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guet-apens

guet-apens [ gɛtapɑ̃ ] n. m.
guet a pens 1508; de guet aspens 1472; altér. de de guet apensé, de guet, aguet et a. fr. apenser « réfléchir, préméditer »
1Fait d'attendre qqn en un endroit pour exercer sur lui des actes de violence, le tuer. Attirer qqn dans un guet-apens. Tomber dans un guet-apens. Endroit « désert et propice aux guets-apens » (Gautier).
2Par ext. Machination perfidement préparée en vue de nuire gravement à qqn qu'on veut surprendre. attaque, attentat, embûche, embuscade, piège, traquenard. Le coup d'État du 2 décembre, guet-apens contre la République.

guet-apens, guets-apens nom masculin (ancien français guet apensé, guet prémédité) Embuscade préparée contre quelqu'un pour l'assassiner ou exercer sur lui des actes de violence : Attirer quelqu'un dans un guet-apens. Dessein prémédité ou sournois de nuire à quelqu'un ou de le mettre en difficulté : Son invitation était en fait un guet-apens.guet-apens, guets-apens (difficultés) nom masculin (ancien français guet apensé, guet prémédité) Prononciation [&ph91;ɛ&ph104;&ph85;&ph100;̃], guet- comme (il) guette et -apens comme pour rimer avec chenapan. Au pluriel, le t est prononcé lié comme au singulier et le s de guets (des guets-apens) ne s'entend pas. ● guet-apens, guets-apens (synonymes) nom masculin (ancien français guet apensé, guet prémédité) Dessein prémédité ou sournois de nuire à quelqu'un ou de...
Synonymes :
- piège
- traquenard

guet-apens
n. m. Embûche préméditée pour voler, tuer qqn. Tomber dans un guet-apens.
Fig. Machination. Des guets-apens.

⇒GUET-APENS, subst. masc.
A. — Embûche préméditée consistant à guetter quelqu'un (en étant souvent à plusieurs) dans un endroit caché en vue de l'attaquer par surprise. Synon. embuscade. Tendre un guet-apens à qqn; tomber dans un guet-apens; être victime d'un guet-apens; échapper à un guet-apens. Les Robins croyaient au crime de deux ou trois mauvais drôles qui avaient attiré le Père dans un guet-apens pour voler des ornements d'or (POURRAT, Gaspard, 1925, p. 48). Au nom de la cause, Netchaiev, qui n'a attenté à la vie d'aucun tyran, tue donc Ivanov dans un guet-apens (CAMUS, Homme rév., 1951, p. 204).
B. — Au fig. Machination perfide ourdie contre quelqu'un en vue de lui nuire ou de l'embarrasser. Synon. piège, traquenard :
Que le Dieu des Juifs et les Juifs se soient occupés vingt ans à me flatter, à m'aduler, qu'ils aient abusé de ma confiance pour me lancer dans ce guet-apens, non! Ma pensée ne peut accepter cette honte. Je suis perdue corps et biens dans une aventure aussi basse.
GIRAUDOUX, Judith, 1931, II, 4, p. 152.
P. plaisant. Chose soigneusement préparée en cachette pour faire plaisir à quelqu'un. Synon. surprise. Nous sommes victimes d'un guet-apens, disait, en riant, Mme Bavoil; c'est d'un véritable souper que notre amie nous menace (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 264).
Prononc. et Orth. : []. On prononce de même le plur. guets-apens qu'on pourrait rendre invar. puisque les 2 élém. du mot ne sont plus ressentis comme distincts par l'usager (cf. GREV. 1964 § 293, 2°, rem. 4). On pourrait tout aussi bien proposer la soudure guetapens. Certains aut., tels Giono, n'écrivent pas l's, bien que l'usage gén. le maintienne le plus souvent (cf. DUPRÉ 1972). On traite donc le mot de la même façon que arcs-en-ciel [], crocs-en-jambe [], orangs-outangs [], porcs-épics [] (cf. MART. Comment prononce 1913, pp. 378 et 379). Att. ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1460-66 de guet apensé « avec préméditation » (M. D'AUVERGNE, Arrêts d'amour, éd. J. Rychner, 11, 68); b) 1546 de guet à pens « id. » (RABELAIS, Tiers Livre, éd. M. A. Screech, 44, 14); 1549 de guet appens « id. » (EST.); 2. 1508 guet à pens subst. masc. « tout dessein prémédité de nuire » (Coutumes d'Anjou, art. 39 ds Nouveau Coutumier Général, éd. C. A. Bourdot de Richebourg, t. 4, p. 533). Altération de la loc. d'agais apensés « avec préméditation » (1353, ROISIN, Coutumes Lille, éd. Brun-Lavainne, 397), composée de aguet (d'où, par aphérèse, guet) et du part. passé de l'ancien verbe apenser « concevoir la pensée de, s'aviser de » (ca 1150, ds T.-L.), dér. de penser, qui a succédé à l'a. fr. en aguet apensé « id. » (1283, PH. DE BEAUMANOIR, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, 327), antérieurement de agwait purpensé « id. » (ca 1150, Lois G. le Conquérant, éd. J. E. Matzke, 2), composé de aguet et du part. passé de l'ancien verbe porpenser « réfléchir, songer à » (ca 1050 ds GDF.), dér. de penser. Guet apensé a peut-être été altéré en guet-apens d'apr. apens « pensée, réflexion » (av. 1191, GUI DE CAMBRAI, Vengement Alixandre, éd. B. Edwards, 1344) qui s'employait dans des loc. analogues telles que de fait et apens « avec intention » (1556, LE BLANC, trad. de Cardan ds HUG.), de fait apens « id. » (1605, VAUQUELIN DE LA FRESNAYE, Art Poétique, ibid.). Fréq. abs. littér. : 207. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 154, b) 579; XXe s. : a) 275, b) 272.

