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hâle

hâle [ 'al ] n. m.
hasle 1175; de hâler
1Vx Action de l'air et du soleil, qui jaunit et flétrit les corps organiques. Le hâle a fané les herbes. Vieilli ou littér. Visage bruni par le hâle.
2(1840) Mod. Couleur plus ou moins brune que prend la peau exposée à l'air et au soleil. Le hâle lui va bien. bronzage. « Comme vous êtes brun ! — C'est du hâle de luxe [...] Ça s'attrape sur les plages, à ne rien faire » (Sartre).

hâle
n. m. Teinte brune que prend la peau des Blancs sous l'effet du soleil et du grand air.

⇒HÂLE, subst. masc.
A. — Vx. Action desséchante de l'air et du soleil sur la peau et les végétaux. Quoiqu'elle éprouvât l'action du hâle, du soleil et du grand air, son teint était pâle comme l'est une herbe flétrie (BALZAC, Méd. camp., 1833, p. 121). On voyait bien à la fraîcheur de son teint qu'elle restait à la maison, loin des hâles desséchants et des soleils qui mordent la peau (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 7).
B. — P. méton. Brunissement de la peau sous l'action de l'air et du soleil. Synon. bronzage. Le visage incolore, sous une couche uniforme de hâle brun (LOTI, Mon frère Yves, 1883, p. 11). La blancheur satinée du torse faisait paraître presque sombre le ton d'abricot mûr qui couvrait les épaules, les bras, les cuisses rondes; ce hâle suggérait l'idée d'une peau chaude, brûlante (MARTIN DU G., Thib., Consult., 1928, p. 1075). Ni hâle naturel des filles de Zermatt, ni fond de teint des étrangères de passage (PEYRÉ, Matterhorn, 1939, p. 65).
Prononc. et Orth. : [] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1176 hasle « action du soleil qui brunit, dessèche, flétrit » (CHR. DE TROYES, Cligès, éd. A. Micha, 6659); 1833 « couleur brune que prend la peau exposée au soleil » (GAUTIER, Albertus, p. 165). Déverbal de hâler. Fréq. abs. littér. : 93.

hâle ['ɑl] n. m.
ÉTYM. XVIIe; hale, déb. XVe; halle, XIIIe; hasle, v. 1175; longtemps écrit hale; déverbal de hâler.
1 (V. 1175). Vx. Effet de l'air et du soleil, qui jaunit et flétrit les corps organiques. || « Les Dames ne veulent point sortir sur le haut du jour de crainte du hâle » (Dict. de Trévoux). || « Le hâle a fané les herbes » (Académie).Vieilli ou littér. || Visage bruni par le hâle.
1 Il avait femme et belle et jeune encor,
Ferme surtout : le hâle avait fait tort
À son visage, et non à sa personne.
La Fontaine, Contes, « Jument de compère Pierre ».
2 (…) on disait que j'étais beau garçon, beau comme peut l'être un paysan dont le visage est à la merci du hâle de l'air et du travail.
Marivaux, le Paysan parvenu, I.
3 Le hâle de l'été avait posé son masque jaune sur les chairs de ces visages et leur prêtait presque la même nuance qu'aux cheveux et qu'à la barbe.
Th. Gautier, Voyage en Russie, II, p. 377.
4 (…) nous avions depuis longtemps fait le sacrifice de notre fraîcheur, et une couche de hâle de plus sur notre figure bistrée et jaunie ne nous importait guère.
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 206.
2 (1690, Furetière). Mod. Couleur plus ou moins brune que prend la peau exposée à l'air et au soleil. || Un hâle léger dorait son visage. || Le hâle lui va bien. Bronzage. || Fard qui imite le hâle d'une peau bronzée.
5 Sa peau a dépassé le ton de hâle qui convenait au bleu de ses yeux. Elle a trop affronté de soleils, trop de bains ont salé son épiderme délicat.
Colette, Belles saisons, p. 35.
6 — Comme vous êtes brun, Mathieu !
— C'est du hâle de luxe, dit Mathieu gêné. Ça s'attrape sur les plages, à ne rien faire.
Sartre, le Sursis, p. 207.

Encyclopédie Universelle. 2012.