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graillonner

1. graillonner [ grajɔne ] v. intr. <conjug. : 1>
• 1808; de 1. graillon
Fam. Tousser pour expectorer des graillons. cracher.
Parler d'une voix grasse, enrouée.
graillonner 2. graillonner [ grajɔne ] v. intr. <conjug. : 1>
• 1866; de 2. graillon
Prendre une odeur de graillon. « des roux graillonnaient dans les poêlons » (Zola).

graillonner verbe intransitif (de graillon) Dégager, exhaler une odeur de graillon : Viande qui graillonne.graillonner verbe intransitif (de graillon) Populaire. Expectorer des graillons en toussant.

⇒GRAILLONNER, verbe intrans.
[Correspond à graillon2]
A. — Tousser, se racler la gorge pour expectorer des graillons. Son souffle graillonnait avec de menus sifflements (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 36). Il toussotait, graillonnait, tâtait de mille manières sa gorge et ses bronches; il se mettait en position de suffoquer, si bien que la crise ne pouvait plus ne pas se produire (DUHAMEL, Cécile, 1938, p. 124).
B. — P. ext. [Avec influence de grailler1] Parler d'une voix rauque et enrouée, avec des raclements de gorge. La voix graillonne. Pendant que la vieille se hâtait d'essuyer du pied cette ordure [son crachat], il graillonna surérogatoirement quelques doléances préalables (BLOY, Femme pauvre, 1897, p. 14).
Arg., vx. Parler en prison d'une fenêtre à l'autre. Le règlement des prisons défend de graillonner (VIDOCQ, Voleurs, t. 1, 1836, p. 193).
Prononc. et Orth. : [], (il) graillonne []. WARN. 1968 : ,,parfois [-]``. Cf. aussi FOUCHÉ Prononc. 1959, p. 85 : ,,Mais l'[] est légèrement moins fréquent dans les dérivés`` (que dans graillon. Ce qui s'explique par l'éloignement de la syll. p. rapp. à l'accent). Le verbe est admis ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1808 (HAUTEL). Dér. de graillon2; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 10.
DÉR. 1. Graillonnement, subst. masc. a) Action de tousser, de se racler la gorge pour expectorer des graillons. Le graillonnement d'un épais crachat qu'il envoie sur le tapis (GONCOURT, Journal, 1890, p. 1185). b) P. ext. Action de parler d'une voix rauque et enrouée en se raclant la gorge. Synon. graillement. Sa conversation n'était qu'un graillonnement indistinct, duquel émergeaient de temps à autre les rares vocables dont elle se sentait sûre (PROUST, Swann, 1913, p. 204). [] et [-]. 1re attest. 1890 (GONCOURT, loc. cit.); de graillonner, suff. -(e)ment1. 2. Graillonneur, -euse, subst. Celui, celle qui graillonne continuellement. (Dict. XIXe et XXe s. excepté. Ac.). Et tout vieux graillonneur, tout lecteur édenté De monsieur de Voltaire est encore enchanté (POMMIER, Crâneries, 1842, p. 137). [] et [-], fém. [-ø:z]. 1re attest. 1756 (Théâtre des boulevards, Le Remede à la mode, II, 108 ds QUEM. DDL t. 15); de graillonner, suff. -eur2.
BBG. — SAIN. Arg. 1972 [1907] p. 65.

1. graillonner [gʀɑjɔne] v. intr.
ÉTYM. 1808; de 2. graillon.
1 Fam. Tousser pour expectorer des graillons (2.). Cracher.
0.1 Oh ! tout le monde a sa maladie. J'ai, moi aussi, mon égout collecteur. Le matin, je graillonne… Ça me nettoie pour la journée.
Ed. et J. de Goncourt, Journal, t. II, p. 256.
Impersonnel (rare) :
0.2 Écoute ça ! Cela graillonne, cela souffle, cela halète, cela hisse sa vieille carcasse en haut des marches comme cela peut, pour se faire applaudir encore une fois — au lieu de tricoter, comme les autres (…)
J. Anouilh, Colombe, I, p. 20.
2 (1897, Bloy). Parler d'une voix grasse, enrouée.Par ext. :
1 Dans la pièce ténébreuse et vide, son souffle graillonnait avec de menus sifflements.
M. Genevoix, Raboliot, I, II.
2 Des gramophones graillonnaient (…)
P. Morand, Magie noire, I, 1, p. 15.
DÉR. 1. Graillonnant, graillonnement, graillonneur.
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2. graillonner [gʀɑjɔne] v. intr.
ÉTYM. 1866; de 1. graillon.
Prendre une odeur de graillon. || Friture qui graillonne.
0 (…) des roux graillonnaient dans les poêlons, avec une fumée forte de farine brûlée (…)
Zola, l'Assommoir, t. I, VII, p. 254.
DÉR. 2. Graillonnant.

Encyclopédie Universelle. 2012.