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interrogatoire

interrogatoire [ ɛ̃terɔgatwar ] n. m.
• 1327; bas lat. interrogatorius
Mode d'instruction d'une affaire par voie de questions posées aux parties par un magistrat commis à cet effet. « Dans le cabinet de M. Denizet, les interrogatoires allaient commencer » (Zola). Procéder à plusieurs interrogatoires. contre-interrogatoire.
Suite de questions posées à qqn. Subir un interrogatoire en règle. Péj. C'est un interrogatoire ?

interrogatoire nom masculin (bas latin interrogatorius) Ensemble de questions posées à quelqu'un et des réponses qu'il y apporte. Mesure d'instruction consistant à interroger l'auteur présumé d'une infraction afin d'obtenir tous éclaircissements sur les faits qui lui sont reprochés et à en rédiger le procès-verbal.

interrogatoire
n. m. DR Ensemble des questions que pose un magistrat à une personne impliquée dans une affaire. L'interrogatoire des prévenus se poursuit.
|| Toute action d'interroger prolongée et systématique.

⇒INTERROGATOIRE, subst. masc.
A. — DROIT
1. ,,Ensemble des questions que pose un magistrat et des réponses que fait celui qui est entendu dans une affaire pénale ou civile`` (LAFON 1969). Interrogatoire de l'accusé, des témoins; interrogatoire de police, du président. La torture qui, selon la législation romaine, s'infligeait, non comme un supplice, mais comme un supplément d'interrogatoire (THIERRY, Récits mérov., t. 2, 1840, p. 287). Il subit une série d'interrogatoires épuisants, qui le laissèrent exténué. Tous les inculpés connaissent cette impression de vide, d'abrutissement, d'exhaustion, que laisse une longue bataille avec les policiers ou le juge d'instruction (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 250) :
Grâce à cette précaution qu'il avait toujours soin de prendre au moment de procéder à un interrogatoire, il savait d'avance les noms, qualités, délits du prévenu, faisait des répliques prévues à des réponses prévues, et parvenait à se tirer de toutes les sinuosités de l'interrogatoire, sans trop laisser deviner sa surdité.
HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 232.
Interrogatoire sur faits et articles. ,,Procédure au moyen de laquelle une des parties cherche à provoquer de la part de l'autre, un aveu judiciaire sur les faits du procès`` (BARR. 1967; dict. XIXe et XXe s.).
[P. anal.] M. Tanton amena son prisonnier [un élève] dans sa classe et lui fit subir un interrogatoire devant tous les élèves (CHAMPFL., Souffr. profess. Delteil, 1853, p. 47).
2. P. méton. Procès-verbal sur lequel sont consignées les questions posées par le magistrat et les réponses de celui qui est entendu. Lisez-moi son interrogatoire afin de savoir s'il nous reste quelque moyen de nous sauver tous (BALZAC, Splend. et mis., 1846, p. 465).
B. — P. ext. Ensemble de questions (souvent précises et insistantes) posées à quelqu'un. Essuyer un interrogatoire en règle. Elle me pressait de questions, elle me faisait subir un interrogatoire (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 365). Qu'avons-nous à apprendre de nos malades, je vous le demande? Presque rien. Tous nos résultats sont faussés. Neuf fois sur dix la simulation est évidente, sans que l'interrogatoire le plus minutieux réussisse à cerner le mensonge (BERNANOS, Joie, 1929, p. 644).
Prononc. et Orth. : [] ou [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1265 adj. cont. jur. « qui consiste en interrogations » aucion interrogatoire (Jostice et plet, VI, I, éd. Rapetti, p. 152); 2. 1327, févr. subst. dr. « questions posées par le juge au cours d'un procès » (Ordonnance de Philippe VI ds Ordonnances des rois de Fr., éd. Laurière et Secousse, t. 2, p. 5); 1680 id. « procès-verbal contenant ces questions et leurs réponses » (RICH.). Empr. au b. lat. interrogatorius « interrogatif; d'interrogatoire, droit » (d'où 1); neutre subst. au Moy. Âge au sens de « interrogatoire » (1293, plur. ds LATHAM; XIVe s., BERNARD GUI ds BLAISE Latin. Med. Aev., d'où 2). Fréq. abs. littér. : 502. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 722, b) 674; XXe s. : a) 904, b) 612. Bbg. QUEM. DDL t. 16, 20.

interrogatoire [ɛ̃tɛʀɔgatwaʀ] n. m.
ÉTYM. 1327; adj. « qui procède par interrogations », 1265; lat. médiéval interrogatoria « interrogatoire », neutre plur. substantivé de l'adj. bas lat. interrogatorius « interrogatif; d'interrogatoire », de interrogator. → Interrogateur.
1 Dr. « Mode d'instruction d'une affaire par voie de questions posées aux parties par un magistrat commis à cet effet » (Capitant, Vocab. juridique). → Arrêt, cit. 6. || Le juge d'instruction procéda à l'interrogatoire de l'inculpé. || Subir un interrogatoire. || Interrogatoire d'identité, auquel on procède lors de la première comparution d'un inculpé, d'un accusé.Interrogatoire sur faits et articles, consistant en questions posées à l'une des parties sur la demande de l'autre partie, dans une affaire civile.
1 L'interrogatoire (sur faits et articles) ne pourra être ordonné que sur requête contenant les faits et par jugement rendu à l'audience : il y sera procédé, soit devant le président, soit devant un juge par lui commis.
Code de procédure civile, art. 325.
2 (…) comme on a raison de dire dans votre langage : subir un interrogatoire ! (…) Entre la torture physique d'autrefois et la torture morale d'aujourd'hui, je n'hésiterais pas pour mon compte, je préférerais les souffrances qu'infligeait jadis le bourreau.
Balzac, Spendeurs et Misères des courtisanes, Pl., t. V, p. 992.
3 Dans le cabinet de M. Denizet, les interrogatoires allaient commencer. Déjà l'instruction avait fourni la matière d'un dossier énorme (…)
Zola, la Bête humaine, IV.
(1680). Par métonymie (dr.). Procès-verbal relatant un interrogatoire. || Signez l'interrogatoire.
2 (1842, in D. D. L.). Cour. Ensemble, suite de questions posées à quelqu'un (→ Dossier, cit. 2; enfance, cit. 10).
4 Autant dire que sa visite n'a été que confrontation et interrogatoire sur nos sentiments respectifs pour vous.
Loti, les Désenchantées, IV, XXVI.
COMP. Contre-interrogatoire.

Encyclopédie Universelle. 2012.