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lucarne

lucarne [ lykarn ] n. f.
• fin XIVe; luquarme 1335; p.-ê. altér. de l'a. fr. lucanne (1261), du frq. °lukinna, d'apr. l'a. fr. luiserne « flambeau, lumière », lat. lucerna « lampe »
1Petite fenêtre, pratiquée dans le toit d'un bâtiment pour donner du jour à l'espace qui est sous le comble. faîtière. Lucarne ronde, ovale ( œil-de-bœuf) , carrée. Lucarne à tabatière. Lucarne des combles, d'un grenier, d'une mansarde. chien-assis.
2Petite ouverture pratiquée dans un mur, une cloison, une paroi. Lucarne d'une entrée. Lucarne grillée d'un cachot. La télévision, « une lucarne ouverte sur l'univers fascinant de la vie américaine » (Tournier).
La petite lucarne, les étranges lucarnes : la télévision.
3Opt. Ouverture limitant le champ d'un instrument d'optique.
4Sport Au football, Chacun des deux angles supérieurs formés par les poteaux des buts.

lucarne nom féminin (altération de l'ancien français lucanne, du francique lûkinna, sous l'influence de l'ancien français luiserne, lumière, du latin lucerna) Ouvrage établi en saillie sur une toiture et permettant d'éclairer et de ventiler le comble, d'accéder à la couverture, etc. Dans les meubles de la Renaissance, médaillon sculpté d'où sort une tête de personnage. L'un des deux angles supérieurs d'un but de football. ● lucarne (expressions) nom féminin (altération de l'ancien français lucanne, du francique lûkinna, sous l'influence de l'ancien français luiserne, lumière, du latin lucerna) Familier. Étrange lucarne, écran de télévision. Lucarne d'entrée, lucarne de sortie, cercles qui, dans un instrument d'optique, limitent la largeur du champ.

lucarne
n. f. Ouverture vitrée pratiquée à la surface d'une toiture pour donner du jour.

⇒LUCARNE, subst. fém.
A.— ARCHIT. Petite fenêtre de forme variée faisant généralement saillie, pratiquée dans le toit d'un bâtiment pour donner du jour et de l'air aux combles. Lucarne d'une mansarde. Lucarnes : les yeux carrés des toits (RENARD, Journal, 1906, p. 1038). Il y a là-haut [au grenier] une petite fenêtre, plutôt une lucarne, et, comme elle donne sur l'extérieur de la propriété, M. Stangerson l'a fait également garnir de barreaux (G. LEROUX, Myst. ch. jaune, 1907, p. 16).
P. métaph. Je crois (...) que son cœur n'est plus qu'une petite souris qui s'agite en essayant de respirer aux lucarnes de sa vie (L. DE VILMORIN, Migraine, 1959, p. 13) :
1. ... je regardais seulement de temps à autre ta chère image, ta belle et bonne figure, par une lucarne de mon cœur restée ouverte.
FLAUB., Corresp. 1853, p. 134.
B.— P. anal.
1. Petite ouverture pratiquée dans un véhicule. Je suis bien aise de l'avoir vu [Louis-Philippe] par la lucarne de la calèche de M. de Talleyrand (CHATEAUBR., Mém., t. 4, 1848, p. 411). Par les lucarnes grillagées [du wagon], ses camarades, cadenassés dans les voitures voisines, lui tendirent leurs bidons qu'il accepta complaisamment d'aller remplir (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 222).
2. Petite ouverture pratiquée dans un mur, une cloison, une paroi. Lucarne d'une entrée. À travers le rideau de gaze de la petite lucarne de la loge, j'entrevis les comédiens et la pièce qu'ils jouaient (VIGNY, Servit. et grand. milit., 1835, p. 109). L'homme (...) aperçut à travers la petite lucarne de la porte, dans l'ombre, son chapeau tombé à terre (BERNANOS, Soleil Satan, 1926, p. 274) :
2. ... une étroite lucarne ogive, fermée de deux barreaux de fer en croix, donnant sur la place, seule ouverture qui laisse arriver un peu d'air et de jour à une petite cellule...
HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 237.
C.— Spécialement
1. HORLOG. Ouverture dans le cadran d'une horloge, d'une pendule. La lucarne du coucou évolua hors de son cadre, comme sous la poussée d'une chiquenaude, et l'oiseau se montra un instant, le temps d'exécuter une courbette courtoise en chantant l'heure qu'il était (COURTELINE, Ronds-de-cuir, 1893, 5e tabl., 2, p. 174).
2. OPT. Lucarne d'entrée, de sortie. Cercle fictif qui, dans un instrument d'optique, limite la largeur du champ. (Dict. XXe s.).
3. FOOTB. Angle supérieur, droit ou gauche, des buts. Piasecki, d'un superbe tir-canon dans la lucarne, au terme d'une action confuse, redonna un but d'avance aux Strasbourgeois (Dernières Nouvelles d'Alsace, Sports I, 3 juin 1981, col. 2).
4. Fam., p. iron. Écran de récepteur de télévision; p. méton. l'appareil dans son ensemble. Étrange lucarne. Une « lucarne », c'est ainsi qu'on appelle souvent le petit écran (...). La télévision est en effet une lucarne à travers laquelle le spectateur devrait redécouvrir d'un œil neuf le monde qui l'entoure (L'Express, 4 déc. 1972).
REM. 1. Lucarnée, adj. fém., hapax. La draperie blanche, coupée, lucarnée, en quelque sorte, au-dessus du dossier, par un cartel figurant les armes de l'Abbé, peintes (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 251). 2. Lucarnon, subst. masc. Petite lucarne. (Dict. XXe s.).
Prononc. et Orth. :[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1261 lucanne [dans un cont. lat.] « ouverture pratiquée dans le toit d'une maison pour donner du jour, de l'air à l'espace situé sous les combles » (BN 9019, fol. 23 ds GDF. Compl.); 1335 luquarme (Compte d'Oudart de Lagny, A.N. KK 3a, f° 274 v° ds GDF. Compl.); 1531 [éd.] lucarne (Perceforest, t. 4, f° 48 ds LITTRÉ); 2. 1813 « petite ouverture pratiquée dans un mur, une paroi, une cloison » (JOUY, Hermite, t. 3, p. 237); 3. 1840 p. métaph. (SAND, Compagn. Tour de Fr., p. 289 : la lucarne étroite de l'usage et des conventions) : 4. 1893 horlog. (COURTELINE, loc. cit.). De l'a. b. frq. lukinna « ouverture pratiquée dans le toit d'une maison », dér. en -inna de luk « id., hublot », que l'on suppose d'apr. le néerl. luik « trappe; contrevent; volet, ... » (déjà luke « moyen de fermeture » en m. néerl.); m. b. all. « lucarne, hublot »; all. Luke « id. ». Le maintien du -k- en fr. révèle que le mot y a été introduit assez tard. Lucanne encore attesté jusqu'au mil. du XVe s. (et encore vivant de nos jours dans certains dial., v. FEW t. 16, p. 490a) a été évincé par la forme altérée lucarne due à un croisement avec les représentants fr. du lat. lucerna « lampe » (« lucarne » en lat. médiév.; cf. NIERM.), en partic. l'anc. subst. luiserne « flambeau, lumière » (v. luzerne). Fréq. abs. littér. :485. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 652, b) 1 032; XXe s. : a) 650, b) 561. Bbg. Archit. 1972, p. 115.

