fringues [ frɛ̃g ] n. f. pl.
• 1886; sing. « belle toilette » 1878; de fringuer
♦ Fam. Vêtements. ⇒ frusques. S'acheter des fringues.
fringues
n. f. pl. Fam. Vêtements.
⇒FRINGUES, subst. fém. plur.
Pop. Vêtement, habit. Synon. pop. frusques, nippes. Seulement, nous autres, on est habillé avec des fringues en rab', des vestes trop grandes, des frocs trop courts, des vieilles capotes (DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p. 273). Il déclara qu'il partirait sur-le-champ. Le proviseur nasilla qu'il le lui interdisait. Armand, laissant là ses fringues, tant pis on les ferait chercher! prit ses jambes à son cou (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 297). Dans un sens ça tombait pas mal cette période d'inactivité, puisque j'avais plus de fringues du tout... (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 339).
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. I. XIIIe s. fringues et dances « danses, gambades » (B. DE BAR SUR AUBE, Girard de Viane, p. 16, Tarbé [d'apr. ms. Bibl. nat. fr. 1448; éd. van Emden, v. 551 : a figues et dates] ds GDF.); XVe s. faire (des)fringues « danser, gambader » (DUQUESNE, Hist. de J. d'Avesn., Ars. 5208, f° 5 v° ds GDF.). II. 1878 fringue « toilette, vêtements de luxe » (RIGAUD, Dict. jargon paris., p. 162); 1886 fringues (HOGIER-GRISON, Les Hommes de proie, Monde où l'on triche, p. 242). Représente peut-être un rad. expressif fring- exprimant l'allure et le chant du pinson comme déjà dans le lat. fri(n)guttire « chanter (en parlant du pinson) » et fringilla « pinson » (SAIN. Sources t. 1, p. 86; FEW t. 3, pp. 804-805; cf. aussi le dér. fringoter « chanter (en parlant notamment du pinson) » attesté au XVIe s. ds HUG.). L'absence d'éléments indiquant la survivance de la famille du lat. fringuilla dans le domaine gallo-roman ne permet pas de retenir l'hyp. d'une orig. lat. (Spitzer ds Z. rom. Philol. t. 41, p. 161). Une orig. germanique (frq. hringila, a. h. all. ringilla, corresp. à l'all. Ringel « boucle » qui serait employé comme terme de danse; Gamillscheg ds Z. rom. Philol. t. 41, p. 643; EWFS2) est aussi difficile à établir. II est déverbal de fringuer au sens 2.
fringues [fʀɛ̃g] n. f. pl.
ÉTYM. 1886; « toilette de parade », sing., 1878; déverbal de fringuer.
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♦ Fam. Vêtements. ⇒ Frusque, nippe, sape. || Mettre (⇒ Fringuer [se]), enlever ses fringues. || S'acheter des fringues.
1 J'ai des nippes, répondit l'électricien. Tu vas t'habiller là derrière, dans ma chambre. Tu feras un paquet de tes fringues de griveton et tu les emporteras avec toi.
P. Mac Orlan, Quai des brumes, VIII.
2 Monseigneur saisit le baluchon de Gaspard et le pose sur la paillasse (…) alors que Gaspard dénoue sa couverture, ses affaires apparaissent (…) Monseigneur s'empare d'un veston.
Monseigneur. On va essayer d'accrocher tes fringues proprement…
Géo. Chez toi, tu avais sans doute une penderie…
Gaspard, souriant. Oui, pourquoi ?
Géo. On avait tous une penderie. Et aussi une femme… Tu avais une femme, toi ?
J. Becker et J. Giovanni, le Trou, L'Avant-Scène, no 13, p. 8.
♦ Sing. collectif. || La fringue. || « Refusée, niée, subie ou acceptée et adorée, la fringue, quels que soient notre âge et notre statut social, fait partie de nos “chers” soucis » (F Magazine, no 26, avr. 1980, p. 50). ⇒ 1. Fripe.
Encyclopédie Universelle. 2012.