guet-apens [gɛtapɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1508, guet a pens; 1472, dans l'expr. de guet apens; altér. de de guet apensé (XVe), de en aguet apensé (XIIIe) « avec préméditation », de aguet, et de l'anc. franç. apenser « réfléchir, préméditer ».
1 Dr. et cour. « Fait d'attendre plus ou moins longtemps, en un ou plusieurs endroits, un individu, soit pour lui donner la mort, soit pour exercer sur lui des actes de violence » (Capitant). → Assassinat, cit. 2. || Le guet-apens est une espèce de préméditation. || Tendre un guet-apens. || Attirer qqn dans un guet-apens (→ Agent, cit. 9). || Être victime d'un guet-apens, tomber dans un guet-apens. || Échapper à un guet-apens. || Des guets-apens [gɛtapɑ̃].
1 Le pauvre Prévan perdit la tête, et croyant voir un guet-à-pens (guet-apens) dans ce qui n'étoit au fond qu'une plaisanterie, il se jeta sur son épée.
Laclos, les Liaisons dangereuses, Lettre LXXXV.
2 Aussi l'endroit est-il merveilleusement désert et propice aux guets-apens.
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 202.
3 (…) César Borgia (…) considéra toujours la paix comme les Hurons et les Iroquois considéraient la guerre, c'est-à-dire comme un état dans lequel la dissimulation, la feinte, la perfidie, le guet-apens, sont un droit, un devoir et un exploit.
Taine, Philosophie de l'art, t. I, V, p. 182.
2 Machination, piège, perfidement préparé en vue de nuire gravement à quelqu'un qu'on veut surprendre. Attaque, attentat, embûche, embuscade. || Le coup d'État du 2 décembre, guet-apens contre la République (→ Exiler, cit. 4). || Considérer comme un guet-apens une rencontre organisée à notre insu. Piège, traquenard. || « On prit le temps de son absence pour faire juger son procès, c'est un guet-apens » (Académie).
4 Je prie qu'on veuille noter que je suis un des plus grands ennemis — loyaux — de Jaurès (…) Je suis l'adversaire le plus résolu de son ministérialisme (…) Mais il ne s'agit pas de cela. Il s'agit d'un guet-apens vulgaire et d'un assassinat concerté. On dit dans les salles de rédaction (…) qu'on le tient cette fois, qu'on l'attendait là, qu'on va lui casser les reins (…)
Ch. Péguy, la République…, p. 40-41.
Par plais. Surprise, chose ou situation surprenante, soigneusement préparée. || Un gâteau de fête, du champagne, mais c'est un guet-apens !
5 Ils ont l'obsession de la femme. Un jardin que l'on traverse est un guet-apens de femmes nues.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, XV, p. 154.

Encyclopédie Universelle. 2012.