lavure [ lavyr ] n. f.
1 ♦ Liquide qui a servi à laver qqch. ou qqn. — Spécialt Lavure de vaisselle. ⇒ eau, rinçure. Fig. Bouillon, potage fade et insipide. ⇒ lavasse.
2 ♦ Opération par laquelle on lave certaines matières. ⇒ lavage. Lavure du minerai.
♢ Par méton. (1611) LES LAVURES : parcelles (de métaux précieux) recueillies par lavage de cendres, de balayures. Lavures d'or, d'argent.
● lavure nom féminin (latin populaire lavatura, du latin classique lavatum, de lavare, laver) Eau qui a servi à laver la vaisselle. ● lavure (expressions) nom féminin (latin populaire lavatura, du latin classique lavatum, de lavare, laver) Familier et vieux. Lavure de vaisselle, bouillon, potage trop étendu d'eau, fade, insipide.
lavure
n. f.
d1./d Eau qui a servi à laver.
d2./d TECH Action de laver (certaines matières).
d3./d TECH (Plur.) Parcelles d'or ou d'argent provenant de la lessive de la terre ou des cendres auxquelles elles étaient mêlées.
⇒LAVURE, subst. fém.
A. — Liquide ayant servi à laver quelque chose ou quelqu'un. Synon. rinçure. Lavure d'écuelle (Ac. 1798-1878). Je me suis approché pour boire, car j'avais soif; l'onde aussitôt s'est changée en lavure de vaisselle, j'y suis entré jusqu'au ventre (FLAUB., Tentation, 1849, p. 371) :
• Soudain Élisa (...) reprenait un moment sa marche qui, sur le pavé gras, sur le pavé mouillé de toutes les lavures des boutiques, perdait bientôt son impudique élasticité et devenait lente, paresseuse, traînarde.
E. DE GONCOURT, Élisa, 1877, p. 97.
— En partic. Eau de lavure. Eau ayant servi à laver quelque chose. Il avait un sentiment vague de froid aux pieds : c'était toutes les eaux de lavure des marchands de vin qu'on lui avait balayées dans les jambes (GONCOURT, Ch. Demailly, 1860, p. 342).
— MÉD., vx. Lavure de chair. Ensemble de tissus sanguinolents. 5e jour : enrouement, toux fréquente, expectoration abondante, séreuse, légèrement rosée, semblable à de la lavure de chair (BRETONNEAU, Inflamm. tissu muqueux, 1826, p. 158).
— P. anal., pop. Personne sale ou vile. Synon. raclure. Aussi quand cette lavure eut été balayée hors des cours, la contremaître poussa un soupir (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 21).
B. — TECHNOLOGIE
1. Opération par laquelle on sépare l'or ou l'argent des cendres ou des scories auxquelles il est mêlé (d'apr. Ac.).
— P. méton., au plur. Parcelles d'or et d'argent obtenues par ce procédé (d'apr. Ac.).
2. RELIURE, vx. Opération consistant à laver les feuilles d'un livre avant de le relier en les plongeant dans un bain acidulé. (Dict. XIXe et XXe s.).
Prononc. et Orth. : []. Ac. 1694 et 1718 : -veure; 1740 : -vûre; dep. 1762 : -vure. Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 « eau qui a servi à laver » lavadure (St Alexis, éd. Chr. Storey, 264); 1155 laveüre (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 8075); fig. 1849 lavure de vaisselle « personne peu intéressante » (FLAUB., Tentation, p. 371); 2. 1314 méd. laveure de char (H. DE MONDEVILLE, Chirurgie, éd. Ch. Bos, 801); 3. 1611 technol. laveure des orfebvres (COTGR.); 4. 1690 terme de relieur (FUR.). Dér. de laver; suff. -ure1 (la forme lavadure pourrait remonter au lat. pop. lavatura, ca 1125 ds LATHAM).
lavure [lavyʀ] n. f.
ÉTYM. XIVe; laveüre, v. 1155; lavadure, v. 1050; de laver.
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1 Liquide qui a servi à laver qqch. ou qqn. Spécialt. || Lavure de vaisselle. ⇒ Eau, rinçure.
♦ Fig. Bouillon, potage fade et insipide. ⇒ Lavasse.
2 Action de laver. || Eau de lavure. Spécialt. a Opération par laquelle on lave certaines matières. ⇒ Lavage. || Lavure du minerai, des cendres ou des balayures des ateliers d'orfèvres. — (1611). Par métonymie. Les matières ainsi lavées.
1 (…) là s'arrêtent les Temples, éboulés au plus bas, lumineux comme des lingots oubliés dans la lavure des cendres.
Paul Morand, Rien que la terre, p. 37.
b (1690). Reliure. Opération par laquelle on plonge les feuilles d'un livre dans une solution acidulée, pour en faire disparaître les taches.
3 Par métonymie. (Au plur.). Parcelles (de métal précieux) recueillies par la lavure (2.). || Lavures d'or, d'argent.
4 (1879, Huysmans; lavure de vaisselle, 1849, Flaubert). Fig. (du sens 1). Argot. Personne vile; racaille. ⇒ Raclure.
2 Sur la zone, les hommes comme mon père, comme moi, on les appelait des lavures. On respectait les voleurs, les tueurs qui se risquaient. Pas les mendigots. Pas les dégonflés.
Louis Calaferte, Partage des vivants, p. 74.
Encyclopédie Universelle. 2012.