Akademik

indécence

indécence [ ɛ̃desɑ̃s ] n. f.
• 1568 sens 3; lat. indecentia
1Rare Manque de correction; caractère de ce qui est indécent (1o). inconvenance. Aurez-vous l'indécence d'en réclamer davantage ? impudence, insolence; fam. culot.
2(XVIIe) Cour. Caractère de ce qui blesse la pudeur. immodestie, impudicité. L'indécence d'un décolleté, d'une danse, d'une plaisanterie. Propos qui frisent l'indécence ( scabreux) .
3Une, des indécences. Action, parole indécente. « Il y a pour les esprits impurs de terribles indécences dans le tableau de Michel-Ange » (Barbey).
⊗ CONTR. Décence, bienséance, chasteté, convenance, honnêteté, honte, modestie, pudeur.

indécence nom féminin (latin indecentia) Caractère de quelqu'un, de son comportement qui ne respecte pas les convenances en matière sexuelle, qui manque de pudeur : Se promener dans une pareille tenue : quelle indécence ! Caractère de ce qui choque par son côté inopportun, ostentatoire, déplacé : Un gaspillage qui frise l'indécence. Acte, propos contraires à la morale sexuelle : Dire des indécences.indécence (citations) nom féminin (latin indecentia) Charles de Brosses Dijon 1709-Paris 1777 À Paris, la décence est aussi grande dans les usages que l'indécence l'est dans les mœurs. Voyage en Italie indécence (synonymes) nom féminin (latin indecentia) Caractère de quelqu'un, de son comportement qui ne respecte pas...
Synonymes :
- grivoiserie
- immodestie
- impudeur
- impudicité
- polissonnerie
Contraires :
- bienséance
- correction
- décence
- pudeur
Acte, propos contraires à la morale sexuelle
Synonymes :
- grossièreté
- impertinence
- incongruité
- obscénité

indécence
n. f.
d1./d Manque de correction. Il a eu l'indécence de venir tout de même.
d2./d Caractère de ce qui est contraire à la décence. L'indécence de ses propos choqua l'assistance.
|| Action, parole indécente.

⇒INDÉCENCE, subst. fém.
A. — 1. Caractère de ce qui est indécent, contraire aux règles de la bienséance. Synon. impolitesse, inconvenance, incorrection. Anne-Marie le soignait avec dévouement, mais sans pousser l'indécence jusqu'à l'aimer (SARTRE, Mots, 1964, p. 8) :
1. ... il avait eu le mauvais goût, parlant au grand-duc en personne, de s'exprimer avec une indécence révoltante sur le compte de maîtres vénérés; il avait, disait-on, appelé l'Elias de Mendelssohn « des patenôtres de clergyman hypocrite » (...) et cela, quand les augustes princes venaient d'affirmer leurs préférences pour ces œuvres!
ROLLAND, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 400.
2. En partic. [Avec une connotation sexuelle] Caractère de ce qui est contraire à la morale, aux bonnes mœurs. Synon. grivoiserie, immodestie, impudicité. À peine débarqué je me ruerai dans ton domicile avant même de me livrer à aucun de ces actes obscènes que l'indécence ordonne de nommer et la nature d'accomplir (FLAUB., Corresp., 1857, p. 240). La troisième (...) vêtue d'une robe si étroitement ajustée, qu'elle en était troublante d'indécence (ZOLA, Œuvre, 1886, p. 313). Il a passé de l'indécence à l'obscénité. Il devenait dangereux (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 196).
B. — P. méton. Acte, parole, chose contraire à la décence, à la bienséance ou à la morale. Synon. grossièreté, impertinence, incongruité, obscénité. Commettre, dire une indécence. La voix publique l'accuse en outre d'une infinité de violences et d'indécences révoltantes; il est question de filles enlevées, de femmes insultées et fouettées publiquement (COURIER, Lettres Fr. et Ital., 1819, p. 889). Le vieux curé qui jurait au beau milieu du prône contre les indécences des chiens introduits dans l'église (SAND, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 311). Boche (...) lui disait tout bas des indécences (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 579) :
2. ... les miséricordes des sièges (...) sont d'une étrange audace en ce lieu saint; les ébénistes de l'époque, dans leur verdeur populaire, se sont complus à les orner d'indécences mythologiques et de satires gaillardes contre les débauches des servants. Les pieux et chastes prêtres d'aujourd'hui posent leurs fesses ensoutanées sur de bien immodestes figurations.
T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p. 244.
C. — P. exagér., rare. Caractère de ce qui choque par sa démesure insolente. Une protestation intérieure contre un désordre moral, contre l'indécence trop fréquente du succès, contre le triomphe choquant de l'ignoble sur le noble (AMIEL, Journal, 1866, p. 276).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1568 « acte contraire à la bienséance, manque de convenance » (LOYS LE ROY, trad. d'ARISTOTE, Les Politiques, 234 ds Fr. Mod. t. 6, p. 63); 2. 1666 « acte, propos obscène, contraire à la pudeur » (MOLIÈRE, Misanthrope, III, 4). Empr. au lat. indecentia « inconvenance », dér. de indecens (v. indécent). Fréq. abs. littér. : 125.

