guillotine [ gijɔtin ] n. f.
• 1789; de Guillotin, n. du médecin qui en préconisa l'usage, après Louis et sa louisette
1 ♦ Instrument de supplice servant à trancher la tête des condamnés à mort par la chute d'un couperet qui glisse entre deux montants verticaux. ⇒ échafaud (cf. arg. La veuve). Couperet, lunette de guillotine. Dresser la guillotine. — (1872) Anciennt Le supplice de la guillotine (en France). ⇒ décapitation, exécution. Envoyer un criminel à la guillotine.
2 ♦ (1830) Fenêtre à guillotine, dont le châssis glisse verticalement entre deux rainures et peut se retenir en l'air, au moyen de tourniquets.
● guillotine nom féminin (de Guillotin, nom propre) Instrument qui servit à décapiter les condamnés à mort par la chute d'un couperet qui glisse entre deux montants verticaux. Exécution capitale, peine de mort par décapitation. Synonyme de cisaille. ● guillotine (citations) nom féminin (de Guillotin, nom propre) Victor Hugo Besançon 1802-Paris 1885 En temps de révolution, prenez garde à la première tête qui tombe. Elle met le peuple en appétit. Le Dernier Jour d'un condamné, Préface de 1832 Victor Hugo Besançon 1802-Paris 1885 Paris est synonyme de Cosmos. Paris est Athènes, Rome, Sybaris, Jérusalem, Pantin. Toutes les civilisations y sont en abrégé, toutes les barbaries aussi. Paris serait bien fâché de n'avoir pas une guillotine. Les Misérables ● guillotine (expressions) nom féminin (de Guillotin, nom propre) Fenêtre à guillotine, fenêtre à translation verticale du (ou des) châssis dans un bâti à rainures. ● guillotine (synonymes) nom féminin (de Guillotin, nom propre) Instrument qui servit à décapiter les condamnés à mort par...
Synonymes :
- échafaud
Synonymes :
- cisaille
guillotine
n. f.
d1./d Instrument destiné à trancher la tête des condamnés à mort.
d2./d Fenêtre à guillotine, dont le châssis glisse verticalement entre deux rainures.
⇒GUILLOTINE, subst. fém.
A. — 1. Instrument de supplice constitué par une lourde lame qui s'abat en glissant entre deux montants verticaux et destiné à trancher la tête des condamnés à mort. Synon. échafaud, veuve (pop.). Brotteaux vit sur la place de la Révolution étinceler un triangle d'acier entre deux montants de bois : c'était la guillotine. Une foule énorme et joyeuse de curieux se pressait autour de l'échafaud, attendant les charrettes pleines (A. FRANCE, Dieux ont soif, 1912, p. 179). La plupart de toutes ces fières et jolies têtes (...) tomberont dans le panier de la guillotine (STÉPHANE, Art coiff. fém., 1932, p. 144) :
• 1. ... je me suis dirigé vers l'endroit où s'élèvent les poteaux qui soutiennent la guillotine. J'ai placé la grâce suave des cous de trois jeunes filles sous le couperet (...). Je lâchai le cordon (...) et, le fer triangulaire, s'abattant obliquement, trancha trois têtes qui me regardaient avec douceur. Je mis ensuite la mienne sous le rasoir pesant, et le bourreau prépara l'accomplissement de son devoir.
LAUTRÉAM., Chants Maldoror, 1869, p. 218.
2. P. méton. Supplice de la guillotine. Synon. exécution. Condamner, envoyer, mener, traîner à la guillotine. Quand vous entendez (...) le condamné mugir, dans la prison, la veille de la guillotine (LAUTRÉAM., Chants Maldoror, 1869p. 184). La petite bourgeoisie a été héritière en 1793 de l'aristocratie par la guillotine et la spoliation des biens nationaux (GONCOURT, Journal, 1888, p. 830).
3. Guillotine sèche. Bagne, déportation (notamment en Guyane française). Il avait peur que la démocratie ne fût menacée d'une nouvelle « guillotine sèche », semblable à celle qui avait fait tant de mal aux démocrates vertueux durant les scandales de Panama (SOREL, Réflex. violence, 1908, p. 296). La « guillotine sèche », comme on appela la déportation, laissa mauvais souvenir; mais la Terreur directoriale fut peu sanglante (LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p. 500).
B. — P. anal.
1. Loc. adj. inv. À guillotine
♦ Fenêtre à guillotine. Fenêtre dont le châssis glisse verticalement entre deux rainures et s'ouvre de bas en haut. Une fenêtre à guillotine comme on en trouverait seulement à Londres (GONCOURT, Journal, 1888, p. 865). La fenêtre à guillotine décapitait un segment du square strié de cordons téléphoniques qui soutenaient le poids immédiat d'un ciel aveugle (MORAND, Tendres stocks, 1921, p. 88).
Rem. On rencontre en ce sens, rare, fenêtre-guillotine. Une de ces hideuses fenêtres d'il y a cinquante ans qu'on appelait fenêtres-guillotines (HUGO, Rhin, 1842, p. 390).
