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infusion

infusion [ ɛ̃fyzjɔ̃ ] n. f.
XIIIe; lat. infusio
1Action d'infuser dans un liquide une substance végétale dont on veut extraire les principes solubles. Les tisanes, le thé se font par infusion dans l'eau chaude. Infusion à froid. macération.
2(XVIe) Cour. Liquide infusé, spécialt Tisane de plantes (camomille, menthe, tilleul, verveine, etc.). Infusion de fleurs pectorales. Elle « lui apporta quelques tasses d'infusion de feuilles d'oranger » (Balzac).
3Théol. Pénétration dans l'âme de certaines facultés ou grâces surnaturelles. L'infusion du Saint-Esprit.

infusion nom féminin (latin infusio, -onis) Préparation liquide buvable, obtenue par l'action de l'eau bouillante sur une substance (souvent une plante) dont les principes solubles actifs se diffusent dans l'eau par macération. ● infusion (expressions) nom féminin (latin infusio, -onis) Baptême par infusion, forme de baptême qui consiste à verser de l'eau sur la tête de la personne que l'on baptise. Infusion d'eau, injection d'eau sous pression dans le front de taille d'une mine afin de réduire l'empoussièrement sur le chantier lors de l'abattage. ● infusion (synonymes) nom féminin (latin infusio, -onis) Préparation liquide buvable, obtenue par l'action de l'eau bouillante sur...
Synonymes :
- décoction
- tisane

infusion
n. f.
d1./d Action d'infuser une substance dans un liquide. Infusion à chaud.
d2./d Produit de cette opération. Boire une infusion de menthe.

⇒INFUSION, subst. fém.
A. — Opération consistant à laisser infuser (v. ce mot A) plus ou moins longtemps des substances dans un liquide afin d'en extraire les principes solubles. Vase à infusion. Sirop de vinaigre framboisé. Mettez (...) framboises bien mûres (...), ajoutez-y assez de bon vinaigre pour les couvrir entièrement; après huit jours d'infusion, versez tout à la fois (AUDOT, Cuisin. campagne et ville, 1896, p. 538). Au surplus, les animalcules naissent dans les infusions non chauffées qui sont maintenues en vase clos (J. ROSTAND, Genèse vie, 1943, p. 65).
Boisson résultant de la dissolution des principes actifs d'une plante, obtenue en versant de l'eau bouillante sur cette plante ou sur une partie ou des extraits de cette plante. Bol d'infusion, boule à infusion, goût, tasse d'infusion; boire une infusion; infusion aqueuse, bouillante, chaude, froide; infusion de bouillon blanc, de bourrache, de camomille, de tilleul, de verveine. Mais, cette fois, j'étais bien décidé à ne pas me résigner à ignorer pourquoi, comme je l'avais fait le jour où j'avais goûté d'une madeleine trempée dans une infusion (PROUST, Temps. retr., 1922, p. 867).
1. Dans la goutte froide rien ne convient mieux pour éloigner les accès, que l'usage des amers, tels que les décoctions et infusions des racines de gentiane, (...) d'aristoloche, de feuilles de petite centaurée, d'absinthe (...), des baies de genièvre, etc.
GEOFFROY, Méd. pratique, 1800, p. 424.
P. métaph. L'herboriste n'avait plus qu'à se noyer dans une infusion de patience (REYNAUD, J. Paturot, 1842, p. 220).
B. — Action de verser dans quelque chose ou de répandre sur quelque chose.
Baptême par infusion ou infusion. ,,Baptême qui a prévalu en Occident depuis la fin du Moyen-Âge et qui consiste à verser de l'eau sur la tête`` (Foi t. 1 1968). [À] l'abbatiale de Saint-Zénon, à Vérone, (...) la cuve [baptismale] d'immersion, d'un style roman bien caractérisé, a été disposée depuis pour l'infusion (LENOIR, Archit. monast., 1856, p. 114).
MÉD. ,,Introduction d'un liquide dans l'organisme, le plus souvent par voie parentérale`` (Méd. Biol. t. 2 1971).
Au fig.
Pénétration dans l'esprit et dans l'âme. Infusion de sang nouveau; infusion enivrante; recevoir par infusion; se transmettre par infusion :
2. ... à la diffusion et à la confusion où coulaient des poètes de l'aventure, Valéry opposait une manière d'infusion : l'infusion de l'aventure et de l'inattendu dans la vie intérieure.
THIBAUDET, Hist. litt. fr. de 1789 à nos jours, 1936, p. 553.
THÉOL. Manière dont sont infuses certaines grâces surnaturelles. On prêtait aux apôtres le don de savoir, par infusion divine, tous les idiomes (RENAN, Apôtres, 1866, p. 65). Infusion de la grâce. ,,Acte par lequel Dieu communique librement sa grâce à l'homme`` (Foi t. 1 1968).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin XIIe s. théol. « pénétration dans l'âme de certaines facultés ou grâces surnaturelles » (Sermons St Grégoire sur Ezéchiel, p. 42 ds T.-L.); 2. XIIIe s. [ms.] « enduit » (Livre des simples medecines, Bibl. Ste Gen. 3113, f° 34b, éd. P. Dorveaux, p. 90, § 510); 3. a) 1572 « action de répandre, d'appliquer un liquide (chargé de principes médicamenteux) sur (une plaie) » (AMYOT, Œuvres morales et meslées de Plutarque, p. 55v°); b) 1688 [baptême par] infusion (BOSSUET, Histoire des variations des églises protestantes, 15 ds LITTRÉ); 4. 1605 « action de laisser séjourner dans un liquide une substance dont on veut extraire les principes solubles » (O. DE SERRES, Théâtre d'agriculture et mesnage des champs, XVI, 38 ds LITTRÉ); 5. 1611 « liqueur dans laquelle une substance a séjourné » (COTGR.). Empr. au lat. infusio « action de verser dans, infusion, injection »; « action d'humecter, d'arroser; épanchement » en b. latin. Fréq. abs. littér. : 177. Bbg. CLÉMENT (J.-M.). Lex. des termes de brasserie. Banque Mots. 1977, n° 13, p. 80.