indécence [ɛ̃desɑ̃s] n. f.
ÉTYM. 1568, sens 2; lat. indecentia « inconvenance », de indecens. → Indécent.
1 (XVIIe). Manque de décence, caractère de ce qui est indécent (1. et 2.). Inconvenance. || L'indécence d'une démarche. || Cette réponse est de la dernière indécence. || Aurez-vous l'indécence d'en réclamer davantage ? Impudeur, malhonnêteté.Spécialt. Caractère de ce qui blesse la pudeur. Immodestie, impudicité; et aussi indécent (3.). || L'indécence de ses attitudes, de son décolleté. || Danse d'une indécence révoltante. Hardiesse (→ Écart, cit. 1). || Des plaisanteries, des gaietés (cit. 16) qui ne vont pas jusqu'à l'indécence. Malpropreté, obscénité (→ aussi Aiguillonner, cit. 1). || Des propos qui frisent l'indécence. Scabreux.
1 C'est indécence (…) de manger goulûment, comme je fais (…)
Montaigne, Essais, III, XIII.
2 Vos mines et vos cris aux ombres d'indécence
Que d'un mot ambigu peut avoir l'innocence (…)
Molière, le Misanthrope, III, 4.
3 (…) l'indécence et le ridicule où elles (ces modes) peuvent tomber (…)
La Bruyère, les Caractères, XIII, 15.
4 (…) il leur dit qu'il n'était pas convenable à des personnes qui, comme eux, se plaignaient de l'indécence et de la nouveauté de certains usages, d'en soutenir eux-mêmes de pareils (…)
Saint-Simon, Mémoires, IV, XXXIII.
5 (…) l'indécence avec laquelle nous étions traités m'était plus sensible qu'à tous les autres (…) je me plaignais vivement à l'ambassadeur (…) qui (…) me faisait chaque jour quelque nouvel affront.
Rousseau, les Confessions, VII.
6 L'indécence, le défaut de pudeur sont absurdes dans tout système : dans la philosophie qui jouit, comme dans celle qui s'abstient.
Chamfort, Maximes et Pensées, XLVII.
7 (…) feu Étienne Lamy a eu une phrase malheureuse (…) il écrit : « On a aussi découvert d'autres billets d'elle (Aimée de Coigny) et ceux-là, tant s'y dévoile l'indécence des caresses, doivent demeurer dans le musée des curieux. » Rien n'est propre comme (…) les réticences de la pudeur, pour faire trotter l'imagination.
Émile Henriot, Portraits de femmes, p. 211.
2 (1568). || Une, des indécences. Manifestation, marque d'indécence; action, parole indécente. || Il n'a que des indécences à la bouche. || Ouvrage immoral qui fourmille d'indécences.
8 (…) demeurer en séance quand la cour levait était une indécence pour tout le Parlement.
Saint-Simon, Mémoires, IV, XXXIII.
9 Il y a pour les esprits impurs de terribles indécences dans le tableau de Michel-Ange (le Jugement dernier), et on trouve dans plus d'une cathédrale de ces choses qui auraient fait couvrir les yeux d'un protestant avec le mouchoir de Tartuffe.
Barbey d'Aurevilly, Une vieille maîtresse, Préface.
CONTR. Décence. — Bienséance, chasteté, convenance, honnêteté, honte, modestie, pudeur.

Encyclopédie Universelle. 2012.