gondoler [ gɔ̃dɔle ] v. intr. <conjug. : 1>
• gondolé mar. « en forme de gondole » 1687; de gondole
1 ♦ (1845) Se bomber, se déformer (sous l'effet de la chaleur, de l'humidité). ⇒ se courber, se déjeter, gauchir, se gonfler. Carton qui gondole. Papier peint tout gondolé. — Pronom. Cette planche s'est gondolée.
2 ♦ SE GONDOLER v. pron. (1881) Fig. et fam. Se tordre de rire.
⊗ CONTR. Aplatir (s'), redresser (se).
● gondoler verbe transitif (de gondole) Gauchir, déformer : L'humidité a gondolé le papier. ● gondoler verbe intransitif se gondoler verbe pronominal être gondolé verbe passif Se gonfler, se déjeter, avoir une surface irrégulière : Papier peint tout gondolé.
gondoler
v.
d1./d v. intr. Se gonfler, se déjeter, se gauchir. Bois, carton qui gondole.
|| v. Pron. Papier qui se gondole.
d2./d v. Pron. Fig., Fam. Se tordre de rire.
⇒GONDOLER, verbe
I. — Emploi intrans., MAR., vx. [Le suj. désigne les extrémités d'un navire] Se recourber comme les extrémités d'une gondole. (Ds LITTRÉ, ROB., Lar. 19e-Lar. Lang. fr.).
— P. ext. Se bomber, se déformer (sous l'effet de la chaleur, de l'humidité, etc.). Synon. travailler, se gauchir. Leur chapeau noir dont le poil a roussi et dont le carton gondole (HUYSMANS, Art mod., 1883, p. 269) :
• Afin d'éviter les gerçures de ses faïences, il mêlait de la chaux à son argile; mais les pièces se brisaient pour la plupart, l'émail de ses peintures sur cru bouillonnait, ses grandes plaques gondolaient...
FLAUB., Éduc. sent., t. 1, 1869, p. 187.
♦ Emploi pronom. Les bois taillés qu'on soumet à l'étuve d'injection se déforment, se gondolent et les assemblages sont souvent faussés (BOURDE, Trav. publ., t. 2, 1929, p. 216).
II. — Emploi pronom., au fig. et pop. Se tordre de rire. Nous n'avons rien du tout pour habiller Esther... Je me gondole intérieurement. Décidément Madame Clotilde n'a pas le sens du costume (GYP, Souv. pte fille, t. 2, 1928, p. 166). Le compartiment, la jeune fille en noir y comprise, se gondolait (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 34).
REM. 1. Gondolant, -ante, part. prés. en emploi adj. a) Qui se bombe et se déforme. Le moine regardait une fleur safranée de la tapisserie gondolante sous le suintement du mur (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 321). b) Qui fait se tordre de rire. (Ds ROB. et Lar. Lang. fr.). 2. Gondolé, -ée, part. passé en emploi adj. a) MAR., vx. Qui a la forme d'une gondole. Nous n'aperçumes qu'une seule pirogue dans la journée; elle ressembloit aux pirogues de l'île Bonka, mais elle étoit beaucoup plus gondolée (DENTRECASTAUX, Voy. rech. La Pérouse, 1808, p. 383). b) P. ext. Qui est bombé, déformé. Le parquet doit pourrir sous le linoléum gondolé (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1932, p. 126).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1687 gondolé « relevé de l'avant et de l'arrière (en parlant d'un navire) » (DESROCHES, Dict. des termes propres de marine, p. 530 d'apr. R. Arveiller ds Fr. mod. t. 26, p. 53); p. ext. 1845 gondoler « se bomber » ici en parlant du bois (BESCH.); d'où 2. 1881 pronom. arg. « se reposer » (GRISON, Argot réel, Figaro, 23 nov. d'apr. G. Esnault ds Fr. mod. t. 16, p. 297 : Se gondoler, c'est se reposer, image empruntée au bois qui se gondole (...) ce que font également les lazzaroni couchés le ventre au soleil); 1887 « s'amuser » (HOGIER-GRISON, Monde où l'on vole, p. 303, ibid.); 1889 « rire à se tordre » (FUSTIER, Suppl. dict. Delvau, ibid.). Dér. de gondole; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 31. Bbg. CHAUTARD (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 311.
gondoler [gɔ̃dɔle] v. intr.
ÉTYM. 1687, gondolé, mar.; de gondole.
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1 Mar. Vx. Être relevé de l'avant et de l'arrière comme une gondole. || Bâtiment qui gondole.
2 (1845). Mod. Se déformer en se recourbant dans certaines parties. ⇒ Bomber (se), courber (se), déjeter (se), gauchir, gonfler (se). || Planche, carton, tôle qui gondole. ⇒ Jouer, travailler.
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se gondoler v. pron.
ÉTYM. (1845, Bescherelle).
1 Gondoler (2.). || Le placage s'est gondolé.
2 (1881). Fig. Fam. Se tordre de rire, rire beaucoup.
0 Notez que mes collègues d'occasion n'étaient pas mieux assortis que moi, eux aussi débarquaient de leurs fourgons respectifs avec des meutes invraisemblables, seulement, passant devant le général, ils n'osaient pas rire alors que moi je me gondolais et m'amusais comme un foufou. Voilà ce qui s'était passé (…)
B. Cendrars, la Main coupée, in Œ. compl., t. X, p. 215.
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gondolé, ée p. p. adj.
2 (De se gondoler, 1.). Qui est déformé par des courbures anormales. || Décor gondolé à force de servir (⇒ Décevoir, cit. 5). || Un linoléum gondolé. || Chapeau à bords gondolés.
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DÉR. Gondolage, gondolant, gondolement.
Encyclopédie Universelle. 2012.