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inconsolable

inconsolable [ ɛ̃kɔ̃sɔlabl ] adj.
• 1504; lat. inconsolabilis
Qui n'est pas consolable. Veuve, orphelin inconsolable. désespéré. « La mère était inconsolable : elle disait qu'il était honteux de faire de sa fille une servante » (Musset). Il est inconsolable de la mort de sa femme. Douleur inconsolable.
Par exagér. Très affligé. désolé. Nous sommes inconsolables de vous avoir ratés lors de votre dernier passage.

inconsolable adjectif Qui ne peut être consolé : Veuf inconsolable.inconsolable (citations) adjectif Bernard Le Bovier de Fontenelle Rouen 1657-Paris 1757 Une circonstance imaginaire qu'il nous plaît d'ajouter à nos afflictions, c'est de croire que nous serons inconsolables. Du bonheur

inconsolable
adj. Qui ne peut être consolé.

⇒INCONSOLABLE, adj.
[En parlant d'une pers.] Que rien ni personne n'arrive à consoler; qui ne se console pas. Synon. désespéré; anton. consolable. Mère, veuve inconsolable; inconsolable du départ, de la perte d'(un être cher); à jamais inconsolable; rester inconsolable. Elle s'était crue inconsolable; et voilà qu'en deux mois à peine cette plaie vive se fermait (MAUPASS., Une Vie, 1883, p. 183). Tu soupirais, inconsolable de la mort de ton bien-aimé (COLETTE, Naiss. jour, 1928, p. 19) :
Vers cinq heures, souvent, elle s'en allait à la croisée du salon, regarder la rue. Les bambins rentraient de l'école. Elle les suivait des yeux. Par son oncle, Karelina sut qu'elle était inconsolable de n'avoir pas d'enfant. Elle n'en parlait jamais.
VAN DER MEERSCH, Empreinte dieu, 1936, p. 87.
Emploi subst. C'est la seule [la Mort] qui donne aux grands inconsolables Leur consolation (GAUTIER, Comédie mort, 1838, p. 29). La nature n'est jamais du parti des inconsolables (FRANCE, Vie littér., 1888, p. 289).
[P. méton.] Chagrin, regret inconsolable; douleur, peine, perte inconsolable. Baudelaire, génie parisien s'il en fut en dépit de l'inconsolable nostalgie d'idéal qu'il y a en lui (VERLAINE, Œuvres posth., t. 2, 1896, p. 14). Elle pleura, pleura, je sentais en elle une tristesse inconsolable, infinie (GIDE, Si le grain, 1924, p. 569).
P. exagér. Être inconsolable de + subst. ou inf. Être affligé, tourmenté, déçu de; regretter amèrement de. Ensemble nous sommes inconsolables de vous avoir ennuyés si vainement (VALÉRY, Corresp. [avec Mme Gide], 1905, p. 405).
REM. Inconsolablement, adv., rare. D'une manière inconsolable. Il est affligé inconsolablement (Ac.). Il me regarda avec ses yeux inconsolablement navrés, d'où s'écoulait une insidieuse ivresse (BAUDEL., Poèmes prose, 1867, p. 101).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1544 (Arcadie de Sannazar, trad. J. Martin, 112 v°, d'apr. H. VAGANAY ds R. Ét. rab. t. 9, p. 309 : inconsolable vie); 1549 (J. LE MAIRE DE BELGES [† 1514], Cour. marg., éd. J. Stecher, t. 4, p. 32 : le dueil et la perturbation inconsolable). Empr. au lat. inconsolabilis « qu'on ne peut réconforter; irréparable ». Fréq. abs. littér. : 164.

inconsolable [ɛ̃kɔ̃sɔlabl] adj.
ÉTYM. Attesté 1504, probablt antérieur (→ Inconsolablement); lat. inconsolabilis, de in- (→ 1. In-), et consolabilis. → Consolable.
Qui n'est pas consolable.(Personnes). || Être inconsolable d'une perte, d'une mort. || Veuve, orphelin inconsolable. Désespéré.(Sentiments). || Douleur, chagrin, peine inconsolable.
1 Toi, sans qui mon malheur était inconsolable,
Ma douleur sans espoir, ma perte irréparable (…)
Corneille, la Veuve, V, 8.
2 (…) elles (les femmes ambitieuses) s'efforcent de se rendre célèbres par la montre d'une inconsolable affliction.
La Rochefoucauld, Réflexions morales, 233.
3 C'est toujours même note et pareil entretien :
On dit qu'on est inconsolable;
On le dit, mais il n'en est rien.
La Fontaine, Fables, VI, 21.
4 J'emmène votre frère, et le dérobe à toute la honte de ses mauvais procédés. Vous jugez bien que ses maîtresses ne seront pas inconsolables (…)
Mme de Sévigné, 169, 18 mai 1671.
5 Toute l'Égypte parut inconsolable dans cette perte (…)
Fénelon, Télémaque, II.
6 La mère était inconsolable : elle disait qu'il était honteux de faire de sa fille une servante (…)
A. de Musset, Nouvelles, « Margot », II.
N. Rare. Personne inconsolable. || Les « grands inconsolables » (Gautier, in T. L. F.).
Par exagér. Très affligé (→ Farder, cit. 8, La Bruyère).(Avec un compl. en de). || Nous sommes inconsolables de vous avoir raté lors de votre dernier passage.
CONTR. Consolable.
DÉR. Inconsolablement.

Encyclopédie Universelle. 2012.