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incommoder

incommoder [ ɛ̃kɔmɔde ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1596; « mettre à mal » XVe; lat. incommodare
Causer une gêne physique à (qqn), mettre mal à l'aise. gêner, indisposer. Odeur qui incommode. Ce bruit m'incommode. déranger, fatiguer, troubler. Être incommodé par la chaleur, par le soleil; (vx) du soleil. Incommoder les autres. empoisonner, importuner. « Des gens dont la personnalité étrangère l'incommodait » (Chardonne).
Vieilli Être incommodé : avoir une indisposition légère, se sentir un peu souffrant. ⇒ indisposé, malade. « Maman est incommodée [...] ; elle ne sortira point » (Laclos).

incommoder verbe transitif (latin incommodare) Mettre quelqu'un mal à l'aise, lui causer de la gêne : Vous incommodez tout le monde avec vos cigares !incommoder (synonymes) verbe transitif (latin incommodare) Mettre quelqu'un mal à l'aise, lui causer de la gêne
Synonymes :
- déranger
- fatiguer
- gêner
- importuner
- indisposer

incommoder
v. tr. Causer une gêne physique à (qqn). La fumée l'incommode.

⇒INCOMMODER, verbe trans.
A. — Mettre mal à l'aise physiquement ou moralement; gêner, importuner, déranger. Incommoder qqn.
1. [Le suj. ou l'agent désigne ou implique un phénomène physique] La fumée surtout y incommodait gravement ses yeux (MONTALEMBERT, Ste Élisabeth, 1836, p. 199). Toutes ces salissures partout prouvaient bien que les locataires se souciaient peu de propreté; cet inconfort ne devait guère les incommoder (DABIT, Hôtel Nord, 1929, p. 12) :
Il secoue toujours la tête comme pour chasser un moucheron, tic innocent en apparence et qui ne laisse pourtant pas d'incommoder les voisins, voire de les distraire et de corrompre leur attention.
DUHAMEL, Journal Salav., 1927, p. 33.
2. Vieilli ou littér. [Le suj. ou l'agent désigne ou implique une réalité d'ordre moral] Inquiets, divisés, incertains, incommodés par une époque agitée et confuse, ils [nos cadets] ne peuvent plus imaginer ce que fut, pour nous autres, la rencontre avec Claudel, avec Péguy (MASSIS, Jugements, 1924, p. 267). La suppression, l'escamotage de tout ce qui, dans l'Évangile, les incommode (GIDE, Feuillets, 1928, p. 901).
3. Emploi pronom. réfl.
S'incommoder de qqc. S'embarrasser, s'encombrer de quelque chose. On sait de combien de paquets, de détails et de commodités de tout genre les vieilles gens, et surtout les personnes raffinées, se chargeaient et s'incommodaient en voyage (SAND, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 288).
S'incommoder. Se gêner, se mettre dans une situation difficile, contraignante. Ils [les païens] craignoient beaucoup plus de s'incommoder eux-mêmes, que de nuire aux autres (BONALD, Législ. primit., t. 2, 1802, p. 46).
B. — Vx. Mettre dans une situation de gêne financière. La perte de ce procès l'a fort incommodé. Cette dépense l'incommodera (Ac. 1798-1878).
Emploi pronom. réfl. Il [Jansénius] écrit à son ami [Saint-Cyran] de ne pas s'inquiéter de la dépense pour Barcos, et qu'il est à même d'y pourvoir, sans s'incommoder (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 1, 1840, p. 296).
Prononc. et Orth. : [], (il) incommode []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Av. 1473 « causer du dommage à qqn » spéc. domaine milit. (JUVÉNAL DES URSINS, Hist. de Ch. VI, p. 426, an. 1404 ds GDF. Compl.); 1596 « mettre dans un état de gêne, de malaise physique ou moral » (HULSIUS ds FEW t. 4, p. 629b). Empr. au lat. incommodare « être à charge, gêner, incommoder ». Fréq. abs. littér. : 224. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 408, b) 275; XXe s. : a) 366, b) 237.

incommoder [ɛ̃kɔmɔde] v. tr.
ÉTYM. 1596; « mettre à mal », XVe; lat. incommodare « être à charge; gêner, incommoder », de incommodus. → Incommode.
a Vx (langue class.). Gêner (de quelque manière que ce soit).
1 Cela vous incommodera-t-il, de me donner ce que je vous dis ? (…) Si cela vous incommode, j'en irai chercher ailleurs (…) Vous n'avez qu'à me dire si cela vous embarrasse.
Molière, le Bourgeois gentilhomme, III, 4.
2 On incommode souvent les autres, quand on croit ne les pouvoir jamais incommoder.
La Rochefoucauld, Réflexions morales, 242.
b Mod. Causer une gêne physique à (qqn), mettre mal à l'aise. Gêner. || Ce bruit m'incommode. Déranger, étourdir, fatiguer, indisposer, troubler. || Incommoder qqn en fumant, le gêner par l'odeur, l'enfumer. || Parfum tenace qui incommode. || Être incommodé par la chaleur, par le soleil.Vx. || Être incommodé du soleil (→ Fraîcheur, cit. 1).Ce long voyage pourrait l'incommoder. || Il s'en est trouvé incommodé (→ Guerre, cit. 35). || Incommoder les autres. Empoisonner, importuner (→ Celui, cit. 1). || La moindre chose l'incommode.
3 Pendant le dîner, madame Vauquer alla tirer un rideau, pour empêcher que Goriot ne fût incommodé par le soleil dont un rayon lui tombait sur les yeux.
Balzac, le Père Goriot, Pl., t. II, p. 868.
4 (…) elle s'écartait des gens dont la personnalité étrangère l'incommodait, et elle recherchait un interlocuteur imaginaire capable de l'entendre.
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 446.
Vieilli. (Passif et p. p.). || Être incommodé : avoir une indisposition légère, se sentir un peu souffrant. Indisposé, malade.
5 J'ai été un peu incommodé ces jours passés.
Racine, Lettres, 168, 27 févr. 1698.
6 Maman est incommodée, Madame; elle ne sortira point, et il faut que je lui tienne compagnie (…)
Laclos, les Liaisons dangereuses, XII.
7 La nuit, si madame est incommodée, elle sonnera de son côté (…)
Beaumarchais, le Mariage de Figaro, I, 1.
Vx. || Être incommodé d'un bras, d'une jambe : être gêné dans l'usage de ce bras, de cette jambe.
Vx. || Être incommodé dans ses affaires : être gêné, sans argent.
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s'incommoder v. pron.
Vx. Se gêner mutuellement (→ Déportement, cit. 3); se gêner soi-même (→ Aise, cit. 4); se rendre légèrement malade. || S'incommoder de qqch. : s'en embarrasser.
8 (…) il en aurait pu manger six (gâteaux) sans s'incommoder (…)
Rousseau, Émile, II.
REM. On dirait aujourd'hui sans en être incommodé.
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incommodé, ée p. p. adj.
|| Passagers, spectateurs incommodés (→ aussi ci-dessus, cit. 5 à 7 et supra).
DÉR. Incommodant.

Encyclopédie Universelle. 2012.