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grabat

grabat [ graba ] n. m.
XIIe, rare jusqu'au XVIe; grabatum v. 1050; lat. grabatus, gr. krabbatos
Lit misérable. Le malheureux gisait sur un grabat.
Par ext.; vx Lit de malade ( grabataire).

grabat nom masculin (latin grabatus, du grec krabbatos) Lit inconfortable, sur lequel on souffre : Coucher sur un grabat.

grabat
n. m. Très mauvais lit.

⇒GRABAT, subst. masc.
A. — Lit rudimentaire fait principalement de sangles; mauvais lit. Il git sur un grabat. Ils n'ont qu'un pauvre grabat (Ac. 1798-1878). Le regard (...) se portait ensuite sur un grabat non moins singulier. La paillasse reposait sur des planches soutenues elles-mêmes par quatre tonneaux (ROMAINS, Copains, 1913, p. 54) :
1. Dans une mansarde étroite et désolée, sur un grabat maigre et sans drap, un jeune homme était étendu. Une couverture, dernier vêtement de jour et de nuit que lui a laissé la misère, enveloppe son corps ravagé par la souffrance...
DU CAMP, Mém. suic., 1853, p. 208.
SYNT. Mauvais, étroit, misérable grabat; grabat des prisons; dormir, s'étendre, être couché, expirer, se jeter sur un grabat.
B. — Vieilli. Lit de malade. Grabat d'hôpital; infirme, malade cloué sur un grabat. Après quelques nuits plaintives, quelques jours d'imprécations, le malade s'établit dans son grabat, capitule avec ses souffrances (BALZAC, Œuvres div., t. 2, 1831, p. 117).
P. métaph. Il songeait à la Vierge (...) Toujours penchée sur le grabat des âmes, Elle lavait les plaies, pansait les blessures (HUYSMANS, Cathédr., 1898, p. 9) :
2. L'empereur a continué de souffrir. Je l'ai trouvé fort abattu et faisant changer son lit de place. Ce lit, si longtemps le fidèle compagnon de ses victoires, n'était plus aujourd'hui que son grabat de douleur.
LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 76.
Expr. Être sur le grabat. Être malade (cf. Ac. 1798-1878). Mettre sur le grabat. Rendre malade. Au fig. Mettre dans le dénuement. Le voilà sur le grabat, le voilà ruiné (Ac. 1878). C'est eux [mes parents] qui m'ont mis sur le grabat!... s'écria Pons avec une profonde amertume (BALZAC, Cous. Pons, 1847, p. 148).
Prononc. et Orth. : [] et [-]. Cf. BARBEAU-RODHE 1930 et WARN. 1968. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1050 grabatum (Vie de St Alexis, éd. Chr. Storey, p. 218); 1190 grabat (HERMAN DE VALENCIENNES, Bible in BARTSCH-HORNING, 105, 9 ff ds T.-L.). Empr. au lat. class. grabatus « méchant lit » (cf. gr. ). Fréq. abs. littér. : 206. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 368, b) 571; XXe s. : a) 183, b) 144.

grabat [gʀaba] n. m.
ÉTYM. XIIe; rare jusqu'au XVIe, grabatum, v. 1050; lat. grabatus, grec krabbatos.
1 Littér. Couche misérable, mauvais lit, matelas ou paillasse. || Un méchant, un mauvais grabat. || Le grabat d'un indigent, d'un miséreux. || Il gisait sur un grabat (→ Catarrhe, cit. 2). || Mourir, expirer (cit. 4) sur un grabat (→ Délice, cit. 8).
1 (…) quant au lit du roi (Frédéric II), c'était un grabat de sangles avec un matelas mince, caché par un paravent. Marc-Aurèle et Julien, ses deux apôtres, et les plus grands hommes du stoïcisme, n'étaient pas plus mal couchés.
Voltaire, Mémoires écrits par lui-même.
2 Le grabat où M. Leblanc avait été renversé était une façon de lit d'hôpital porté sur quatre montants grossiers en bois à peine équarri.
Hugo, les Misérables, III, VIII, XX.
2 (1690). Vx. Lit de malade. || Être sur le grabat : être malade. Grabataire. — ☑ Loc. Mettre qqn sur le grabat, le réduire à la misère. → Mettre à l'hôpital, à l'hospice.
3 Vous me permettez de ne vous pas écrire de ma main quand ma détestable santé me tient sur le grabat (…)
Voltaire, Lettre à Richelieu, 3172, 17 août 1767.
4 Venez-vous purger encore, saigner, droguer, mettre sur le grabat toute ma maison ?
Beaumarchais, le Barbier de Séville, III, 5.
DÉR. Grabataire.

Encyclopédie Universelle. 2012.