infusion [ɛ̃fyzjɔ̃] n. f.
ÉTYM. Fin XIIe, au sens 4; « enduit », XIIIe; lat. infusio, de infusum, supin de infundere « verser ». → Infus.
1 (Mil. XIVe). Action d'infuser dans un liquide (une substance dont on veut extraire les principes solubles, notamment une substance végétale). Décoction. || L'infusion d'une substance, du thé dans l'eau chaude. || Les tisanes, le café, le thé se font par infusion dans l'eau chaude. || Infusion à froid. Macération.
Techn. || Infusion du malt, dans la fabrication des bières de fermentation haute.
2 (1611). Cour. || Une, des infusions. Liquide infusé, spécialt, tisane de plantes.
0.1 En soulevant la bouilloire, il répandit de l'eau sur le parquet.
— « Maladroit ! » s'écria Bouvard.
Puis trouvant l'infusion médiocre, il voulut la renforcer par deux cuillerées de plus.
— « Ce sera exécrable » dit Pécuchet.
— « Pas du tout ! »
Et chacun tirant à soi la boîte, le plateau tomba; une des tasses fut brisée, la dernière du beau service en porcelaine.
Flaubert, Bouvard et Pécuchet, p. 323 (éd. Folio).
Spécialt. Infusion, à l'exclusion du thé. Angélique, badiane, bourrache (cit. 1), camomille, gentiane, menthe, tilleul, verveine. || Prendre, boire une infusion après le repas, avant d'aller se coucher. || Infusions stomachiques.
1 Elle resta vingt-quatre heures couchée, ne laissant approcher d'elle que sa femme de chambre qui lui apporta quelques tasses d'infusion de feuilles d'oranger.
Balzac, la Duchesse de Langeais, Pl., t. V, p. 241.
2 Gloria lui servit son infusion, après l'avoir sucrée. Elle y versa une cuillerée à café de potion, fit fondre le sucre avec soin, mit la tasse aux mains de l'abbé, et le regarda.
H. Bosco, Un rameau de la nuit, p. 261.
3 Fig. et relig. Action d'épancher, de verser (un liquide).(1688). || Baptême (cit. 9) par infusion ou par aspersion (→ Baptistère, cit.).(1572). Méd. anc. Fait de verser un liquide.
4 (Fin XIIe). Théol. Pénétration dans l'âme de certaines facultés ou grâces surnaturelles. || Recevoir une infusion du Saint-Esprit (→ Confirmation, cit. 5). || Âme impénétrable aux infusions de la grâce (→ Habitude, cit. 36).Par analogie, littéraire :
3 Une chose digne de remarque est la puissance d'infusion que possèdent les sentiments. Quelque grossière que soit une créature, dès qu'elle exprime une affection forte et vraie, elle exhale un fluide particulier qui modifie la physionomie, anime le geste, colore la voix.
Balzac, le Père Goriot, Pl., t. II, p. 957.
4 Personne n'est original au sens strict du mot. Le talent, comme la vie, se transmet par infusion (…)
Flaubert, Correspondance, 397, 6-7 juin 1853.
5 Son rôle est d'aider à l'infusion d'une morale conformiste de la sujétion (…)
R. Barthes, Mythologies, p. 128.
DÉR. Infuser.

Encyclopédie Universelle. 2012.