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incivilité

incivilité [ ɛ̃sivilite ] n. f.
• 1566; lat. incivilitas
Vx ou littér.
1Manque de civilité. impolitesse.
2Action ou parole incivile. Commettre une incivilité.
⊗ CONTR. Civilité, politesse.

incivilité nom féminin (bas latin incivilitas, -atis) Littéraire Manque de civilité, de politesse : Faire preuve d'incivilité. Attitude, propos qui manque de courtoisie, de politesse : Commettre une incivilité.

⇒INCIVILITÉ, subst. fém.
A. — Au sing. Manque de civilité, oubli des convenances, du savoir-vivre. Synon. impolitesse. L'envie, l'amour-propre, l'incivilité prennent toujours l'avance pour attribuer au prochain le tort qu'ils lui font (AMIEL, Journal, 1866, p. 520). Les autres peuples, lut-il, accusent les Anglais d'incivilité parce qu'ils s'abordent et se quittent sans porter la main à leur chapeau (MAUROIS, Silences Bramble, 1918, p. 58) :
... en ce moment j'ai la tête tournée par un étrange petit bonhomme, un intelligent petit bourgeois, qui montre à mon égard une incivilité prodigieuse. Il n'a aucunement la notion du prodigieux personnage que je suis et du microscopique vibrion qu'il figure.
PROUST, Sodome, 1922, p. 612.
B. — P. méton., au plur. Paroles, actions dénotant une absence de courtoisie, de politesse. L'insupportable professeur parla longtemps encore, ajoutant les inconvenances aux maladresses, les impertinences aux incivilités, accumulant les incongruités (FRANCE, Île ping., 1908, p. 331). Pardon, M. Damase, il faut se défendre des incivilités. La bonne éducation se meurt (ARNOUX, Algorithme, 1948, p. 166).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1408 « caractère de ce qui est contraire aux lois civiles » (JUVENAL DES URSINS, Hist. de Ch. VI ds GDF. Compl.); 1566 « manque de civilité » (H. ESTIENNE, Apol. pour Herod., p. 17 ds GDF. Compl.). Dér. de incivil; suff. -(i)té d'apr. civilité; cf. b. lat. incivilitas « violence, brutalité ». Fréq. abs. littér. : 10. Bbg. DELB. Matér. 1880, p. 174.

incivilité [ɛ̃sivilite] n. f.
ÉTYM. XVe; « caractère de ce qui est contraire aux lois civiles », 1408; de incivil, ou du bas lat. incivilitas « brutalité, rusticité », du lat. impérial incivilis. → Incivil.
(1566). Vx ou littér. (L'incivilité). Manque de civilité. Discourtoisie, impolitesse, malhonnêteté. || L'incivilité de qqn à l'égard de qqn. || Son incivilité est totale. || Il est d'une incivilité choquante (cit. 4).Absolt. (→ ci-dessous, cit. 2). — (1426). || Une, des incivilités, action ou parole incivile. || Faire des incivilités à qqn (→ Beau, cit. 110). || Commettre une incivilité (→ Froideur, cit. 6).
1 Je vous prie de m'excuser de l'incivilité que je commets.
Molière, Monsieur de Pourceaugnac, I, 7.
2 L'incivilité n'est pas un vice de l'âme, elle est l'effet de plusieurs vices : de la sotte vanité, de l'ignorance de ses devoirs, de la paresse, de la stupidité, de la distraction, du mépris des autres, de la jalousie.
La Bruyère, les Caractères, XI, 8.
3 Je vois bien que j'ai commis une incivilité en demeurant ici plus que je ne devais (…)
A. Galland, les Mille et Une Nuits, t. I, p. 95.
4 M. de Vogüé, qui fit le noble geste d'apporter à la France sur le plateau d'argent de son éloquence les clefs de fer de la littérature russe, s'excusait, lorsqu'il en vint à Dostoïevski, de l'incivilité de son auteur (…)
Gide, Dostoïevski, p. 2.
CONTR. Civilité, honnêteté, politesse.

Encyclopédie Universelle. 2012.