inculte [ ɛ̃kylt ] adj.
• 1475; lat. incultus
1 ♦ Qui n'est pas cultivé. Terres, sols incultes. ⇒ friche (en friche). Terre laissée momentanément inculte. ⇒ jachère. Terrains incultes et incultivables. ⇒ aride, 1. désert, désertique, infertile, stérile.
2 ♦ (1838) Vieilli Qui n'est pas soigné (en parlant des cheveux, etc.). ⇒ hirsute, 2. négligé. « La barbe épaisse, inculte et presque blanche » (Verlaine).
3 ♦ (XVe) (Personnes) Sans culture intellectuelle. ⇒ grossier, ignare, ignorant. « un paysan inculte, mais heureusement doué » (Sand). Peuple inculte. ⇒ barbare, primitif. Il est complètement inculte. Être inculte dans un domaine.
⊗ CONTR. Fertile; cultivé, défriché. Soigné. Cultivé, érudit, instruit, savant.
● inculte adjectif (latin incultus) Qui n'est pas cultivé : Terre inculte. Se dit d'une chevelure, d'une barbe non peignée, non entretenue : Une tignasse inculte. Qui n'a aucune culture intellectuelle : Des esprits grossiers et incultes. ● inculte (synonymes) adjectif (latin incultus) Qui n'est pas cultivé
Synonymes :
- abandonné
- désertique
- incultivé
- indéfriché
Contraires :
- cultivé
- fertile
Se dit d'une chevelure, d'une barbe non peignée, non entretenue
Synonymes :
- ébouriffé
- échevelé
- hirsute
- négligé
Contraires :
- soigné
Qui n'a aucune culture intellectuelle
Synonymes :
- barbare
- fruste
- grossier
- ignare
- ignorant
- rustique
Contraires :
- cultivé
- évolué
- instruit
inculte
adj.
d1./d Qui n'est pas cultivé. Terres incultes.
d2./d Par anal. Mal soigné (en parlant de la barbe et des cheveux).
d3./d Dépourvu de culture intellectuelle. Un homme totalement inculte.
|| Barbare, primitif. Peuplades incultes.
⇒INCULTE, adj.
A. — 1. [En parlant d'une terre] Qui n'est pas cultivé, qui ne se prête pas à la culture. Synon. abandonné, en friche, incultivé (vx). Sol, terrain inculte; terres incultes. Tout le jardin est abandonné, inculte, ruineux; le lierre s'y étale (GONCOURT, Journal, 1869, p. 493). De chaque côté du chemin s'étendaient des landes incultes, des espaces où la couche d'humus était si mince, qu'on ne pouvait même pas y semer du seigle (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 198).
— P. méton. [En parlant d'une végétation] Qui est propre aux terres en friche, qui ne doit rien au travail de l'homme. La végétation y était énorme, superbe, puissamment inculte, pleine de hasards qui étalaient des floraisons monstrueuses, inconnues à la bêche et aux arrosoirs des jardiniers (ZOLA, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1345). Une espèce de marécage perfide, où les eaux luisaient entre les végétations incultes (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 360).
2. P. anal. [En parlant du système pileux d'une pers. ou d'un animal] Qui n'est pas soigné. Synon. ébouriffé, échevelé, hérissé, hirsute, négligé. Chevelure, tête, toison inculte. Une moustache inculte commençait à lui traîner sur les lèvres (ALAIN-FOURNIER, Meaulnes, 1913, p. 248). Un homme paraissant la soixantaine bien sonnée, avec une barbe inculte et d'un gris douteux (MONTHERL., Célibataires, 1934, p. 737) :
• Ses cheveux incultes se tordaient autour de son front et de ses joues en longs serpents noirs, mal retenus par un ruban incarnadin que débordaient et cachaient çà et là les boucles rebelles.
GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 321.
B. — Au fig. [En parlant d'une pers.]
1. Qui manque de culture, d'instruction. Synon. fruste, ignare; anton. cultivé, instruit. Jeanne (...) était tout-à-fait inculte, parce qu'elle avait quitté le lycée à douze ans pour s'occuper de sa mère (NIZAN, Conspir., 1938, p. 221). La guerre est un temps de méditation. Pour le type inculte comme pour le type instruit (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 987).
— Emploi subst. L'acteur en vient trop vite à préférer (...) les applaudissements du grand nombre des incultes à ceux du petit nombre des connaisseurs (GIDE, Ainsi soit-il, 1951, p. 1168). Les textes sacrés, fermés aux incultes (HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p. 246).
