lamantin [ lamɑ̃tɛ̃ ] n. m.
• av. 1627; manati 1553; esp. manati « vache de mer », mot d'o. caraïbe « mamelle », altéré p.-ê. sous l'infl. de lamenter, à cause du cri de l'animal
♦ Gros mammifère aquatique herbivore (siréniens), au corps en fuseau terminé par une nageoire non échancrée, vivant surtout dans les embouchures des fleuves des régions tropicales.
● lamantin nom masculin (moyen français manati, de l'espagnol manatí, avec l'influence de se lamenter, à cause des cris de l'animal) Mammifère (sirénien) des fleuves et des rivages de l'Atlantique tropical, strictement herbivore, chassé pour sa chair, vivant en troupeaux. (Les lamantins peuvent atteindre 3 m de long et un poids de 500 kg. Les femelles ont deux mamelles pectorales. On les introduit dans les canaux pour combattre la prolifération des végétaux.)
lamantin
n. m. Mammifère aquatique herbivore (genre Trichechus, ordre des siréniens) au corps gris massif (400 kg pour 3 m de longueur), qui vit le long des côtes, dans les lagunes et les grands fleuves. Le lamantin d'Afrique se trouve du Sénégal au Zaïre, le lamantin d'Amérique de la Floride au Brésil.
⇒LAMANTIN, subst. masc.
ZOOL. Mammifère aquatique et herbivore, de l'ordre des siréniens, au corps fuselé, vivant en Afrique et en Amérique tropicale. Lamantin austral, du Nord; tribu de lamantins. L'estomac du morse ressemble beaucoup à celui des phoques; mais celui du lamantin de la Guyane (...) en diffère essentiellement. Il en a proprement deux; l'un globuleux qui reçoit l'œsophage dans le milieu de son bord antérieur; l'autre plus petit, alongé, qui tient à la partie antérieure et droite du premier, et se replie sur lui d'avant en arrière (CUVIER, Anat. comp., t. 3, 1805, p. 400). Ce n'était pas un lamantin, mais un spécimen de cette espèce, comprise dans l'ordre des cétacés, qui porte le nom de « dugong », car ses narines étaient ouvertes à la partie supérieure de son museau (VERNE, Île myst., 1874, p. 149).
Prononc. et Orth. : []. Ac. 1798 et 1835 : -man- ou -men- (cf. aussi LITTRÉ, DG, Lar. 19e); 1878 et 1935 : -man-; VERNE, Vingt mille lieues, t. 2, 1870, p. 162 : -men-. Étymol. et Hist. 1. 1533 manati (P. MARTYR D'ANGHIERA, Extraict ou Rec. des Isles nouuellement trouuees en la grand mer Oceane [trad. de l'ital.], III, f° 120a ds KÖNIG, p. 129); 1558 id. (A. THEVET, Les Singularitez de la France antarctique, autrement nommee Amerique, f° 138a, ibid.); 2. 1640 lamentin (P. J. BOUTON, Rel. de l'Etabl. des François depuis l'an 1635 en l'Isle de Martinique, p. 75, ibid.); 1645 lamantin (G. COPPIER, Hist. et Voy. des Indes Occ., p. 108, ibid.). Empr., d'abord par l'intermédiaire d'un texte ital., à l'esp. manatí « vache de mer » (dep. 1526, OVIEDO ds FRIED.), lui-même empr. au galibi manati signifiant proprement « mamelle », cet animal marin étant un mammifère. La forme 2 fait difficulté : on y a vu, soit un croisement avec lamenter dû au cri plaintif de ce cétacé (DG; BL.-W.1-5), soit l'adjonction de l'art. fém. la, qu'aurait entraînée le synon. vache de mer (FEW t. 20, p. 71a). Fréq. abs. littér. : 45. Bbg. BOULAN 1934, p. 77.
lamantin [lamɑ̃tɛ̃] n. m.
ÉTYM. Mil. XVIIe; lamentin, 1640; manati, 1533; esp. manati « vache de mer », mot d'orig. caraïbe (de la langue golibi) signifiant d'abord « mamelle », altéré p.-ê. sous l'infl. de lamenter, à cause du cri de l'animal.
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♦ Zool. Mammifère marin (Siréniens) scientifiquement appelé manatus, au corps en fuseau terminé par une nageoire non échancrée. || Les lamantins vivent surtout dans les embouchures de fleuves des régions tropicales, ils sont herbivores. || Les lamantins, comme les dugongs, appartiennent à la classe des Siréniens. Syn. cour. : bœuf marin, vache marine.
1 (…) une tête énorme émergea de la surface des eaux, qui ne paraissaient pas être profondes en cet endroit.
Harbert reconnut aussitôt l'espèce d'amphibie auquel appartenait cette tête conique à gros yeux, que décoraient des moustaches à longs poils soyeux. « Un lamantin ! » s'écria-t-il.
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. I, p. 214.
2 Joyau plus vrai, parce que porter à rêver semble tenir à sa nature même : au zoo de Dakar, dans un bassin que l'on dirait creusé juste à sa taille, le lamantin aux formes indécises de bête pas encore entièrement dégagée de son milieu originel, espèce de gros têtard en cours de mue, géant maladroit et tout moussu plutôt que squameux ou velu (…)
Michel Leiris, Frêle bruit, p. 236 (→ Roussalka, cit.).
➪ tableau Noms de mammifères.
Encyclopédie Universelle. 2012.