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hallebarde

hallebarde [ 'albard ] n. f.
• 1448; alabarde 1333; it. alabarda; moy. haut all. helmbarte « hache (barte) à poignée (helme) »
Anciennt Arme d'hast à longue hampe, munie d'un fer tranchant et pointu et de deux fers latéraux ou ailes, l'une en forme de croissant, l'autre en pointe ( guisarme, pertuisane, 1. pique, vouge). Les suisses d'église portaient la hallebarde. « le bruit solennel de la hallebarde du suisse » (Maurois).
Loc. fam. Il pleut, il tombe des hallebardes : il pleut très fort, à verse (cf. Pleuvoir des cordes).

hallebarde
n. f. Anc. Arme d'hast à fer tranchant.
|| Loc. fig. Il tombe des hallebardes: il pleut à verse.

HALLEBARDE, subst. fém.
Arme d'infanterie en usage du XIVe au XVIIe siècle et, de nos jours, arme d'apparat pour certains hommes assurant une garde d'honneur (marins, suisses, garde vaticane, etc.), comportant une longue hampe terminée par un fer pointu et tranchant, muni de deux ailes, l'une en pointe, l'autre en croissant de hache. Hallebarde de suisse; coup de hallebarde; porter la hallebarde. Le suisse (...) alla dans un coin, prendre sa hallebarde, et resta ainsi debout, l'arme au poing (MUSSET, Mouche, 1854, p. 289) :
En même temps le retentissement intermittent de la hampe ferrée des hallebardes des suisses, mourant peu à peu sous les entre-colonnements de la nef, faisait l'effet d'un marteau d'horloge sonnant la dernière heure de la condamnée.
HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 400.
Loc. verb. impers. fig. Il pleut, il tombe des hallebardes. Il pleut à verse, à vous transpercer. Synon. Il pleut des cordes. On est si habitué à la pluie [en Écosse], que, lorsqu'il ne tombe pas des hallebardes, on croit qu'on peut se promener (MÉRIMÉE, Lettres à une inconnue, t. 2, 1860, p. 112). De grands rais de soleil traversant la pluie, accrochant à ses filets limpides ces lames aiguës et brillantes qui justifient le proverbe : « Il pleut des hallebardes » (A. DAUDET, Nabab, 1877, p. 17).
Prononc. et Orth. : [] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1448 « sorte d'arme d'hast » (A.N. JJ 179, pièce 211 ds GDF. Compl.). Empr. au m. h. all. helmbarte de même sens, littéralement « hache (barte) à poignée (helm, halm) »; cf. all. Hellebarde « id. ». Cette arme d'orig. all. ou suisse fut importée en France vers la fin de la guerre de Cent Ans. Fréq. abs. littér. : 72.

hallebarde ['albaʀd] n. f.
ÉTYM. 1448; alabarde en 1333, cf. ital. alabarda; moy. haut all. helmbarte, littéralt « hache (barte) à poignée (helme, halm) »; cf. all. Hellebarde.
Anciennt. Arme d'hast à longue hampe, munie d'un fer tranchant et pointu, et de deux fers latéraux ou ailes, l'une en forme de croissant, l'autre en pointe ( Guisarme, pertuisane, pique, vouge). || La hallebarde fut une arme de fantassin du XIVe au XVIIIe siècle (→ File, cit. 6). || Les suisses d'église portent encore la hallebarde (→ Bedeau, cit. 1). || Gardes (cit. 4) armés de hallebardes.
1 (…) janissaires en armes qui frappent les dalles sonores du pommeau de leur hallebarde.
Loti, Jérusalem, p. 75.
2 (…) le bruit solennel de la hallebarde du suisse qui la précédait dans la nef.
A. Maurois, Terre promise, p. 72.
(1690, Furetière, art. Pleuvoir). Loc. Il pleut des hallebardes : il pleut très fort, à verse. || Il va tomber des hallebardes. Corde.
3 (…) puisse le Ciel en courroux ébouler sur ton chef des hallebardes au lieu de pluie !
Cyrano de Bergerac, le Pédant joué, III, 1.
4 (…) il lansquine, il pleut, vieille figure frappante, qui porte en quelque sorte sa date avec elle, qui assimile les longues lignes obliques de la pluie aux piques épaisses et penchées des lansquenets, et qui fait tenir dans un seul mot la métonymie populaire : il pleut des hallebardes.
Hugo, les Misérables, IV, VII, II.
(1690, Furetière). Loc. Vieilli. Rimer comme hallebarde et miséricorde : rimer pour l'œil, et non pour l'oreille (les trois dernières lettres des deux mots sont identiques). REM. Depuis Quitard, on fait allusion à l'épitaphe d'un Suisse, rédigée par un marchand nommé Bombel (→ cit. 5 ci-dessous).
5 Ci-gît mon ami Mardoche;
Il a voulu être enterré à Saint-Eustache;
Il a porté trente-deux ans sa hallebarde;
Dieu lui fasse miséricorde.
J.-B. Bombel, Épitaphe (1727), citée par P. Larousse.
DÉR. Hallebardier. — V. Hallebreda.

Encyclopédie Universelle. 2012.