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humecter

humecter [ ymɛkte ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1503; lat. humectare
Rendre humide, mouiller légèrement, superficiellement. Humecter du linge en l'aspergeant avant le repassage. humidifier. « les fines gouttelettes de sueur qui humectaient les tempes » (Martin du Gard). « quelques larmes qui humectèrent ses yeux » (Balzac). S'humecter les lèvres. Loc. fam. S'humecter les amygdales, le gosier : boire (une boisson alcoolisée) (cf. Se rincer la dalle). — Pronom. Ses yeux s'humectèrent. s'embuer. ⊗ CONTR. Sécher; imbiber, tremper.

humecter verbe transitif (latin humectare) Mouiller quelque chose, l'imprégner légèrement : Humecter du linge.humecter (synonymes) verbe transitif (latin humectare) Mouiller quelque chose, l'imprégner légèrement
Synonymes :
- arroser
- asperger
- humidifier
- mouiller

humecter
v. tr. Mouiller légèrement. Humecter du linge.
|| v. Pron. Ses yeux s'humectent de larmes.

⇒HUMECTER, verbe trans.
I. — Emploi trans. Rendre humide (en imprégnant légèrement et/ou superficiellement).
A. — Qqn humecte qqc.1 (de, avec qqc.2). [Le compl. prép. désigne ce qui humecte] Humecter un mouchoir de larmes. Je trouvai bientôt du vinaigre, avec lequel j'humectai doucement son front et ses tempes (TOEPFFER, Nouv. genev., 1839, p. 286). Il humecta légèrement le coton avant de frotter (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1932, p. 96). Bébé n'a besoin que de bien peu de chose : lui humecter les lèvres d'eau sucrée (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 320).
En partic., fam. [Le compl. dir. désigne la gorge, le gosier; avec un adj. poss.] Boire. Ils avaient humecté leur gosier de ce bourgogne velouté (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 221).
Rem. On relève un emploi avec un suj. désignant un animal. Le serpent qui humecte sa proie de salive (COCTEAU, Machine infern., 1934, II, p. 82).
B. — Qqc.2 humecte qqc.1 La rosée humecte l'herbe. Quelques gouttes d'eau viennent abattre un peu la poussière, rafraîchir et humecter l'air (GIDE, Retour Tchad, 1928, p. 963) :
... la sauce passa. Une sauce héroïque, de vinaigre et de bouillon battus, chargée d'ail et d'oignon hachés : offerte pour humecter le bœuf ou le porc, et « mouiller » la poule et le chapon farcis de mie de pain et d'oie confite.
PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p. 100.
[Le suj. désigne les larmes, la sueur, le compl. une partie du corps] Larmes qui humectent les joues de qqn. Une sueur légère humectait ses poils (PESQUIDOUX, Chez nous, , 1921, p. 101). Elle maîtrisa d'une petite grimace des lèvres, des pleurs qui vinrent seulement humecter ses beaux yeux bombés (COLETTE, Seconde, 1929, p. 101).
♦ [Avec un suj. désignant ce qui provoque les larmes] L'attendrissement n'humecte pas la paupière (AMIEL, Journal, 1866, p. 219). Au fig. ou p. métaph. Émouvoir. Quand le jeune homme s'engageait sur ce chemin nouveau de la pitié, il éprouvait (...) une sorte de tendresse désespérée qui lui humectait enfin le cœur (BOURGET, Crime am., 1886, p. 285).
II. — Emploi pronom.
A. — Réfléchi
1. Se mouiller légèrement. Écœurée par ce primitivisme, elle s'humecta, se tamponna un peu d'eau ici et là (QUENEAU, Zazie, 1959, p. 40).
2. Fam. Boire. Il s'était humecté comme un liège, il avait une douceur d'ivresse qui le rendait aimable et pas hargneux (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 123).
3. Au fig. [Avec un compl. prép.] Tirer profit de, s'engraisser. De plus habiles (...) s'humectent des sueurs du peuple, disent les écrivains de l'Opposition, toutes les fois que l'écumoire plonge dans l'Impôt, au moyen de cette machine appelée Budget (BALZAC, Paysans, 1844, p. 126).
B. — Réfl. indir. Qqn s'humecte qqc. (de, avec qqc.). [Le compl. dir. désigne une partie du corps, le compl. prép. ce qui humecte] Rendre humide, mouiller légèrement. S'humecter la bouche, les lèvres. La verveine dont il s'humectait le front, les paupières, le cou, les poignets (MONTHERL., Songe, 1922, p. 11).
En partic., fam. S'humecter le gosier, la dalle. Boire. La salle de café du Vélocipède boulevard Sébastopol, où quelques halliers déjà s'humectaient le tube ingestif avant de charrier leurs légumes (QUENEAU, Zazie, 1959, p. 165).
C. — Passif. Qqc. s'humecte (de qqc.). [Le compl. prép. désigne ce qui humecte] Devenir humide, se mouiller légèrement. Marianna ne put retenir ses pleurs. Andrea fut tellement ému, que ses yeux s'humectèrent légèrement (BALZAC, Gambara, 1837, p. 76). L'orage était passé; l'atmosphère sèche et lourde s'humectait de la fraîcheur du matin (SAND, Compagn. Tour de Fr., 1840, p. 230).
Prononc. et Orth. : [], (il) humecte []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1503 humecter (Le Guidon en fr., 41 a, éd. 1534, d'apr. H. VAGANAY ds Rom. Forsch. t. 32, p. 78); 1505 humetter (DESDIER CHRISTOL, trad. de PLATINA, De honneste volupté, f° 80 r° b, d'apr. R. ARVEILLER ds Mél. Séguy, I, p. 68). Empr. au lat. humectare « humecter, mouiller ». Fréq. abs. littér. : 200.
DÉR. Humecteur, subst. masc. et adj. a) Subst. masc., technol. Appareil servant à augmenter le degré hygrométrique d'un corps quelconque, de l'atmosphère, par pulvérisation d'eau. (Dict. XIXe et XXe s.). b) Adj., hapax. Un gérant maigre a succédé à un gras, une caissière oxygénée à une blanchie, l'apéritif violent au fade café-crème humecteur de brioches, le moka à l'apéritif (ARNOUX, Paris, 1939, p. 104). []. 1re attest. 1840 papet. (Ac. Compl. 1842); de humecter, suff. -eur2.