lucarne [lykaʀn] n. f.
ÉTYM. Fin XIVe; luquarme, 1335; orig. incert., p.-ê. altér. de l'anc. franç. lucane (1261), du francique lukinna, d'après l'anc. franç. luiserne « flambeau, lumière », lat. lucerna « lampe » (→ Lucernaire, luzerne); p.-ê. du provençal lucana, du lat. lucanus « lumineux » (Guiraud), par un verbe dérivé luquer « regarder », sur le modèle de caverne, taverne.
1 Petite fenêtre, pratiquée au toit d'un bâtiment pour donner du jour, de l'air à l'espace qui est sous le comble. Faîtière. || Lucarne ronde, ovale ( Œil-de-bœuf), carrée, rectangulaire (→ Cligner, cit. 1). || Lucarne flamande, à fronton; lucarne demoiselle, à la capucine, lucarne rampante. || Lucarne à tabatière. || Ouverture, vitrage, côté (ou jouée), pignon, gable d'une lucarne. || Lucarne des combles (cit. 8), d'un grenier (cit. 6 et 11), d'un galetas, d'une mansarde (→ Éclairer, cit. 4). || Lucarnes sur un toit (→ Clignement, cit. 4); || toit fenestré (cit.) de lucarnes.
1 C'était le toit du Bâtiment-Neuf. On y remarquait quatre lucarnes-mansardes armées de barreaux (…)
Hugo, les Misérables, IV, VI, III.
2 Un jour bleu, frissonnant, tombait d'une lucarne enchâssée dans la toiture.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, IX, XI.
2 (1813). Petite ouverture pratiquée dans un mur, une cloison, une paroi. || La lucarne d'une entrée (cit. 19), d'un hall. || Lucarne grillée d'un cachot (→ In pace, cit. 1). || Lucarnes d'un four (→ Fulgurant, cit. 3).
3 À gauche de la porte d'entrée, sur le boulevard, à hauteur d'homme, une lucarne, qu'on avait murée, faisait une niche carrée pleine de pierres que les enfants y jetaient en passant.
Hugo, les Misérables, II, IV, I.
4 L'antichambre n'était pas obscure. Il lui arrivait de la lumière par la porte vitrée de la salle à manger, et par une lucarne ovale qui donnait sur l'escalier.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. II, VI, p. 63.
Spécialt. Cercle qui limite la largeur du champ, dans un instrument d'optique. || Lucarne d'entrée, de sortie.
Loc. plais. (V. 1960, A. Ribaud dans un pastiche de style classique, in le Canard enchaîné). Les étranges lucarnes : la télévision.
3 (1965, in Petiot). Football. Chacun des deux angles supérieurs formés par les poteaux des buts.
DÉR. Lucarnon ou lucarneau.

Encyclopédie Universelle. 2012.