loquet [ lɔkɛ ] n. m.
• v. 1210; du moy. néerl. loke, ou de l'anglo-norm. loc, mot de l'a. angl.
♦ Fermeture de porte se composant d'une tige mobile (⇒ clenche) dont l'extrémité vient par translation ou rotation se bloquer dans une pièce (⇒ mentonnet) fixée au chambranle.
♢ Spécialt Clenche d'un loquet. « vous n'avez qu'à soulever le loquet de la grille » (Colette). Loquet en bois. ⇒vx bobinette.
● loquet nom masculin (ancien français loc, serrure, de l'ancien anglais loc, verrou) Dispositif de fermeture constitué par une tige plate fixée à la porte par une vis et mobile autour de cette vis. Dans une serrure, pêne demi-tour rectiligne pouvant se soulever par mouvement angulaire dans son plan, puis s'immobiliser en retombant dans le cran de la gâche.
loquet
n. m. Fermeture de porte formée d'une clenche mobile qui vient se bloquer dans une pièce métallique (mentonnet) fixée au chambranle.
I.
⇒LOQUET1, subst. masc.
Système de fermeture de porte ou de volet constitué d'une barre pivotante s'enclenchant dans un étrier ou d'une tringle plate dont une extrémité retombe dans un mentonnet grâce à son poids ou à l'aide d'un ressort (d'apr. BARB.-CAD. 1963, DEW. Technol. 1973). Enclencher, lever, mettre, pousser, secouer, soulever, tirer le loquet; loquet de bois, de fer; gros, petit loquet; loquet extérieur. Par bonheur, il n'y touchait que par le dos, et son corps faisait angle droit avec cette porte qui ne fermait qu'au loquet (DU CAMP, Mém. suic., 1853, p. 69). Le Français vérifia d'un regard la fermeture de la porte, dont il avait abaissé l'énorme loquet de chêne que Bisbillitta n'eût soulevé qu'à grand-peine (BERNANOS, Nuit, 1928, p. 26) :
• ... le loquet qui, normalement, eût dû précéder la serrure, n'apparaît que vers le XIVe siècle, mais il présente tout de suite une grande perfection. Un dispositif de pène dormant paralyse le loquet et il est commandé par la clé. Ce loquet peut ensuite être manœuvré soit à l'aide de la clé à l'extérieur ou à l'intérieur, soit directement, mais de ce côté seulement. On connaît à Lalinde, dans la Dordogne, l'un de ces beaux loquets.
FILLON, Serrurier, 1942, p. 22.
Rem. P. méton., loquet peut signifier l'élément mobile qui le compose, c'est-à-dire la clenchette (cf. LITTRÉ) ou le support sur lequel il est fixé, c'est-à-dire la porte. Pendant qu'au loquet siffle ou miaule quelque lutin, sans lumière et sans grandes paroles, il faut attendre le sommeil (LAMART., Cours litt., 1859, p. 261).
♦ En partic. Couteau à loquet. ,,Couteau qu'on ne peut fermer qu'en retirant le ressort avec le pouce`` (CHESN. 1857-58).
— Spécialement
♦ ARTILL. Organe qui sert à relier le volet à la frette de culasse pendant le mouvement d'ouverture de la culasse (d'apr. Lar. 20e). Le moindre choc peut faire tourner le levier et ouvrir la culasse [du fusil Berdan]. Mais cet inconvénient disparaît grâce au loquet de sûreté (LEDIEU, CADIAT, Nouv. matér. nav., 1890, p. 337).
♦ MAR. ,,Tige de fer qui ferme une écoutille`` (GRUSS 1952). Pour les tiges de rondelles [des canons], goujons et loquets, on fait exclusivement usage d'acier de cémentation fondu au creuset (LEDIEU, CADIAT, Nouv. matér. nav., 1890p. 101).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. 1694. Étymol. et Hist. Fin XIIe s. (Anseïs de Metz, éd. J. Green, 6415). Soit dimin. de l'anglo-norm., norm. loc « loquet » (1174-76, GUERNES DE PONT-STE-MAXENCE, St Thomas, éd. E. Walberg, 5448; 1474, Myst. de l'Inc. et Nativ. ds GDF.), lui-même empr. de l'a. angl. loc. « id. », soit empr., avec suff. dimin. -et, du correspondant m. néerl. loke (FEW t. 16, p. 475a).
II.
⇒LOQUET2, subst. masc.
A. — Chacun des pinceaux de chiendent ou de soie, dont la brosse est formée (d'apr. HAVARD t. 3 1889).
B. — ,,Laine qui provient du dessous des cuisses du mouton`` (CHESN. 1857-58).
Prononc. : []. Étymol. et Hist. 1. 1530 « mèche de cheveux » (PALSGR.., p. 237b); 2. a) 1556 « touffe de laine » (R. LE BLANC, Subtilités de Cardan, 118 r° ds DELB. Notes mss); b) 1723 plur. « petites touffes de laines coupées sur les cuisses des bêtes à laine et peu estimées » (SAVARY). Dér. du m. néerl. locke « boucle, mèche de cheveux » (loque1); suff. dimin. -et. Fréq. abs. littér. : 181.
loquet [lɔkɛ] n. m.
ÉTYM. V. 1210; loc, v. 1190; dimin. du moy. néerl. loke ou de l'anglo-normand loc, mot de l'anc. anglais.
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♦ Fermeture de porte se composant d'une tige mobile (⇒ Clenche ou clenchette) dont l'extrémité vient par translation ou rotation se bloquer dans une pièce (⇒ Mentonnet) fixée au chambranle. || Loquet qu'on manœuvre avec le pouce (⇒ Poucier), à l'aide d'un bouton (⇒ Cadole). || Loquet d'une porte à claire-voie (cit. 3). || Loquet dont les pièces sont rouillées, coincées (cit. 2).
1 Et que l'on est reconnaissant (…) à la porte d'être si lourde (…) lorsqu'on a mis entre soi et l'aveuglant éclat du jour ses deux énormes portants de cèdre fermés par un loquet de fer.
Jérôme et Jean Tharaud, Rabat, II.
♦ Spécialt. Clenchette du loquet. || Abaisser le loquet, pour fermer. || Lever, soulever le loquet, pour ouvrir. || Loquet en bois. ⇒ Bobinette. || Forcer, faire ployer un loquet (→ Épaule, cit. 20).
2 Les hommes d'équipe n'avaient pas encore tourné les loquets des portières qu'une d'elles s'ouvrit (…)
Zola, la Bête humaine, V, p. 135.
3 Vous persistez à vouloir entrer ? Eh mon Dieu, je vous donne le secret : vous n'avez qu'à soulever le loquet de la grille.
Colette, Belles saisons, p. 23.
♦ Techn. Anciennt. || Loquet de sûreté (de la culasse d'un canon). — Mar. || Loquet d'écoutille.
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DÉR. Loqueteau, loqueter.
Encyclopédie Universelle. 2012.