tendre (Racine) et qu'on accuse d'avoir francisé les héros de l'antiquité (…)
Louis Racine, Traité de poésie dramatique, X, 2.
3 Le vrai nom de Bonaparte est Buonaparte; il l'a signé lui-même de la sorte dans toute sa campagne d'Italie et jusqu'à l'âge de trente-trois ans. Il le francisa ensuite, et ne signa plus que Bonaparte.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, III, I, I, 4, (éd. Levaillant).
3 (XXe). Mar. Reconnaître pour français par l'acte de francisation.
——————
francisé, ée p. p. adj.
Qui est devenu français, a pris une forme française. || Mot, emprunt francisé. || Forme francisée.Étranger francisé, à demi francisé.Navire francisé.
DÉR. Francisation.

Encyclopédie Universelle. 2012.