humecter [ymɛkte] v. tr.
ÉTYM. 1503; lat. humectare, du rad. de humectus, humere. → Humide.
1 a (Sujet n. de personne). Rendre humide, mouiller légèrement au moyen d'un liquide versé. Imbiber, imprégner. || Humecter du linge en l'arrosant, en le trempant dans un liquide. || Humecter une plaie. Bassiner.Humecter de larmes… ( Abreuver [fig.]; → Feuillet, cit. 2).
b (Sujet n. de chose : liquide, récipient…). || Rosée, pluie fine qui humecte l'herbe.Larmes qui humectent l'œil, la paupière (→ Externe, cit. 1).Passif et p. p. || Herbe humectée de rosée (→ Foudre, cit. 10). || Parquet, sol humecté par l'arrosoir (→ Employé, cit. 3). || Murs humectés de vapeurs ( Imprégné; → Capiteux, cit. 1).
1 (…) la rosée humectait l'herbe flétrie (…)
Rousseau, les Confessions, IV.
2 Genestas serra vivement les deux mains de Benassis dans les siennes, sans pouvoir réprimer quelques larmes qui humectèrent ses yeux et roulèrent sur ses joues tannées.
Balzac, le Médecin de campagne, Pl., t. VIII, p. 516.
2 Rendre humide par un liquide organique autre que les larmes (salive, sueur).
3 Elle humecta ses lèvres sèches, puis reprit sa place auprès de lui (…)
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, III, I.
(Sujet n. de chose) :
4 Elle voyait distinctement les fines gouttelettes de sueur qui humectaient les tempes (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. VI, p. 80.
S'humecter les lèvres.Par ext.Fam. S'humecter le gosier. Boire.
5 Cerbelot tourne les feuillets de mon livre en s'humectant le pouce et l'index à coups de langue.
G. Duhamel, Salavin, Journal, 10 mai.
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s'humecter v. pron.
Devenir humide. || Ses yeux s'humectèrent (→ Envenimer, cit. 9).
Fam. (Sujet n. de personne). Boire (du vin, de l'alcool) → ci-dessus : s'humecter le gosier.
6 Les adversaires ont déjà plusieurs bouteilles vides, rangées symétriquement contre leurs dominos, et qui prouvent que les combattants ont eu fréquemment besoin de s'humecter.
Ch. Paul de Kock, la Grande Ville, éd. 1842, t. I, p. 131.
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humecté, ée p. p. adj.
|| Yeux humectés (de larmes).
CONTR. Essorer, essuyer, sécher.
DÉR. Humectage, humectant, humecteur.

Encyclopédie Universelle. 2012.