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informel

informel, elle [ ɛ̃fɔrmɛl ] adj. et n. m.
• mil. XXe; de 1. in- et formel
1Arts Qui refuse de représenter des formes reconnaissables et classables. L'art abstrait informel s'oppose aux tendances géométriques. N. m. L'informel.
2(angl. informal) Qui n'est pas organisé de manière officielle. Conversation informelle (cf. À bâtons rompus). Rencontres informelles, sans caractère officiel. Réunion informelle, sans ordre du jour.
⊗ CONTR. Officiel, protocolaire.

informel nom masculin Art informel. ● informel, informelle adjectif (anglais informal) Se dit d'une réunion sans règles fixes ni ordre du jour précis, mais qui s'ordonne d'une manière spontanée. Se dit d'une œuvre, d'un artiste qui se rattachent à l'art informel, qui fut une des variétés de l'abstraction lyrique dans les années 1950. ● informel, informelle (expressions) adjectif (anglais informal) Groupe informel, groupe non institutionnel qui se constitue spontanément sur un objectif passager et dont l'existence est de courte durée. ● informel, informelle nom Artiste qui pratique l'art informel.

informel, elle
adj. Qui n'est pas organisé avec rigueur, qui n'est pas soumis à des règles strictes. Réunions informelles.
|| ECON Secteur informel: secteur économique non soumis aux normes d'organisation et de gestion.
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informel
adj. m. et n. m. BX-A Art informel ou, n. m., l'informel: art consacrant la disparition de toute forme reconnaissable.

⇒INFORMEL, -ELLE, adj.
A. — BEAUX-ARTS. Peinture informelle, art informel et, p. ell. du déterminé, (l')informel. Peinture, art qui tendent à exprimer des états de sensibilité produits par le spectacle du réel sans recours à la représentation formelle de celui-ci (d'apr. Lar. encyclop.). On ne voit pas (...) ce qui vaut à cet artiste, à tous égards singulier [J. Fautrier], d'apparaître comme le meilleur représentant de l'informel (Encyclop. univ. t. 8 1970, p. 1023) :
La peinture informelle apparaît certain jour de l'année 1910 : c'est lorsque Braque et Picasso se mettent à composer des Portraits, où pas un homme de bon sens ne saurait distinguer des yeux, un nez ni une tête.
J. PAULHAN, L'Art informel ds Nouv. R. fr., n° 101, mai 1961, p. 785.
[P. méton.] Voici la surprise de l'honnête critique — de l'honnête amateur — devant plus d'une toile informelle : c'est qu'à la fois elle est ressemblante, et pas ressemblante du tout (ibid., p. 788).
Peintre informel et p. ell. du déterminé informel. Il s'est produit, avec les Informels, un renversement du sens courant de la Peinture (ibid., p. 786). Ce que refuse le peintre « informel », c'est d'abord une certaine conception du tableau comme reflet, répétition d'une réalité ou d'un modèle, d'une esquisse même, préalablement donnés (Encyclop. univ. t. 8 1970, p. 1023).
B. — PSYCHOL. SOC. Dégagé de tout formalisme (v. ce mot A), de toute structuration ou institution. Relations informelles, réunion informelle. C'est ce cadre communal à mesure humaine [les municipalités], permettant à chacun (...) d'avoir des contacts avec le maire et les adjoints, qui est le plus apte à assurer une participation d'ailleurs informelle (BELORGEY, Gouvern. et admin. fr., 1967, p. 172). Le pouvoir est organisé, et institutionnalisé, mais la coutume s'impose toujours à lui comme une constitution innommée, informelle et inapparente (Ethnol. gén., 1968, p. 1104 [Encyclop. de la Pléiade]).
Groupe informel. Sous-ensemble d'un groupe organisé qui se constitue sous l'effet de conditions socio-économiques et qui assure une fonction de protection de l'ensemble (d'apr. Lar. encyclop. Suppl. 1968 et THINÈS-LEMP. 1975). L'élévation de la norme du groupe informel, norme qui est souvent établie pour protéger les membres du groupe contre les exigences de la direction (Traité sociol., 1967, p. 472).
Prononc. : []. Étymol. et Hist. I. 1. 1951 subst. (M. TAPIÉ ds News Post Paris, juin d'apr. J. PAULHAN ds Nouvelle Revue Française, mai 1961, p. 792, note 2 : Ainsi voit-on le celte Camille Bryen transcender l'informel); 2. 1961 adj. art informel, peinture informelle (J. PAULHAN, op. cit., p. 785); id. subst. les Informels (ID., ibid., p. 786). II. 1958 « qui n'a aucun caractère officiel » (Traité sociol., p. 469). I dér. de formel; préf. in-1. II empr. à l'angl. informal comme terme de la sociol. amér. (cf. Traité sociol., loc. cit. et p. 472).

informel, elle [ɛ̃fɔʀmɛl] adj. et n. m.
ÉTYM. 1951, n. m. (cité par J. Paulhan); adj., 1961, Paulhan (in T. L. F.); de 1. in-, et forme, formel.
1 Arts. Qui refuse de représenter ou ne représente pas des formes reconnaissables et classables. || Peinture informelle. || L'art abstrait informel s'oppose aux tendances géométriques.N. m. || L'informel.
1 (…) l'œuvre entier de Jacques Villon nous apparaît-il à la fois comme un prolongement de l'impressionnisme dont il conserve la lumière et ses reflets, et les couleurs subtiles, en même temps qu'il réagit vigoureusement contre celui-ci, trop informel à son gré.
Maurice Serullaz, le Cubisme, p. 100-101.
2 L'évolution de l'art et de la littérature modernes est caractérisée en grande partie par une contestation des valeurs traditionnelles sur lesquelles ces arts et cette littérature se fondaient (…) Ici désagrégation de l'histoire, des personnages, du langage, là retour à une matière informelle ou choix d'une représentation agressive et dérisoire (…)
G.-E. Clancier, Psychanalyse, littérature et critique, in la Nef, no 31, p. 109.
Par métonymie. || Un peintre informel.N. m. || Les informels.
2 (1958, en sociol., in T. L. F.; angl. informal « officieux »). Didact. et cour. (surtout langue du journalisme). Anglic. Qui n'est pas organisé de manière officielle et stricte. || Réunion informelle, sans ordre du jour. || Rencontres informelles, sans caractère officiel. || Une conversation tout à fait informelle, à bâtons rompus.Sociol. || Groupe informel : sous-ensemble qui se forme spontanément à l'intérieur d'un groupe social constitué.
3 Des grands groupes « informels », c'est-à-dire basés sur du langage et des rapports langagiers, remplacent à l'échelle globale les groupes destitués. Ces grands groupes sont plutôt biologiques que sociaux : les femmes, la jeunesse, les vieux.
Henri Lefebvre, la Vie quotidienne dans le monde moderne, p. 226-227.
4 Pourquoi, en Occident, la politesse est-elle considérée avec suspicion ? Pourquoi la courtoisie y passe-t-elle pour une distance (sinon même une fuite) ou une hypocrisie ? Pourquoi un rapport « informel » (comme on dit ici avec gourmandise) est-il plus souhaitable qu'un rapport codé ?
R. Barthes, l'Empire des signes, p. 85.

Encyclopédie Universelle. 2012.