♦ Porte à guillotine. Porte s'ouvrant automatiquement en s'écartant généralement du centre sur les côtés. [Pour les monte-charges] Des portes à guillotine s'ouvrent et se ferment automatiquement au passage de la benne (CHAMPLY, Nouv. encyclop. prat., t. 4, 1927, p. 167). Le chargement [du minerai] s'opère par les portes à guillotine (...) les matières contenues dans les caisses en tôles fortes sont amenées près des portes, sur wagonnets (BARNERIAS, Aciéries, 1934, p. 84).
2. Rare. Petit couperet à usage domestique. Une petite guillotine d'acajou, pour couper le cou aux poulets (GONCOURT, Journal, 1853, p. 102). On débite le pain en tranches minces au moyen d'une petite guillotine (BLOY, Journal, 1899, p. 314).
C. — Au fig. et adj. Qui offre un caractère brutal et tranchant :
• 2. Cette cascade d'affirmations péremptoires, ce style axiomatique et sentencieux, le peignent [Saint-Just] mieux que les portraits les plus fidèles. (...) les définitions, qui font la science, se succèdent comme des commandements froids et clairs. « Les principes doivent être modérés, les lois implacables, les principes sans retour. » C'est le style guillotine.
CAMUS, Homme rév., 1951, p. 159.
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1790 (PELTIER, Actes des apôtres, t. 1, p. 16 ds DG). Du nom d'un médecin Guillotin [1738-1814] qui préconisa l'emploi de cette machine pour abréger les souffrances du condamné à mort. Fréq. abs. littér. : 316. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 413, b) 785; XXe s. : a) 508, b) 263. Bbg. Archit. 1972, p. 82. - MIGL. 1968 [1927], p. 186, 216, 333.
guillotine [gijɔtin] n. f.
ÉTYM. 1790; du nom de Guillotin, médecin qui préconisa par souci humanitaire l'usage de cet instrument de supplice, utilisé en Italie dès le XVIe, pour remplacer la décapitation au sabre, à la hache.
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1 Instrument de supplice servant à trancher la tête des condamnés à mort, par la chute d'un couperet qui glisse entre deux montants verticaux. ⇒ Échafaud, justice (bois de); argot béquillarde (béquillard, 3.), 2. butte, veuve (veuf, cit. 4 et supra); → argot L'abbaye de monte-à-regret; charrette, cit. 2; exécuteur, cit. 5. || Préconisée par Guillotin en 1789, la guillotine fut mise au point en 1791 par le docteur Louis (on l'appela d'abord la Louison, la Louisette) et adoptée en France le 20 mars 1792. || Parties de la guillotine : montants, lame (⇒ Couperet, couteau, mouton), planches maintenant le cou du condamné (⇒ Lunette). || Dresser (cit. 9) la guillotine.
1 Vous avez sur le cou une ligne rouge que je vois. La guillotine vous attend. Oui, vous mourrez en place de Grève.
Balzac, Melmoth réconcilié, Pl., t. IX, p. 293.
2 La guillotine est la concrétion de la loi; elle se nomme vindicte; elle n'est pas neutre et ne vous permet pas de rester neutre. Qui l'aperçoit frissonne du plus mystérieux des frissons. Toutes les questions sociales dressent autour de ce couperet leur point d'interrogation.
Hugo, les Misérables, I, I, IV (→ Échafaud, cit. 6).
3 Isabel fut condamné à mort, son recours en grâce fut rejeté. Il mourut sur la guillotine de mort violente, en avance de quelques mois sur une grande partie de ses contemporains.
P. Mac Orlan, Quai des brumes, X, p. 159.
♦ (1872). Le supplice de la guillotine. ⇒ Décapitation, exécution. || Condamner (cit. 6), envoyer un criminel à la guillotine (→ Couteau, cit. 17). || Être partisan de la guillotine.
♦ ☑ Loc. Guillotine sèche : peine de déportation ou de relégation à vie. ⇒ Bagne.
2 (1830, in D. D. L.). || À guillotine. || Fenêtre à guillotine, dont le châssis glisse verticalement entre deux rainures et peut se retenir en l'air, au moyen de tourniquets (ou birloirs). || En Grande-Bretagne, la plupart des fenêtres sont à guillotine. || Porte à guillotine. — Cisaille à guillotine, montée sur un long manche. — Obturateur photographique à guillotine.
4 Par la fenêtre à guillotine, on voyait un coin de ciel noir, entre les toits pointus.
Flaubert, Mme Bovary, III, I.
5 (…) dans la généralité des chambres au dessous de cinq francs par semaine les fenêtres ferment très mal, et on sent le vent de dedans son lit la nuit. Les fenêtres anglaises sont à guillotine et s'ouvrent de bas en haut, en assez mauvais état généralement dans les dites chambres.
Germain Nouveau, Lettre à sa sœur, 30 mars 1892, in Correspondance, Pl., p. 901.
3 Petit couperet. — Spécialt. Faucille pour récolter le goémon.
4 (Mil. XXe). Élément de noms composés; indique que la situation, l'action est marquée par une sorte d'automatisme brutal. ⇒ Hache. || Un examen-guillotine. || Un contrôle-guillotine.
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DÉR. Guillotiner.
Encyclopédie Universelle. 2012.