inhérence [ inerɑ̃s ] n. f.
• 1377; lat. scolast. inhærentia, de inhærere→ inhérent
1 ♦ Caractère inhérent. L'inhérence entre deux choses. « L'inhérence de la technicité aux objets techniques » (G. Simondon ).
2 ♦ Philos. Caractère de ce qui est inhérent. Jugement, proposition d'inhérence.
● inhérence nom féminin (latin scolastique inhærientia) Caractère de ce qui est inhérent à quelque chose.
inhérence
n. f. état de ce qui est inhérent.
⇒INHÉRENCE, subst. fém.
État de choses qui sont inséparables de par leur nature, et qui ne peuvent être disjointes que mentalement et par abstraction :
• C'est ainsi que des signes de convention semblent avoir le plus souvent, avec les objets ou les idées qu'ils expriment, ce même rapport d'inhérence [it. ds le texte] qui nous fait juger la couleur dans l'étendue, et les modifications tactiles dans le corps résistant.
MAINE DE BIRAN, Influence habit., 1803, p. 165.
— LOG. Rapport d'une qualité intrinsèque au sujet dont elle est l'attribut. S'il n'est pas absolument vrai que toute qualité a son sujet d'inhérence, il n'est donc pas certain que nous ayons une âme, substance réelle de toutes les qualités que la conscience atteste (COUSIN, Vrai, 1836, p. 55).
♦ Jugement, proposition d'inhérence. Affirmation qui énonce qu'une qualité appartient à un sujet. L'analyse réflexive remonte jusqu'au fondement de la prédication, retrouve derrière le jugement d'inhérence le jugement de relation (MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945, p. 150). Propositions d'inhérence articulées en concepts (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 60).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1377 inhere[n]ce (ORESME, Livre du ciel et du monde, éd. A.D. Menut, livre II, chap. 2, f° 71b). Empr. au lat. médiév. inherentia (XIIe s. ds LATHAM), dér. de inhaerere, v. inhérent. Fréq. abs. littér. : 39.
inhérence [ineʀɑ̃s] n. f.
ÉTYM. 1377; lat. inhærentia, de inhærens, -entis. → Inhérent.
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♦ Didactique.
1 Caractère inhérent. || L'inhérence d'une chose à une autre. || Un rapport d'inhérence entre deux choses.
1 (…) le devenir ne s'arrête pas à la découverte de la technicité : de solution, la technicité devient à nouveau problème quand elle reconstitue un système par l'évolution qui mène des objets techniques aux ensembles techniques : l'univers technique se sature puis se sursature à son tour, en même temps que l'univers religieux, comme l'avait fait l'univers magique. L'inhérence de la technicité aux objets techniques est provisoire; elle ne constitue qu'un moment du devenir génétique.
Gilbert Simondon, Du mode d'existence des objets techniques, p. 157.
2 Philos. Caractère de ce qui est inhérent (2.). || Propositions, rapports d'inhérence. || Le jugement d'inhérence : Socrate est sage « exprime qu'une qualité appartient à un sujet » (Goblot).
2 On trouvera dans Hegel un ample développement de cette philosophie de l'inhérence, si bien opposée à la philosophie du rapport qui est celle de Platon.
Alain, Platon, in les Passions et la Sagesse, Pl., p. 921.
Encyclopédie Universelle. 2012.