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incontinence

incontinence [ ɛ̃kɔ̃tinɑ̃s ] n. f.
XIIe; lat. incontinentia
1Vx ou littér. Défaut de continence; activité sexuelle pratiquée en dépit des interdits et considérée comme coupable (notion chrétienne). débauche, luxure.
2(1584) Méd. Absence de contrôle des sphincters qui retiennent l'urine dans la vessie ou les fèces dans le rectum. Incontinence d'urine. Absolt Incontinence d'urine. énurésie.
3Absence de retenue (en matière de langage). Incontinence de langage, de parole. Incontinence verbale. logorrhée.
Psychol. Incontinence mentale, émotionnelle : incapacité de contrôler ses réactions émotives. ⇒ émotivité.
⊗ CONTR. Chasteté, continence.

incontinence nom féminin (latin incontinentia) Manque de modération dans les propos que l'on tient : Incontinence verbale. Littéraire. Manque de tempérance dans les plaisirs sexuels. Perte de contrôle du sphincter anal, incapable de retenir les selles. ● incontinence (expressions) nom féminin (latin incontinentia) Incontinence urinaire, perte involontaire d'urines.

incontinence
n. f.
d1./d Incontinence de langage: tendance incontrôlée à parler trop.
d2./d MED Absence du contrôle des sphincters vésical ou anal.

⇒INCONTINENCE, subst. fém.
A. — Vieilli ou littér., dans la lang. de la mor. relig. Manque de retenue dans les plaisirs des sens, notamment dans les plaisirs sexuels. Synon. concupiscence, débauche, luxure; anton. continence. Sous le nom d'incontinence, se placent la luxure et la gourmandise, qui asservissent la raison aux appétits de la chair (OZANAM, Philos. Dante, 1838, p. 107) :
... les fils de Chlother Ier, à l'exception de Sighebert qui était le plus jeune, avaient tous à un très haut degré le vice de l'incontinence, ne se contentant presque jamais d'une seule femme, quittant sans le moindre scrupule celle qu'ils venaient d'épouser, et la reprenant ensuite, selon le caprice du moment.
THIERRY, Récits mérov., t. 1, 1840, p. 328.
B. — P. ext.
1. Manque de retenue (en matière de langage); fait de parler trop abondamment ou dans un registre trivial (par liberté excessive de l'expression); p. méton., manifestation de ce manque de retenue. Synon. intempérance, logorrhée (littér. et méd.). Incontinence verbale. Le baron Larade s'est rendu coupable, envers vous, d'une incontinence de langage (COURTELINE, Gend. sans pitié, 1899, 3, p. 168). Dès que cet homme nous eut vus, il bondit de son hamac pour nous souhaiter la bienvenue avec une volubile incontinence de paroles (CENDRARS, Homme foudr., 1945, p. 304). Ce mode que j'ai choisi — le cahier où un vieillard sédentaire consigne ses souvenirs — incite à la complaisance, au laisser-aller, à l'incontinence sénile. Qui ce bavardage peut-il intéresser? (MARTIN DU G., Souv. autobiogr., 1948, p. CXXX).
2. PSYCHOL. ,,Incapacité de réfréner ses émotions, sentiments, désirs et besoins`` (Méd. Biol. t. 2 1971). Anton. équilibre, maîtrise de soi. Incontinence émotionnelle, mentale. C'était [la flagellation] le moyen employé généralement alors contre l'incontinence de l'imagination (chez les fous) (NERVAL, Voy. Orient, t. 2, 1851, p. 184). V. affectivo-moteur ex. 1.
C. — MÉD. ,,Incapacité de contrôler volontairement l'émission d'urines ou de matières fécales`` (Méd. Biol. t. 2 1971); émission involontaire d'excréments. Tapis souillés par l'incontinence des roquets (ADAM, Enfant Aust., 1902, p. 294).
En partic. Incontinence (d'urine). Émission involontaire d'urine. Ce malade a eu de l'incontinence d'urine nocturne jusqu'à l'âge de huit ou neuf ans (JANET, Obsess. et psychasth., 1903, p. 22). Une autre maladie urinaire, l'incontinence d'urine chez la femme, à la ménopause ou après l'accouchement (R. SCHWARTZ, Nouv. remèdes et mal. act., 1965, p. 67).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. XIIe s. « luxure » (Dialogue âme et raison, éd. F. Bonnardot, XXX, 18 ds Romania t. 5, p. 307); 2. av. 1584 [éd. 1627] méd. flux et incontinence de l'urine (A. DU PINET, Trad. MATTHIOLUS, Commentaire sur Dioscoride, p. 37); 3. 1588 plus gén. « manque de retenue, manque de contrôle » l'incontinence de ma langue (MONTAIGNE, Essais, II, 3, éd. A. Thibaudet, p. 395). Empr. au lat. incontinentia « excrétion involontaire, incapacité à contrôler ses désirs », spéc. au sens 1 en lat. chrét. (cf. BLAISE Lat. chrét.). Fréq. abs. littér. : 31.

incontinence [ɛ̃kɔ̃tinɑ̃s] n. f.
ÉTYM. XIIe; lat. incontinentia « excrétion involontaire, incapacité de restreindre ses désirs », de incontinens, -entis. → 1. Incontinent.
1 Vx ou littér. Défaut de continence : activité sexuelle pratiquée en dépit des interdits et considérée comme coupable (notion chrétienne). Débauche, luxure. || Être adonné, porté à l'incontinence (→ Endurcissement, cit. 4).
1 (…) ils (les Esséniens) croient se devoir garantir de l'incontinence des femmes, qui, selon leur opinion, ne gardent presque jamais à leurs maris la fidélité qu'elles leur doivent.
Racine, Appendices aux Traductions, Des Esséniens.
2 Les dévots ne connaissent de crimes que l'incontinence, parlons plus précisément, que le bruit ou les dehors de l'incontinence.
La Bruyère, les Caractères, XIII, 22.
Vx. || Une, des incontinences.
3 Ils paraissent épuisés de leurs incontinences.
Vauvenargues, les Jeunes Gens, in Littré.
2 (1588). Absence de retenue (en matière de langage). || Incontinence de langue (vx), de langage…, de parole. || Incontinence verbale. Logorrhée.
4 Il bondit sur son hamac pour nous souhaiter la bienvenue avec une volubile incontinence de paroles.
Cendrars, l'Homme foudroyé, p. 304, in T. L. F.
Psychol. || Incontinence mentale, émotionnelle : incapacité de contrôler, de refréner ses réactions émotives. Émotivité.
3 (1584). Méd. « Émission involontaire de matières fécales ou d'urine » (Garnier). || Incontinence d'urine, chez les enfants, les vieillards, les paralysés.Absolt. Incontinence d'urine. || Incontinence vraie, due à la paralysie du sphincter. || Incontinence par regorgement. || Incontinence intermittente ou essentielle. Énurésie.
CONTR. Chasteté, continence.

Encyclopédie Universelle. 2012.