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gibet

gibet [ ʒibɛ ] n. m.
• 1155 « bâton servant d'arme »; du frq. °gibb « bâton fourchu »
1Potence où l'on exécute les condamnés à la pendaison. Condamner, envoyer un criminel au gibet. Fourches patibulaires où l'on exposait les cadavres des suppliciés. Le gibet de Montfaucon.
2Didact. Instrument de supplice. Le gibet du Christ, la croix.

gibet nom masculin (francique gibb, bâton) Potence pour les condamnés à la pendaison ; lieu où est installée cette potence ; peine de la pendaison. Fourches patibulaires où l'on exposait les cadavres des suppliciés. Bois sur lequel on mettait en croix : Le gibet auquel Jésus fut attaché.gibet (citations) nom masculin (francique gibb, bâton) Clément Marot Cahors 1496-Turin 1544 Si disent les vieux quolibets Qu'on ne voit pas tant de gibets En ce monde que de larrons. Épîtres, Du coq à l'âne Miguel de Cervantès, en espagnol Miguel de Cervantes Saavedra Alcalá de Henares 1547-Madrid 1616 Nul chemin n'est mauvais qui touche à sa fin, sauf celui qui mène au gibet. Ningún camino es malo como se acabe, si no es el que va a la ahorca. Novelas ejemplares, El licenciado Vidriera

gibet
n. m. Potence servant à la pendaison.

⇒GIBET, subst. masc.
Littéraire
A. — 1. Instrument de supplice pour les condamnés à la pendaison. Synon. potence. Condamner, mener, pendre au gibet; dresser un gibet. Prendre et pendre est tout l'alphabet; Et tout se règle avec l'équerre Que font les deux bras du gibet (HUGO, Chansons rues et bois, 1865, p. 248). Partout le gibet! — Quand les fourches patibulaires sont chargées à se rompre, ils [les cadavres] pendent aux arbres! (...) Toute saillie devient potence! (SARDOU, Patrie! 1869, I, tabl. 1, 2, p. 11).
En partic. Synon. de croix. Il [Jésus] commença sur le gibet la vie divine qu'il allait mener dans le cœur de l'humanité pour les siècles infinis (RENAN, Vie Jésus, 1863, p. 438). Cette croix, ce sommet, Cette blancheur sanglante, et ces lueurs divines Sous l'entrelacement monstrueux des épines; (...) ce gibet où pend l'être appelé Jésus (HUGO, Fin Satan, 1885, p. 884).
Proverbes, vx. ,,Le gibet n'est que pour les malheureux`` (Ac. 1798-1878). ,,Les richesses et le crédit sauvent ordinairement les grands criminels`` (Ac. 1798-1878). ,,Le gibet ne perd point ses droits`` (Ac. 1798-1878). ,,Les criminels sont punis tôt ou tard`` (Ac. 1798-1878).
2. Fourches patibulaires où l'on exposait les cadavres des suppliciés jusqu'à leur destruction naturelle. Le connétable furieux fit trancher la tête et pendre par quartiers au gibet quatre des otages de la ville (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 160).
B. — P. méton. Lieu où un gibet est établi. Le gibet de Montfaucon.
C. — P. compar. ou p. métaph. La Bastille (...) lui semblait [à la nation] élevée à l'entrée de Paris, en face des seize piliers de Montfaucon, comme le gibet de ses libertés (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 217). La tyrannie altière, atroce, inexorable, Est le vaste échafaud de l'homme misérable; Le maître est le gibet, les flatteurs sont les clous (HUGO, Légende, t. 6, 1883, p. 130).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1160-74 « bâton, casse-tête » (WACE, Rou, éd. A. J. Holden, III, 8325); 2. début XIIIe s. « fourches patibulaires » (R. DE HOUDENC, Vengeance Raguidel, 716 ds T.-L.). Prob. dimin. de l'a. b. frq. gibb « bâton fourchu »; cf. l'angl. gib « bâton recourbé » et le bavarois gippel « branche fourchue »; suff. -et; cf. BL.-W.5 Fréq. abs. littér. : 296. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 662, b) 571; XXe s. : a) 409, b) 140. Bbg. BAMBECK (M.). Mittellateinische Lexikalia zum FEW. In : [Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, t. 2, p. 225.

gibet [ʒibɛ] n. m.
ÉTYM. V. 1155, « bâton servant d'arme »; du francique gibb « bâton fourchu », ou (Guiraud) apparenté au rad. lat. gibb- « bosse, convexité, courbure » (→ Gibbeux).
1 (Déb. XIIIe). Potence où l'on exécute les condamnés à la pendaison. || Condamner, envoyer, conduire un criminel au gibet. || Échapper (cit. 21) au gibet.(Déb. XIIIe). Fourches (cit. 3) patibulaires, où l'on exposait les cadavres des suppliciés. || Le gibet de Montfaucon.
1 On le menace; on lui dit que, sous peine
D'être pendu, d'être mis, haut et court,
En un gibet, il faut que sa puissance
Se manifeste avant la fin du jour.
La Fontaine, Contes et nouvelles, « Belphégor ».
2 Le 30 janvier 1661, anniversaire du régicide, les restes du protecteur (Cromwell déterré) pendillèrent au haut d'un gibet.
Chateaubriand, les Quatre Stuart, Le protectorat.
3 (…) Un gibet plein de pendus rabougris
Secoués par le bec avide des corneilles
Et dansant dans l'air noir des gigues non pareilles,
Tandis que leurs pieds sont la pâture des loups.
Verlaine, Poèmes saturniens, « Effet de nuit ».
4 Hurrah ! la bise siffle au grand bal des squelettes !
Le gibet noir mugit comme un orgue de fer !
Rimbaud, Poésies, Bal des pendus.
2 (1690, Furetière). Didact. Lieu de supplice; instrument de supplice.(1804). Spécialt. || Le gibet du Christ, la croix sur laquelle il fut attaché.
5 (…) et pour tout signe d'espérance et d'union, ce signe de crainte et d'abnégation; ce gibet sanctifié, étrange emblème, triste reste d'institutions antiques et grandes que l'on a misérablement perverties.
É. de Senancour, Oberman, XII.
6 Elle était là debout près du gibet, la mère !
Et je me dis : Voilà la douleur ! et je vins.
Hugo, les Contemplations, V, XXVI.

Encyclopédie Universelle. 2012.