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hurlement

hurlement [ 'yrləmɑ̃ ] n. m.
uslement XIIe; de usler hurler
1Cri aigu et prolongé que poussent certains animaux (loup, chien).
2(Personnes) Cri violent. Pousser des hurlements. Hurlements de rage, de terreur, de souffrance. « les oreilles percées par les hurlements du dernier-né » (Sartre). braillement.
3Par anal. (Choses) Les hurlements du vent. « La voiture fait un bond en avant, déboîte de la file dans un hurlement de pneus » (Borniche).

hurlement
n. m.
d1./d Cri du loup, du chien.
d2./d Cri aigu et prolongé. Hurlement de douleur, de rage.
Fig. Les hurlements du vent.

HURLEMENT, subst. masc.
A. — Cri aigu et prolongé poussé par certains animaux (notamment chien, loup). Hurlement épouvantable, lamentable, plaintif; les hurlements d'un chien. Le soir, au chant de la cigale, au coassement des grenouilles, au cri des chouettes, aux lamentations des vampires, s'unit le hurlement des singes (MICHELET, Insecte, 1857, p. 159). Au loin, les hurlements d'un cochon qu'on saignait (ROLLAND, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p. 1412) :
1. ... la nuit vint, et, au milieu des hurlements des tigres, des ours, des loups qui fuyaient devant la locomotive, le train passa à toute vitesse, et on n'aperçut plus rien des merveilles du Bengale...
VERNE, Tour monde, 1873, p. 75.
B. — P. anal.
1. Cri prolongé, aigu et violent poussé par une personne. Qqn pousse, jette, laisse échapper un/des hurlement(s); les hurlements d'un blessé, d'un enfant. Sa plainte lugubre s'achevait dans un hurlement tandis qu'une crise le tordait au bord de l'escalier (ZOLA, Conquête Plassans, 1874, p. 1200). Un hurlement guttural de femme qui accouche traversa les gémissements qui reprirent comme un écho, puis s'arrêtèrent (MALRAUX, Cond. hum., 1933, p. 253) :
2. Les cris montèrent peu à peu et lorsqu'ils se confondirent dans un hurlement collectif, le chef, les yeux toujours levés, poussa lui-même une longue clameur à peine phrasée, au sommet du souffle, et où les mêmes mots revenaient. « Tu vois, souffla le coq, il dit qu'il est le champ de bataille du dieu ».
CAMUS, Exil et Roy., 1957, p. 1673.
[Constr. avec un compl. causal désignant un affect, introd. par de] Une grande clameur où se mêlent des hurlements de rage, des cris d'amour, des cantiques et des objurgations (FLAUB., Tentation, 1874, p. 51) :
3. ... un cri épouvantable, un hurlement de fureur impuissante et de désir exaspéré s'éleva dans l'asile. « Écoutez-le, dit le docteur. Il faut doucher cinq fois par jour ce fou obscène (...) ».
MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Chevel., 1884, p. 942.
En partic. Hurlement de rire. Éclat de rire sonore et prolongé. C'était un feu roulant de plaisanteries énormes, des coups de poing sur la table, des hurlements de rires (ROLLAND, J.-Chr., Antoinette, 1908, p. 830).
SYNT. Hurlement d'agonie, de désespoir, de douleur, d'horreur, de joie, de souffrance; hurlement aigu, guttural, rauque, sourd; hurlement affreux, épouvantable, furieux, lugubre, sauvage, sinistre, terrible; pousser des hurlements de sauvage(s), de bête(s) fauve(s), de bête(s) féroce(s); cris, pleurs, sanglots et hurlements.
2. Mot, phrase proféré(e) avec force et/ou véhémence. Nous sommes au temps des hurlements et un homme qui refuse cette ivresse facile fait figure de résigné. J'ai le malheur de ne pas aimer les parades, civiles ou militaires (CAMUS, Actuelles I, 1948, p. 186). Moûlu pousse un hurlement : « À gauche, les gars! On prend à gauche » (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 285) :
4. ... les hurlements redoublent... — « À l'eau... À mort le traître!... À la Seine...! » — « Mort à Zola! » Le préfet de police, très nerveux, hâte le départ. L'attelage démarre au petit trot.
MARTIN DU G., J. Barois, 1913, p. 401.
Rare. Hurlement à (qqc.). Accusation véhémente de (quelque chose). Tant de querelles pour rien, d'accusations atroces, de hurlements au vol et au plagiat, d'appels à la justice des hommes et de Dieu (L. FEBVRE, Combats pour hist., L'Homme, la légende, l'œuvre, 1931, p. 255).
C. — P. anal. Son, bruit aigu et prolongé, produit par un élément naturel, une chose. Les hurlements du vent. Il s'enivrait du cri des glaives, des sanglots De mort, des hurlements de l'orage et des flots (LECONTE DE LISLE, Poèmes barb., 1878, p. 128). Ai-je eu le temps de sentir le frôlement de la mort? Je ne sais plus... J'ai eu peur, une peur atroce... Et puis le hurlement des freins bloqués (MARTIN DU G., J. Barois, 1913p. 451). Puis ce fut un hurlement de sirène, long, un peu étouffé, vers l'avant (PEISSON, Parti Liverpool, 1932, p. 143).
Prononc. et Orth. : [] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1509 urlement (J. LEMAIRE DE BELGES, Illustr., II, 8 ds HUG.). Dér. de hurler; suff. -(e)ment1; cf. l'a. fr. uslement (ca 1175) [ms. fin XIIe s.] B. DE STE-MAURE, Chron. Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 1667) et ulement (XIIIe s. [ms.] Serm. de M. de Sully, B.N. 24838, f° 46 r° ds GDF. Compl.), respectivement dér. de usler et uller, v. hurler. Fréq. abs. littér. : 660. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 588, b) 1 222; XXe s. : a) 1 293, b) 872.

