kyrielle [ kirjɛl ] n. f.
1 ♦ Longue suite (de paroles). Une kyrielle de reproches, d'injures, de mots.
2 ♦ Par ext. Suite, série interminable. ⇒ quantité. « je ruminais la kyrielle de mes mécontentements » (Duhamel). — Fam. Une kyrielle d'enfants. ⇒ ribambelle.
● kyrielle nom féminin (de Kyrie eleison) Grande quantité, suite interminable : Une kyrielle d'injures. Elle a une kyrielle d'amis. ● kyrielle (synonymes) nom féminin (de Kyrie eleison) Grande quantité, suite interminable
Synonymes :
- bordée (familier)
- cascade
- chapelet
- foule
- litanie (familier)
- quantité
- ribambelle (familier)
- séquelle
- série
kyrielle
n. f.
d1./d Longue suite (de mots). Il a débité une kyrielle d'injures.
d2./d Suite interminable.
⇒KYRIELLE, subst. fém.
A. — 1. Longue suite de paroles qui se répètent. Synon. litanie. Une kyrielle d'invectives, de reproches (Ac.). Toute cette canaille [les commissionnaires] s'égosille à débiter en charabia des kyrielles d'éloges (GAUTIER, Tra los montes, 1843, p. 8). Ces ordres prolifèrent, s'engendrent les uns à la suite des autres, en kyrielles (ARNOUX, Roi, 1956, p. 295) :
• 1. — « Ah! je ne l'ai pas vue depuis trois jours », dit Sénécal. Et il entama une kyrielle de plaintes. En acceptant les conditions du fabricant, il avait entendu demeurer à Paris, et non s'enfouir dans cette campagne, loin de ses amis, privé de journaux.
FLAUB., Éduc. sent., t. 1, 1869, p. 246.
2. P. ext. Longue suite ou série d'êtres ou de choses. Synon. floppée (pop.), ribambelle (fam.), tas, théorie. Avoir des kyrielles d'amis. Une kyrielle de noms inconnus et barbares (Ac.). Ma grand'mère était une vaillante femme; mais il y eut bien vite une kyrielle d'enfants autour de la soupe (COPPÉE, Contes rap., 1889, p. 267). Ajoute ma kyrielle de drogues à avaler, les visites de l'apothicaire et du médecin (ADAM, Enfant Aust., 1902, p. 373) :
• 2. Labile et fragile infiniment, la liberté est donc ou bien un effet de masse qui se décompose à l'analyse en kyrielles de motifs, ou bien elle est le presque-rien d'un événement sans contenu...
JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 75.
B. — Spécialement
1. VERSIF., emploi apposé. Rime kyrielle. La rime kyrielle consiste à répéter un même vers à la fin de chaque couplet (BANVILLE, Pt traité de poés. fr., 1881, p. 253).
2. JEUX. Jeu des kyrielles. Jeu consistant à enchaîner des mots ou groupes de mots de telle manière que la dernière syllabe de celui qui précède soit reprise comme première syllabe de celui qui suit (par exemple j'en ai marre, marabout, bout d'ficelle, selle de cheval, etc.) (d'apr. ALLEAU 1964).
Prononc. et Orth. : [
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1160-74 kiriele « litanie » (WACE, Rou, éd. A. J. Holden, III, 7372); FUR. 1690, s.v. kyrielle indique ,,Ce mot vieillit``; 2. fin XVe s. quirielle « suite, série » (Fragment d'un Mystère, éd. H. Andresen ds Z. rom. Philol. t. 26, p. 94, 20). Dér. de kyrie; suff. -elle. Fréq. abs. littér. : 23. Bbg. DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 39.
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1160-74 kiriele « litanie » (WACE, Rou, éd. A. J. Holden, III, 7372); FUR. 1690, s.v. kyrielle indique ,,Ce mot vieillit``; 2. fin XVe s. quirielle « suite, série » (Fragment d'un Mystère, éd. H. Andresen ds Z. rom. Philol. t. 26, p. 94, 20). Dér. de kyrie; suff. -elle. Fréq. abs. littér. : 23. Bbg. DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 39.
kyrielle [kiʀjɛl] n. f.
ÉTYM. 1665, sens 2; keriele « litanie », v. 1155; de kyrie eleison « litanie »; le mot, rare ou vieilli dans la langue classique (cf. Furetière), connaît un regain de faveur au XIXe.
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1 Longue suite (de paroles). || Une kyrielle de reproches, d'injures, de mots (→ Decrescendo, cit.).
♦ Spécialt. || Jeu des kyrielles, par reprise de la dernière syllabe (marabout, bout de ficelle, selle de cheval, cheval de bois, bois de campêche…).
2 (Fin XVe). Suite, série interminable. ⇒ Quantité, séquelle. || La kyrielle de ses ennuis, de ses mauvaises actions (→ Compte, cit. 14). || Des kyrielles.
1 Courte n'était, pour sûr, la kyrielle (de ses amants).
La Fontaine, Contes, I, 4 (1665).
1.1 Le moindre bruit qui m'arrive du dehors me fait frissonner; un charretier qui passe en chantant, un orgue de barbarie qui jette au vent sa kyrielle d'airs connus, dont les notes affaiblies viennent jusqu'à mon oreille troublée.
Louise Michel, la Misère, t. I, p. 217.
2 (…) et je ruminais la kyrielle de mes mécontentements et de mes déconvenues, quand il me sembla soudain qu'on venait de crier mon nom.
G. Duhamel, Cri des profondeurs, X.
3 (…) une eau (…) toute barbotante d'une kyrielle de petits bachots et remorqueurs (…)
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 170.
Encyclopédie Universelle. 2012.