fredonner [ frədɔne ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1547; de fredon « refrain », du lat. fritinnire « gazouiller »
♦ Chanter (un air) à mi-voix, à bouche fermée. ⇒ chantonner. « On entend, du matin au soir, fredonner par les rues le fameux Toréador » (Maupassant). — P. p. adj. Mélodie fredonnée. — Absolt Elle fredonne toute la journée.
● fredonner verbe transitif et verbe intransitif (moyen français fredon, air chanté) Chanter une chanson à mi-voix sans articuler les paroles. ● fredonner (synonymes) verbe transitif et verbe intransitif (moyen français fredon, air chanté) Chanter une chanson à mi-voix sans articuler les paroles.
Synonymes :
fredonner
v. tr. et intr. Chanter à mi-voix, sans ouvrir la bouche. Syn. (Belgique) muser.
⇒FREDONNER, verbe intrans.
A.— Vx. ,,Faire des fredons`` (Ac.).
B.— Usuel. Chantonner ou chanter à mi-voix sans articuler d'une manière distincte. Elle fredonne sans cesse, elle aime à fredonner (Ac.). Aussi Jacquotte riait-elle, rossignolait-elle par les escaliers, toujours fredonnant quand elle ne chantait point, et chantant quand elle ne fredonnait pas (BALZAC, Méd. camp., 1833, p. 31). On l'entendait fredonner sur l'air d'une opérette en vogue (A. DAUDET, Rois en exil, 1879, p. 136) :
• 1. ... les femmes criaient ou adoptaient des voix de tête qu'elles considéraient comme angéliques, tandis que les hommes descendaient à l'octave et se contentaient de fredonner.
QUEFFÉLEC, Recteur, 1944, p. 24.
♦ P. ext. Émettre un son, un bruit indistinct. L'eau de l'apozème fredonnait (ARNOUX, Rossignol napol., 1937, p. 10).
— Emploi trans. Fredonner un air, une chanson. Il fredonne le commencement de la sonate (CLAUDEL, Soulier, 1929, 2e journée, 2, p. 717) :
• 2. ... quelques ouvrières qui fredonnent en travaillant, la romance dont elles ont appris l'air en écoutant les orgues de Barbarie...
JOUY, Hermite, t. 1, 1811, p. 303.
Prononc. et Orth. :[], (il) fredonne []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1547 iron. (DU FAIL, Propos rustiques, éd. J. Assézat, p. 23). Dér. de fredon; dés. -er. Fréq. abs. littér. :238 (fredonnant : 76). Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 188, b) 396; XXe s. : a) 367, b) 416.
DÉR. Fredonnement, subst. masc. Chant de celui, de celle qui fredonne. Ce fredonnement continuel est insupportable (Ac.). L'accent particulier de ses fredonnements (BALZAC, Vendetta, 1830, p. 170). — []. Ds Ac. 1835-1932. — 1re attest. 1546 (RABELAIS, Tiers Livre, éd. M. A. Screech, chap. 46, p. 311); de fredonner, suff. -(e)ment1.
BBG. — CLOUZOT (H.). R. des Ét. rabelaisiennes. 1912, t. 10, p. 491. — HENSCHEL (B.). Qq. dat. nouv. du 18e s. Fr. mod. 1969, t. 37, p. 118 (s.v. fredonnement).
fredonner [fʀədɔne] v.
ÉTYM. 1547, Du Fail; de fredon.
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1 V. intr. Vx. Jouer d'un instrument à cordes. — Par ext. Faire des fredons en chantant.
2 V. tr. Mod. (XVIe, Rabelais). Chanter (un air) à mi-voix, à bouche fermée, négligemment. ⇒ Bourdonner, chantonner. || Fredonner un air en marchant. || Fredonner une chanson dont on ne connait pas les paroles. || Il fredonne sans cesse le même refrain (→ Défiler, cit. 6). — Au p. p. || Mélodie fredonnée.
1 Alors en fredonnant l'air qu'elle avait dansé, Mlle Navarre me demanda si je savais les paroles de cet air-là ?
Marmontel, Mémoires, III.
2 Tout le jour, où tu veux, tu mènes tes pieds nus,
Et fredonnes tout bas de vieux airs inconnus (…)
Baudelaire, les Épaves, Pièces diverses, XX.
3 Carmen, en ce moment, passionne le peuple sicilien, et on entend, du matin au soir, fredonner par les rues le fameux Toréador.
Maupassant, la Vie errante, La Sicile.
♦ Absolt. || Travailler en fredonnant. || Il fredonne, il sifflote à longueur de journée.
4 (…) à chaque instant il (Napoléon) prend, quitte et reprend son travail; il marche sans objet, demande l'heure, considère le temps : et, tout absorbé, il s'arrête, puis il fredonne d'un air préoccupé, et marche encore (…)
♦ Par anal. (Poét.) Émettre un son. || La bouilloire fredonne son refrain (→ Évoquer, cit. 9).
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DÉR. Fredonnement.
Encyclopédie Universelle. 2012.