hurlement ['yʀləmɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1509, urlement; uslement, XIIe; de usler, puis hurler. → Hurler.
1 Cri aigu et prolongé (que poussent parfois le loup, le chien, l'ours…). Cri (cit. 11 et 27). || Des hurlements plaintifs. || Les hurlements d'un loup affamé, d'un chien blessé. || Un long hurlement. 2. Brame (fig.).
1 (…) le chien flaire mes vêtements et s'éloigne la queue basse, en poussant vers le ciel ces hurlements prolongés que l'habitant des campagnes regarde comme un présage sinistre.
Balzac, Souvenirs d'un paria, I, in Œ. diverses, t. I, p. 220.
2 Les hurlements intermittents de quelque loup lointain, accompagnaient l'obscurité de notre marche incertaine, à travers la campagne.
Lautréamont, les Chants de Maldoror, V.
2 Cri d'une personne qui hurle. Clameur. || Hurlements de rage, de colère, de frayeur, de terreur (→ Gosier, cit. 6). || Hurlements de douleur, de souffrance. Plainte. || Hurlements inhumains, horribles (→ Étouffer, cit. 22). || Les hurlements d'une bacchante (cit. 1). || Hurlements effrayants, terribles. Vocifération. || Concert de hurlements. || Pousser de véritables hurlements.
3 Jérusalem pleura de se voir profanée;
Des enfants de Lévi la troupe consternée
En poussa vers le ciel des hurlements affreux.
Racine, Athalie, III, 3.
4 Alors ce sont des cris, des hurlements, des vociférations, des trépignements, des explosions de bravos dont on ne peut se faire une idée (…)
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 211.
Par ext. || Des hurlements de rire.
Spécialt. (D'un enfant très jeune). || Les hurlements d'un nouveau-né.
5 Le Dabiou fourre ses doigts dans l'orifice de la prise de courant. Hurlement. C'est une aventure désagréable.
G. Duhamel, les Plaisirs et les Jeux, III, VIII.
6 (…) Mathieu s'était souvent agité dans les draps, les oreilles percées par les hurlements du dernier-né.
Sartre, le Sursis, p. 267.
3 Ce qui est dit, proféré en hurlant. || Les hurlements d'un adjudant à l'instruction. || Des « hurlements au vol et au plagiat » (L. Febvre, in T. L. F.). || Les hurlements d'un critique contre un auteur.
4 Fig. || Les hurlements du vent, de la tempête.
7 La mer, fumante encor, reprit son hurlement
Monotone, le long des rochers et des sables (…)
Leconte de Lisle, Poèmes barbares, Massacre de Mona.

Encyclopédie Universelle. 2012.