inoculation [ inɔkylasjɔ̃ ] n. f.
• 1722, empr. angl.; 1580 « greffe »; lat. inoculatio → inoculer
♦ Méd. Introduction dans l'organisme (d'une substance contenant les germes d'une maladie). Inoculation accidentelle, involontaire, par blessure, morsure, seringue contaminée. Inoculation d'un microbe, d'un virus (⇒ inoculum) . — Spécialt Inoculation volontaire, immunisante (⇒ vaccin, vaccination) , curative (pour atténuer une autre maladie préexistante).
● inoculation nom féminin (anglais inoculation, du latin inoculatio, -onis) Introduction volontaire ou accidentelle d'un micro-organisme dans le corps, dans un milieu de culture. Transmission, propagation d'opinions, de doctrines estimées dangereuses : L'inoculation d'idées subversives. Addition d'un inoculant dans un métal ou un alliage fondu. (Généralement pratiquée avant la coulée, l'inoculation permet notamment d'améliorer les propriétés mécaniques des fontes.) ● inoculation (expressions) nom féminin (anglais inoculation, du latin inoculatio, -onis) Lymphoréticulose bénigne d'inoculation, maladie infectieuse se déclarant après une griffure ou une morsure de chat.
inoculation
n. f. MED Action d'inoculer par voie cutanée ou sanguine. Inoculation préventive.
⇒INOCULATION, subst. fém.
A. — MÉDECINE
1. ,,Action d'introduire un germe dans un organisme vivant par injection ou ensemencement d'un milieu de culture`` (MAN.-MAN. Méd. 1977). Inoculation cutanée, expérimentale; inoculation du cobaye. Quelques caractères anatomiques ayant rapport avec la culture et l'inoculation des germes morbides à l'Homme ou aux animaux (BRUMPT, Parasitol., 1910, p. 316).
— En partic., vieilli, absol. Communication artificielle de la variole par introduction du virus variolique dans l'organisme. Il prônait avec ardeur les nouvelles découvertes. Ainsi avait-il été un des premiers partisans de l'inoculation (PICARD, Avent. E. de Senneville, 1813, p. 180). Dans les îles du Pacifique, que les Anglais découvrent aujourd'hui (...), ils ne portent pas l'inoculation, cette invention bienfaisante tant calomniée par les têtes à perruque de 1756, mais la vaccine, bien supérieure à l'inoculation (STENDHAL, Rome, Naples et Flor., t. 1, 1817, p. 361). Le révérend Eleazar Williams a au bras une marque d'inoculation, fait très rare, et ce qui est encore plus extraordinaire c'est qu'il ne se souvient pas d'avoir été inoculé (MÉRIMÉE, Ét. anglo-amér., 1870, p. 110).
2. ,,Pénétration dans l'organisme d'un micro-organisme pathogène à travers une plaie cutanée ou muqueuse`` (MAN.-MAN. Méd. 1977). Inoculation directe; chancre d'inoculation. Les effets de ce poison se manifestent rapidement, et un signe très caractéristique de son inoculation, c'est la tendance qu'a tout de suite l'empoisonné à perdre sa propre individualité pour revêtir celle d'un autre (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 5, 1859, p. 356). Les divers modes de l'inoculation peuvent être classés en deux groupes, suivant que le virus est déposé dans l'épaisseur de la peau ou dans le tissu conjonctif sous-cutané (NOCARD, LECLAINCHE, Mal. microb. animaux, 1896, p. 267).
B. — P. métaph. La France, si heureusement préservée du protestantisme officiel, sans toutefois avoir perdu les avantages principaux d'une première inoculation hérétique (COMTE, Philos. posit., t. 5, 1839-42, p. 383). Remarquons bien que cette inoculation, ou, si l'on aime mieux, cette greffe d'idées germaniques s'est accomplie (BOURGET, Nouv. Essais psychol., 1885, p. 262).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1580 « greffe en écusson » (LANDRIC, Advert. et maniere d'enter, sign. B 4 r°, éd. 1580 ds GDF. Compl.), rare, signalé comme inusité ds Trév. 1752. II. 1723 (Lettre sur l'inoculation de la petite vérole, comme elle se pratique en Turquie et en Angleterre, adressée à M. Dodart,... premier médecin du roi; avec un appendix qui contient les preuves et répond à plusieurs questions curieuses par M. De La Coste, D.M. — Paris, C. Labottière); 1793 p. métaph. (Collot d'Herbois ds Actes du Comité de Salut public, t. 8, p. 7 d'apr. BRUNOT t. 10, p. 85 : inoculation du venin de la révolte). Empr. au lat. inoculatio « greffe en écusson » (de inoculare, v. inoculer), au sens II d'apr. l'angl. inoculation employé en 1714 pour désigner l'opération par laquelle on transmettait la variole par incision à Constantinople (NED). Fréq. abs. littér. : 32.
inoculation [inɔkylɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1580, au sens du lat. inoculatio (du supin de inoculare, → Inoculer) « greffe en écusson »; « transfusion » en 1667; sens mod., 1723, empr. à l'angl. inoculation, de to inoculate (→ ci-dessous, cit. 1, Voltaire) en même temps que le v. inoculer.
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1 Méd. et cour. Introduction dans l'organisme (d'une substance contenant les germes d'une maladie). || Inoculation accidentelle, involontaire, par blessure superficielle, par morsure. || Contagion par inoculation. || Inoculation d'un microbe, d'un virus. — Spécialt. || Inoculation volontaire, faite dans un but thérapeutique (⇒ Inoculer). || Inoculation immunisante (⇒ Vaccin, vaccination), curative (pour atténuer une autre maladie préexistante). || Inoculation de la rage, de la fièvre typhoïde, de la variole — (XVIIIe). Hist. des sc. Inoculation de la variole (variolisation) pour prévenir cette maladie. || L'inoculation, qui était fort utile, a été abandonnée pour la vaccine (Littré). ⇒ Vaccination.
1 Dès qu'elle (la princesse de Galles) eut entendu parler de l'inoculation ou insertion de la petite vérole, elle en fit faire l'épreuve sur quatre criminels condamnés à mort, à qui elle sauva doublement la vie (…) à la faveur de cette petite vérole artificielle, elle prévint la naturelle (…) dont ils seraient morts peut-être dans un âge plus avancé.
Voltaire, Lettres philosophiques XI (lettre écrite en 1727 sous le titre Sur l'insertion de la petite vérole et formant dans l'éd. de Kehl l'art. Inoculation du Dict. philosophique).
2 La question sur l'inoculation est plus débattue en France que jamais; elle est même devenue une affaire de parti, et l'objet d'une dispute presqu'aussi violente que l'ont été le jansénisme et les bouffons (…) les adversaires de l'inoculation appellent ses partisans meurtriers, ceux-ci traitent leurs antagonistes de mauvais citoyens (…)
d'Alembert, Réflexions sur l'inoculation, Avertissement.
3 (…) vint l'étude de l'atténuation du virus; premier pas vers la conquête de l'immunité (…) Une moelle de lapin enragé, convenablement traitée, devint peu à peu inoffensive et puis permit de rendre réfractaires à la rage les animaux de laboratoire. L'inoculation préventive était insensiblement mise au point.
Henri Mondor, Pasteur, X, p. 177.
Encyclopédie Universelle. 2012.