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ABIDJAN
ABIDJAN

ABIDJA

Ville principale de la Côte-d’Ivoire, dont elle fut la capitale jusqu’au 21 mars 1983, date à laquelle est adopté le projet de loi relatif au transfert de la capitale dans le village natal du président Houphouët-Boigny, Yamoussoukro, Abidjan est le chef-lieu du département homonyme. Abidjan n’était qu’un simple village de pêcheurs au début du xxe siècle et ne comptait encore en 1939 que 22 000 habitants. Sa croissance s’est accélérée après 1950 en raison d’une série de circonstances favorables: la ville est devenue le débouché d’un vaste arrière-pays grâce à la voie ferrée du Mossi, qui la relie à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso; le percement du canal de Vridi en 1950 a permis l’établissement d’un excellent port en lagune, Port-Bouët. La population, passée à 128 000 habitants en 1955, dépassait 2 500 000 habitants en 1990 (agglomération) et continuait d’augmenter à la fois grâce à un fort excédent naturel de naissances en milieu citadin et à une constante immigration à partir des campagnes. La ville compte une importante colonie européenne , et la majorité des citadins sont nés hors de la Côte-d’Ivoire (le groupe des Voltaïques est particulièrement nombreux).

Abidjan s’est développée dans le site assez incommode de la lagune Ébrié. Entre les deux baies du Banco et de Cocody est né le quartier moderne du Plateau, centre d’affaires, siège de la fonction administrative, du grand commerce et des services, résidence de la population à haut niveau de vie qui s’est installée aussi à Deux-Plateaux, Marcory et Cocody (grands hôtels, lycées, université). C’est la zone des grands buildings et des villas luxueuses. Les quartiers «africains», faits surtout de petites maisons bâties sur des concessions que délimitent des rues se coupant à angle droit, se sont étendus au nord (Adjamé) et dans l’île de Petit-Bassam (Treichville), qui abrite également la plupart des industries. De nouvelles zones d’habitat populaire, quartiers-dortoirs parfois très pauvres, ont grandi à la périphérie de l’agglomération ainsi que sur la flèche de sable en bordure de l’océan (Port-Bouët, Petit-Bassam, Koumassi, Yopougon, Abobo). La dispersion due au cadre physique rend difficiles et coûteuses les liaisons intra-urbaines, que ponts et autoroutes s’efforcent d’assurer au mieux.

Outre son rôle administratif majeur (la ville demeure également le siège des ambassades), Abidjan est le plus grand centre industriel de la Côte-d’Ivoire (particulièrement dans la zone de Vridi et la Zone 4). On y transforme les produits alimentaires locaux (cacao, café, huile de palme) ou importés (brasseries, minoteries), raffine le pétrole, travaille le caoutchouc (tiré de la culture de l’hévéa), les matières plastiques, les produits chimiques. Les industries du bâtiment (ciment, construction, peinture) ainsi que les industries mécaniques et électriques (meubles, charpentes, montage de véhicules...) sont actives. On note enfin la présence de scieries et d’industries textiles. Des installations modernes ont permis au port d’atteindre un trafic de 10,5 millions de tonnes en 1992, dans lequel le bois et les produits agricoles (cacao et dérivés, cafés et extraits, coton, fruits frais — ananas, bananes) ont pris une place de choix. Abidjan, qui se veut le témoin éclatant d’une réussite économique et le symbole du dynamisme des affaires, domine de manière écrasante l’ensemble du pays et a tissé des relations internationales actives. L’aéroport international de Port-Bouët permet la multiplication des réunions et des congrès. Abidjan possède une université (à Cocody), un musée de l’art traditionnel ivoirien, une bibliothèque nationale et divers centres de recherche scientifique (en particulier en agronomie).

Abidjan
port de la Côte d'Ivoire, sur la lagune ébrié, reliée au golfe de Guinée par le canal de Vridi (3 km); ch.-l. du dép. du m. nom; 2 500 000 d'hab. D'Abidjan part une voie ferrée qui dessert le Burkina Faso.
Université importante.
Centrales therm.; raff. de pétrole; traitement du cacao et du café. Aéroport international.
Capitale du pays jusqu'en 1983, Abidjan est le siège du Conseil de l'Entente.

Encyclopédie Universelle. 2012.