libre-échange [ libreʃɑ̃ʒ ] n. m.
• 1840; d'apr. angl. free trade
♦ Comm. int. Doctrine prônant la liberté des échanges internationaux; système dans lequel les échanges commerciaux entre nations sont libres ou affranchis des barrières qui les entravent. Partisans (⇒ libre-échangiste) et adversaires (⇒ protectionniste) du libre-échange. Des libres-échanges. Zone de libre-échange : ensemble de pays ayant passé un accord sur la libre circulation des marchandises produites sur leur territoire. Accord de libre-échange. Association européenne de libre-échange (A. E. L. E.), regroupant des pays européens non membres de l'Union européenne.
⊗ CONTR. Protectionnisme.
● libre-échange, libres-échanges nom masculin (calque de l'anglais free trade) Théorie et doctrine économique qui préconise la suppression de toute entrave aux échanges et la liberté des transactions internationales, par opposition au protectionnisme.
libre-échange
n. m. ECON Système qui préconise la suppression des droits de douane et de toute entrave au commerce international. Des libre-échanges.
⇒LIBRE-ÉCHANGE, subst. masc.
Système économique dans lequel l'abaissement ou la suppression des droits de douane, la suppression du contingentement des marchandises permettent la libre circulation de ces marchandises d'un pays à l'autre. Association européenne de Libre-Échange; zone de libre échange :
• Les économistes anglais, A. Smith et Ricardo en particulier, ont multiplié les arguments tendant à prouver que le libre-échange est le système le plus profitable à tous les échangistes, dans la mesure où il permet une allocation optimale des ressources rares et une spécialisation heureuse des différents pays dans l'activité pour laquelle ils sont comparativement les mieux dotés.
COTTA 1972.
— P. métaph. Je me donne une attention, un problème, des règles de jeu. J'abandonne un certain état. J'abolis le libre-échange et l'égalité des transactions de mon esprit. (VALÉRY, Tel quel I, 1941, p. 121).
REM. Libre-échangisme, subst. masc. a) Doctrine qui préconise la pratique du libre-échange. La thèse du libre-échangisme, dont le succès se situe surtout entre 1860 et 1880, a été uniquement soutenue par des théoriciens des pays dominants. En pratique, elle a toujours été tempérée par des interventions étatiques. Elle est encore pratiquée à sens unique, les économies dominantes la préconisant comme bonne aux pays faibles (où ils exportent) mais tout en pratiquant eux-mêmes des formes avouées ou subtiles de protectionnisme contre les produits concurrents étrangers (BIROU 1966, s.v. libre-échange). Le libre-échangisme trouve sa première formulation doctrinale dans le « laisser-faire, laisser passer » des physiocrates. Depuis, son histoire montre que le libre-échange des marchandises est resté l'exception (BOUV.-IBARR. 1975, s.v. libre-échange). b) Quasi-synon. de libre-échange. Pour que l'unité économique en tant qu'objectif ne soit pas perdue de vue au profit d'une organisation commerciale et industrielle à base de libre-échangisme et de concurrence à l'échelon quasi mondial (Le Monde, janv. 1967, p. 18, col. 3).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. 1878 et 1935. Étymol. et Hist. 1846 (Le Libre-Echange — titre d'hebdomadaire dirigé par Frédéric Bastiat); 1864 (BOUCHER DE P., Antiq. celt., t. 3, p. 98 : Le libre-échange des lumières s'établissant entre les peuples, il n'y aura pas plus de prohibitions en bon sens qu'en commerce et en industrie). Calque de l'angl. free trade de même sens (1812 ds NED Suppl.), composé de free « libre » et de trade « commerce, échange ». L'Écossais Adam Smith, qui le premier préconisa ce système commercial à la fin du XVIIIe s. utilisait l'expr. freedom of trade « liberté des échanges » (cf. NED); cf. en fr. dès 1784 l'expr. libre cours des échanges (NECKER, Admin. Fin., IV, p. 385 ds BRUNOT t. 6, p. 325, note 3).
DÉR. Libre-échangiste, adj. et subst. a) Qui est favorable au libre-échange, qui est partisan, promoteur du libre-échange. Idées, théories libre-échangistes. L'Angleterre s'était dite strictement libre-échangiste, libérale et même révolutionnaire tant que le formulaire de la révolution avait servi ses intérêts sur le continent (MAURRAS, Kiel et Tanger, 1914, p. 102). Emploi subst. Il n'est (...) plus possible de raisonner comme à la belle époque des controverses entre libre-échangistes et protectionnistes. À moins qu'une alternative ne s'impose encore à l'esprit : ou la division du monde en deux blocs rend plus que jamais caduc l'ancien circuit général des échanges ou la formation des unions douanières ramène, vaille que vaille, sur la route qui, pour Cobden était celle du progrès humain (R. SCHNERB, Libre-échange et protectionnisme, Paris, P.U.F., 1963, p. 126). b) Qui pratique le libre-échange. Politique libre-échangiste ou politique protectrice, Disraëli admettait fort bien qu'on préférât l'une ou l'autre, mais ce qui était inadmissible c'était qu'un parlement élu pour faire l'une se glorifiât de faire l'autre (MAUROIS, Disraëli, 1927, p. 178). La perméabilité des frontières commerciales et financières dans le monde libre-échangiste d'aujourd'hui (Le Nouvel Observateur, 1 juin 1970, p. 22, col. 4). — []. Att. ds Ac. 1878 et 1935. Au plur. des libre-échangistes. — 1re attest. 1845-46 (BESCH. Suppl.); de libre-échange, suff. -iste.
libre-échange [libʀeʃɑ̃ʒ] n. m.
ÉTYM. 1840; d'après l'angl. free trade.
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♦ Écon. Système dans lequel les échanges commerciaux entre États sont libres ou affranchis des « barrières » qui les entravent. || Doctrine du libre-échange. ⇒ Libéralisme. || Association européenne de libre-échange.
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CONTR. Protectionnisme.
DÉR. Libre-échangisme, libre-échangiste.
Encyclopédie Universelle. 2012.