2. Inculte dans/en qqc. Qui manque de connaissances dans (un domaine). Synon. ignorant. Ce jeune homme si savant en choses de courses, de jeux, de golf, si inculte dans tout le reste (PROUST, Prisonn. 1922, p. 60). Les affaires l'étonnaient : il se constatait bien inculte et grossier en cette matière (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 152).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin XVe s. « qui ne fait pas preuve de culture intellectuelle » (J. ROBERTET, Épistre à Chastellain ds Œuvres de Chastell., éd. Kervyn de Lettenhove, t. 7, p. 147); 2. av. 1520 « qui n'est pas cultivée (d'une terre) » (DE SEYSSEL, Appien, Guerres civiles, 18, éd. 1544 ds DELB. Notes mss); 3. 1840 « qui n'est pas soigné, négligé » (Ac. Compl. 1842). Empr. au lat. incultus « en friche », « non soigné, négligé » et « sans éducation », dér. de cultus « cultivé » et « soigné » formé sur le supin cultum de colere, v. cultiver; préf. in-1. Fréq. abs. littér. : 312. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 418, b) 595; XXe s. : a) 523, b) 336.
inculte [ɛ̃kylt] adj.
ÉTYM. 1475; lat. incultus, mêmes sens, de in- (→ 1. In-), et cultus, p. p. de colere « soigner, cultiver ». → Cultiver; -cole.
❖
1 Concret. Qui n'est pas cultivé. || Terres, sols incultes. ⇒ Brut, vain (terres vaines et vagues), vierge; friche (en). || Terrains incultes et incultivables. ⇒ Aride, désert, désertique, infertile, stérile. || De vastes étendues incultes; lieu, pays inculte (→ Gâtine, cit.). || Nature sauvage et inculte. || Un domaine à demi inculte. || Terre laissée momentanément inculte. ⇒ Jachère.
1 (…) combien il faut accuser notre négligence, s'il reste en France des terres incultes.
Voltaire, Essai sur les mœurs, CXXXVIII.
2 Dans un vaste désert je me crois transportéeSur une terre aride, inculte, inhabitée.
REM. On a employé, dans un sens plus particulier, l'adj. incultivé.
3 Incultivé est plus ancien que inculte qui est une importation latine assez récente. Inculte se dit de tout ce qui n'est pas cultivé, soit qu'il s'agisse de lieux habités par l'homme, ou de contrées inhabitées; incultivé se dit quand la culture manque dans les pays habités, où elle pourrait être donnée.
Littré, Dict., art. Incultivé.
2 (1838). Par anal. Qui n'est pas soigné (en parlant des cheveux, etc.). || Chevelure, barbe inculte. ⇒ Hirsute, négligé (→ Boucle, cit. 5; gaillard, cit. 15).
3.1 Il était si joli, avec ses grands yeux noirs sous ses cheveux incultes (…)
Louise Michel, la Misère, t. III, p. 556.
4 La barbe épaisse, inculte et presque blanche, hélas !
Verlaine, Amour, « Pensée du soir ».
3 (XVe). Abstrait. (Personnes). Sans culture intellectuelle (d'après les références du locuteur, de son groupe social). ⇒ Grossier, ignare, ignorant. || Esprit inculte. || Un homme rude et inculte. || Des populations incultes. ⇒ Barbare, primitif, sauvage. || Cet homme est intelligent, mais inculte. || Il est totalement inculte, il n'a jamais mis le nez dans un livre. — Être inculte dans un domaine, une discipline, en sciences. — Vieilli. || Mœurs rudes et incultes. ⇒ Abrupt, agreste, rustique.
5 (…) il n'était pas, si j'ose me servir de ce terme, de ces héros incultes qui de la bravoure et de la science de la guerre se font un droit d'ignorance pour tout le reste.
Bourdaloue, Oraison funèbre de Louis de Bourbon, I.
6 (…) c'était une paysanne un peu cultivée; lui, un paysan inculte, mais heureusement doué et fort éloquent à sa manière.
G. Sand, François le Champi, Avant-propos.
7 Son visage était expressif, mais il se coiffait mal. Surtout elle admirait la hardiesse, la robustesse de sa pensée; il était certainement très instruit, mais il lui paraissait inculte.
Gide, les Faux-monnayeurs, in Romans, Pl., p. 978.
❖
CONTR. (Du sens 1) Fertile. — Cultivé, défriché. — (Du sens 2) Soigné. — (Du sens 3) Clerc, cultivé, savant.
Encyclopédie Universelle. 2012.