furibond, onde [ fyribɔ̃, ɔ̃d ] adj.
• v. 1355; lat. furibundus « délirant, égaré »
♦ Qui ressent ou annonce une grande fureur, généralement disproportionnée à l'objet qui l'inspire, au point d'en être légèrement comique. ⇒ furieux; fam. fumasse, furibard. Il est furibond. Air furibond. Rouler des yeux furibonds. — D'une furieuse violence. Colère furibonde.
⊗ CONTR. 2. Calme.
● furibond, furibonde adjectif (latin furibundus, de furere, être en délire) Qui est très en colère, extrêmement furieux ; qui témoigne de la fureur ; furieux : Ton père est furibond contre toi. Une colère furibonde. ● furibond, furibonde (synonymes) adjectif (latin furibundus, de furere, être en délire) Qui est très en colère, extrêmement furieux ; qui témoigne de...
Synonymes :
- courroucé
- enragé
- furibard (populaire)
- furieux
- irrité
furibond, onde
adj. En proie à une fureur généralement outrée et un peu ridicule.
|| Par ext. Qui exprime cette fureur. Regards furibonds.
⇒FURIBOND, ONDE, adj.
A.— [En parlant d'une pers., p. méton. d'un trait physique, de son comportement] Qui manifeste une fureur, une colère excessive. Air, visage furibond; paroles furibondes; regards, yeux furibonds. Synon. enragé, furieux. Les députés, debout à leur banc, furibonds, les bras tendus, menaçant un orateur impassible à la tribune (ZOLA, E. Rougon, 1876, p. 357). Il ne pouvait abolir l'image de sa sœur haineuse et folle, la bouche furibonde, jusqu'où des larmes de rage rebondissaient au long des joues en feu (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 410). Sa face se chiffonne, furibonde, ses petits poings se serrent, se serrent, comme des nœuds de ficelle. Il les brandit (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 15) :
• ... puis sa rancune impuissante se tourna en frénésie, il tint des propos furibonds, et n'eut plus à la bouche que des menaces de mort.
THIERRY, Récits mérov., t. 2, 1840, p. 291.
— Emploi subst. C'est un furibond (Ac. 1798-1878). Il s'est jeté sur moi comme un furibond (Ac. 1932). Des prêtres qui sont des furibonds, des guerriers qui feraient mieux de paître les brebis, des poètes inspirés comme des mécaniciens (GOBINEAU, Pléiades, 1874, p. 41).
— Littér. [En parlant d'un phénomène naturel] Qui se caractérise par une extrême impétuosité. La mer, soulevant ses lames furibondes, Ébranlait l'escalier crevassé de ses bords (LECONTE DE LISLE, Poèmes barb., 1878, p. 109). Ces étoiles qui se moquaient de nous, éclairaient l'eau furibonde (MILLE, Barnavaux, 1908, p. 104).
B.— P. ext. [En parlant d'un sentiment de colère; p. méton. d'une manifestation de ce sentiment] Qui est d'une virulence exagérée. On comble de bienfaits et de toute la confiance du gouvernement ceux en qui l'on connaît une haine furibonde contre le nom français (LAS CASES, Mém. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 702). Conan vivait dans une indignation furibonde, et détruisait, par ses imprécations et ses commentaires, le peu d'esprit militaire qui pouvait subsister entre les murs de sa chambrée (VERCEL, Cap. Conan, 1934, p. 90).
REM. 1. Furibard, arde, adj. Synon. pop. de furibond. Vous arrangez drôlement ça, dit Pradonet qui se mit à regarder Pierrot d'un air furibard (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 154). 2. Furibarder, verbe intrans., rare. Synon. de furibonder. Le marquis furibardait cinq minutes (LA VARENDE, Centaure de Dieu, 1938, p. 39). 3. Furibondement, adv. D'une manière furibonde. Rare. Dans un corridor, un soldat engueule furibondement son officier (GONCOURT, Journal, 1871, p. 788). 4. Furibonder, verbe intrans. Manifester une fureur excessive. Synon. fulminer, pester. Il admit immédiatement (...) mon point de vue, en furibondant contre l'excès de sentimentalisme des Germains (LA VARENDE, Am. Bonneville, 1955, p. 129). 5. Furibonderie, subst. fém. Caractère d'une personne furibonde, de ce qui est furibond. J'aurais ri de vos soupçons, si vous ne m'aviez pas accusé le déplaisir que vous en conceviez par les trois pages furibondes dont j'adore la furibonderie (BALZAC, Lettres Étr., t. 1, 1836, p. 298). P. méton., au plur. Il y a aussi, pour l'animer, les furidonderies du ridicule Soulié (GONCOURT, Journal, 1871 p. 832).
Prononc. et Orth. :[], fém. [-]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1250 « qui est en colère » omme furibondes (BRUNET LATIN, Trésor, éd. F.-J. Carmody, livre II, § 30, p. 207); 1540 furibond (Deroziers, trad. de DION CASSIUS, Hist. rom., L. LVI, ch. 118 ds HUG.); 2. 1532 [éd.] « qui témoigne de la fureur » douleur furibunde (J. MAROT, Voy. de Venise, Har. de Montjoye, f° 44 r° ds GDF. Compl.). Empr. au lat. class. furibundus « délirant, égaré ». Fréq. abs. littér. :182.
furibond, onde [fyʀibɔ̃, ɔ̃d] adj.
ÉTYM. V. 1355; lat. furibundus, de furor. → Fureur.
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1 Qui ressent ou annonce une grande fureur, généralement disproportionnée à l'objet qui l'inspire, au point d'en être légèrement comique. ⇒ Furieux, furibard. || Le patron est sorti furibond de son bureau. — Air furibond. || Rouler des yeux furibonds. || Voix furibondes (→ Brusque, cit. 5).
1 Enfonce ton bonnet en méchant garçon. Campe-toi sur un pied. Mets la main au côté. Fais les yeux furibonds.
Molière, les Fourberies de Scapin, I, 5.
2 Lamennais est odieux depuis quelque temps. Son journal est furibond. Le bonhomme ne décolère pas.
2 (1704). D'une furieuse violence. || Colères furibondes (→ Explosion, cit. 8).
3 Et le vent furibond de la concupiscence
Fait claquer votre chair ainsi qu'un vieux drapeau.
Baudelaire, les Épaves, Femmes damnées.
4 Ce n'était plus l'irréprochable alternance des pleins dodus et des maigres déliés (…) mais une furibonde mêlée de jambages galopant les uns après les autres, sans art, sans chic, sans éclat, où se lisait à livre ouvert la hâte d'en avoir terminé avec une tâche fastidieuse (…)
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, Ve tableau, I.
3 Littér. (Choses). Déchaîné, furieux. || Vagues, lames furibondes.
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CONTR. Calme, doux, paisible, serein.
DÉR. Furibard. — REM. Les dér. furibondement adv. (1871, Goncourt), furibonder v. intr., furibonderie n. f. (1833, Balzac), ne semblent pas avoir vécu.
Encyclopédie Universelle. 2012.