intentionné, ée [ ɛ̃tɑ̃sjɔne ] adj.
• 1567; de intention
♦ Être bien, mal intentionné : avoir de bonnes, de mauvaises intentions. ⇒ bienveillant; malintentionné, malveillant. « Des amis trop bien intentionnés soufflent sur le feu » (Henriot).
● intentionné, intentionnée adjectif Être bien, mal intentionné, avoir de bonnes, de mauvaises dispositions d'esprit à l'égard de quelqu'un. ● intentionné, intentionnée (expressions) adjectif Être bien, mal intentionné, avoir de bonnes, de mauvaises dispositions d'esprit à l'égard de quelqu'un.
intentionné,ée
adj. Bien, mal intentionné: qui a de bonnes, de mauvaises intentions.
⇒INTENTIONNÉ, -ÉE, adj.
A. — [En parlant de pers.; uniquement précédé d'un adv. de manière comme bien, mal, mieux] Bien, mal intentionné. Qui a de bonnes, de mauvaises intentions à l'égard de quelqu'un. Des gens mal intentionnés (cf. malintentionné); cœur, conseil, domestique, esprit, gouvernement, ministère, serviteur bien/mal intentionné. Trois roses fanées dont un maître d'hôtel bien intentionné avait cru devoir décorer la table (PROUST, Sodome, 1922, p. 1007). Une personne bien intentionnée vous conseille de demander votre changement. Le plus tôt sera le mieux (BERNANOS, Journal curé camp., 1936, p. 1110). Un critique hollandais bien intentionné m'envoie un article excellent sous plusieurs rapports (GREEN, Journal, 1947, p. 129) :
• Un homme bien intentionné s'étant avisé, au chef-lieu, qu'aucun enfant de nos régions ne savait lire autrement qu'en anônnant s'indigna (...) et fonda un prix de lecture.
COLETTE, Fanal, 1949, p. 240.
♦ Intentionné pour/à l'égard de (qqn). Le portrait élève quelques nuages dans l'esprit des mieux intentionnés pour vous (SÉNAC DE MEILHAN, Émigré, 1797, p. 1 779). Il a longuement parlé de vous au Président de la République, qui s'est montré fort attentif et aussi bien intentionné que possible à votre égard (COURTELINE, Ronds-de-cuir, 1893, 2e tabl., 3, p. 86).
Emploi subst. Les bien intentionnés pour l'État, pour la religion. L'homme de bonne-foi avait à lutter contre trois mal intentionnés, qui ne consultaient que leur intérêt personnel (BAUDRY DES LOZ., Voy. Louisiane, 1802, p. 96). Le gâchis des dépenses inutiles (...) le négligé de ces demoiselles (...) mettent en fuite les mieux intentionnés (A. DAUDET, Femmes d'artistes, 1874, p. 155). Le spectacle devait plaire, même aux mal intentionnés, grâce à la parfaite correspondance entre ce texte sacré [Esther] et les pieuses petites filles qui le psalmodiaient (MAURIAC, Vie Racine, 1928, p. 188).
— P. antiphrase. Tous les gens bien intentionnés Riaient de me voir emmener (G. BRASSENS, Poèmes et chansons, Chanson pour l'Auvergnat, Paris, Éd. Mus. 57, 1973 [1954]).
— [P. méton. du déterminé] Main mal, bien intentionnée. V. hydrangéa ex. de Colette.
— P. métaph. À mesure qu'il marquait la mesure avec sa tête, cette mèche mal intentionnée s'égarait sur son front, dans ses yeux, le noyait, l'aveuglait, l'ébouriffait (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 201). Des coquemards à mines maléfiques, évidemment mal intentionnées (LORRAIN,Contes chandelles,1897, p. 102).
Rem. Être intentionné de + subst. Un artiste s'avançait, un camarade, mourant d'alcool, plein d'un talent misérable; et il chantait de sa voix triste des chansons amoureuses, lâches, saoules et veules, intentionnées de vice et de candeur (NOAILLES, Nouv. espér., 1903, p. 313).
B. — [P. méton., en parlant d'une attitude, d'un comportement humain]. Qui part d'une bonne/d'une mauvaise intention. (Ds ROB. Suppl. 1970). Conseil bien intentionné. L'unité d'un geste gracieux, qui peut ne réussir qu'à la onzième heure et déroute l'exégèse la mieux intentionnée (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 64). La raison de l'inefficacité politique (...) de tout spiritualisme, fût-il le mieux intentionné. Car ce qui compte en politique ce ne sont pas les intentions, mais les résultats (LACROIX, Marxisme, existent., personn., 1949, p. 16).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1567 « qui a l'intention de » (Correspondance du Cardinal de Granvelle, t. 2, p. 211 ds Fonds BARBIER); 1626 bien intentionné (RICHELIEU, Lettres..., t. 2, p. 236 ds HASCHKE Richelieu, p. 88). Dér. de intention; suff. -é. Fréq. abs. littér. : 103.
intentionné, ée [ɛ̃tɑ̃sjɔne] adj.
ÉTYM. 1567; de intention.
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1 (Personnes). a Vx. || Intentionné de… : qui a l'intention de… (→ Écumer, cit. 10, Mme de Sévigné).
b Mod. || Bien, mal intentionné : qui a de bonnes, de mauvaises intentions. || Mieux, moins bien intentionné à l'égard de, pour qqn. || Un critique mal intentionné, malveillant.
1 (…) je crois pouvoir protester contre (…) toute maligne interprétation (…) contre (…) les lecteurs mal intentionnés (…)
La Bruyère, les Caractères, Avant-propos.
2 (…) l'âme simple et bien intentionnée ne fait point tant la théologienne et la savante. Elle sait ce que Dieu lui commande, et elle met en lui sa confiance.
Bourdaloue, Carême, Sur la prédestination, I.
3 Des amis trop bien intentionnés soufflent sur le feu, lui rapportent ce que l'on dit d'elle (…)
Émile Henriot, Portraits de femmes, p. 233.
♦ N. || Les bien intentionnés. || Les mal intentionnés.
2 (Choses). Qui part de (bonnes ou mauvaises) intentions.
4 Donner « son avis », donner des conseils, même ceux en apparence les mieux intentionnés, c'est en fait (de la part de l'analyste) fonctionner sur le même mode que l'instance jugeante, interdictrice, mais aussi protectrice, que le patient porte en lui (…) et dont la sévérité excessive est responsable de la névrose.
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HOM. Intentionner (et p. p.).
Encyclopédie Universelle. 2012.