gommer [ gɔme ] v. tr. <conjug. : 1>
1 ♦ Techn. Enduire de gomme. Gommer les bords d'une enveloppe. ⇒ coller. Empeser par gommage.
♢ Mélanger de gomme. Gommer une couleur, pour la rendre adhésive.
2 ♦ (1930) Cour. Frotter avec une gomme de caoutchouc. Gommer un dessin, un mot. ⇒ effacer. — Fig. Gommer la réalité. Gommer un fait important de sa mémoire.
● gommer verbe transitif Enduire une surface de gomme : Gommer des timbres-poste. Effacer quelque chose avec une gomme : Gommer un mot inexact. Ne pas appuyer sur quelque chose, l'atténuer, en effacer les aspects les plus saillants : Les médias ont gommé les incidents les plus graves. Faire disparaître quelque chose (de quelque chose, d'un lieu) : Gommer un mauvais souvenir. ● gommer (expressions) verbe transitif Gommer une couleur, délayer avec elle, dans l'eau, un peu de gomme, pour la rendre plus adhérente au subjectile (papier, vélin, ivoire).
gommer
v. tr.
d1./d Enduire de gomme (du papier, du tissu).
— Pp. adj. Papier gommé.
|| (Afr. subsah.) Empeser.
— Pp. Un boubou bien gommé.
d2./d Effacer avec une gomme.
d3./d Fig. Atténuer, faire disparaître. Gommer un détail gênant.
d4./d (Réunion) Souiller, tacher. J'ai les mains gommées.
⇒GOMMER, verbe trans.
A. — 1. [Le compl. désigne une chose] Enduire, imprégner de gomme. Gommer une enveloppe, une étiquette, du papier, du taffetas, de la toile. Ils gommaient des notes, les collaient les unes à la suite des autres (HUYSMANS, Là-bas, t. 1, 1891, p. 32).
a) Gommer une couleur. ,,Y mêler un peu de gomme, afin que la couleur ait plus de corps et qu'elle tienne mieux sur la toile, sur le papier, sur l'ivoire, etc.`` (Ac. 1932).
b) IMPR. ,,Couvrir d'une solution de gomme arabique la plaque d'impression lithographique pour en protéger le report en attendant le calage sur machine`` (COMTEPERN. 1963). Le tirage terminé, il faut avoir soin, avant de ranger la pierre matrice, de la gommer légèrement mais régulièrement sur toute sa surface (CHELET, Lithogr., 1933, p. 111).
— P. anal.
♦ Enduire d'une substance qui colle. Synon. poisser. Le cheval tire péniblement votre famille (...) son poil est moutonné par la sueur sortie et séchée à plusieurs reprises, qui, non moins que la poussière, a gommé, collé, hirsuté le poil de sa robe (BALZAC, Ptes mis., 1846, p. 25).
♦ Emploi intrans., rare. L'un [des résolus] (...) poitrail à l'air, a du sang qui gomme dans les poils (VALLÈS, J. Vingtras, Insurgé, 1885, p. 316).
♦ En partic. Passer à la gomina. Ses cheveux (...) tournaient en boucles quand il ne les gommait pas (COLETTE, Duo, 1934, p. 56).
2. [Le compl. désigne un liquide] Additionner, délayer de gomme. Gommer une tisane. (Ds DG, ROB.).
B. — 1. Effacer à l'aide d'une gomme. Gommer un trait de crayon, une tache d'encre :
• 1. ... nous récupérions quelquefois nos lettres après censure, pour y gommer les phrases banales et les remplacer par d'autres qui traduisaient crûment notre pensée.
AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 112.
— Domaine de l'esthétique Atténuer ou effacer (certaines inélégances de silhouette) par un traitement ou un vêtement. Si vous avez des hanches à « gommer », une taille menacée par le bourrelet, si vous avez fait un dîner trop riche hier soir, ne vous chagrinez pas (Elle, 12 mai 1966, p. 263, col. 1). Des robes qui gomment un ventre provisoirement rond (L'Express, 14 juin 1971, p. 168, col. 3).
2. Au fig.
a) [L'obj. désigne une pers.] Supprimer la présence physique de, faire disparaître. Le visage, le corps de Lina, s'effacèrent, comme gommés par le battant (ARNOUX, Double chance, 1958, p. 190) :
• 2. Moi, je ne vois, je n'aime qu'un seul homme. Il change, parfois, je l'avoue, je le change, mais je n'aime que lui. Pour moi il efface du monde tous les autres. Quand il est là, ils me sont invisibles, on les a gommés de leur place dans cette vie.
GIRAUDOUX, Lucrèce, 1944, I, 8, p. 64.
b) [L'obj. désigne un inanimé concr.] Atténuer, faire disparaître. Depuis quelque temps, certains metteurs en scène s'attachent à « gommer » la bande-bruit au profit de la bande-musique (SAMUEL, Art mus. contemp., 1962, p. 769).
Prononc. et Orth. : [], (il) gomme []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. XIVe s. cire gommee « mélangée avec de la gomme » (Mir. N.D. III, 367 ds DELB. Rec.); 1464 « enduire de gomme » (J. LAGADEUC, Catholicon ds GDF. Compl.); 1930 « effacer avec une gomme » (Lar. 20e). Dér. de gomme; dés. -er.
gommer [gɔme] v. tr.
ÉTYM. 1464; au p. p. « mêlé de gomme », XIVe; de gomme.
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1 Enduire de gomme. || Gommer les bords d'une enveloppe, pour mieux la fermer. ⇒ Coller. — Empeser par gommage (→ Apprêter, cit. 1). || Gommer de la toile, du taffetas.
♦ Mélanger de gomme. || Gommer une tisane. || Gommer une couleur pour la rendre adhésive avant de l'appliquer sur une surface lisse.
1 À la suite de M. Taine, ils gommaient des notes, les collaient les unes à la suite des autres (…)
Huysmans, Là-bas, II.
2 (XXe). Frotter avec une gomme de caoutchouc pour effacer. || Gommer un dessin, un mot écrit dans une lettre, une tache d'encre. ⇒ Effacer.
♦ Par ext. Effacer par frottement (au moyen d'un procédé mécanique ou électrique). || Gommer des rides, des bourrelets.
3 (V. 1964). Fig. (Choses). Atténuer, minimiser. || Il essayait de gommer son accent. — Faire oublier, passer sous silence. || Gommer ses titres, son origine sociale. || « Pour gommer la représentation de la réalité, les censeurs invoquent la possibilité de troubles éventuels » (le Monde, 10 févr. 1971). — (Personnes). Faire le silence sur qqn, le faire oublier.
2 En désaccord profond sur bien des points, j'avais fini par taire ma pensée que Denis connaissait d'ailleurs mais qu'il gommait, en toute gentillesse, comme pensée seconde.
Michèle Perrein, Entre chienne et louve, p. 164.
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gommé, ée p. p. adj.
1 Enduit de gomme. || Enveloppe gommée; papier gommé. → Collant. || Taffetas gommé, toile gommée. ⇒ Agglutinatif (→ Apprêter, cit. 1). || Papier à cigarettes gommé.
2 Mêlé de gomme. || Tisane gommée, eau gommée.
3 Effacé avec une gomme. || Texte manuscrit, copie dactylographiée où l'on trouve la trace d'un mot gommé.
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DÉR. Gommage, gommette.
Encyclopédie Universelle. 2012.