malveillance [ malvɛjɑ̃s ] n. f.
1 ♦ Mauvais vouloir (à l'égard de qqn); tendance à blâmer autrui, à lui vouloir du mal. Regarder qqn avec malveillance. ⇒ hostilité. Malveillance ouverte, manifeste. ⇒ agressivité, animosité, désobligeance. « La malveillance et le dénigrement sont les deux caractères de l'esprit français » (Chateaubriand). ⇒ malignité. Sa malveillance envers vous, à votre égard.
2 ♦ Intention de nuire, acte criminel. Incendie, accident dû à la malveillance. ⇒ sabotage. — Acte de malveillance, perpétré en cachette pour nuire à qqn.
⊗ CONTR. Bienveillance; amitié, sympathie.
● malveillance nom féminin Mauvaise disposition d'esprit à l'égard de quelqu'un : Regarder quelqu'un avec malveillance. Dessein de nuire : Incendie attribué à la malveillance. ● malveillance (synonymes) nom féminin Mauvaise disposition d'esprit à l'égard de quelqu'un
Synonymes :
- animosité
- désobligeance
- hostilité
- malignité
- méchanceté
Contraires :
Dessein de nuire
Synonymes :
- sabotage
malveillance
n. f.
d1./d Disposition à vouloir du mal à son prochain; disposition à blâmer, à critiquer autrui.
d2./d Intention criminelle. Un incendie dû à la malveillance.
⇒MALVEILLANCE, subst. fém.
A.— Disposition d'esprit à l'égard de quelqu'un, qui conduit à le juger défavorablement, à lui vouloir du mal. Anton. bienveillance (v. ce mot B). Parler de qqn avec malveillance; être inspiré par la malveillance; regarder qqn avec une envieuse malveillance; être entouré d'une sourde malveillance. Dire de quelqu'un, fût-ce d'un personnage illustre : « On n'est pas plus bête » est certainement un acte de malveillance (BLOY, Journal, 1902, p. 139). La malveillance publique l'accusait de gagner de l'argent avec son œuvre, et même avec ses protégés. Elle dut quitter le quartier, partir, découragée (ROLLAND, J.-Chr., Amies, 1910, p. 1228) :
• 1. La pièce a été écoutée jusqu'au bout, malgré la malveillance des journalistes qui voulaient à toute force, contraindre l'acteur à demeurer dans le bouffon, et à jouer comiquement le pathétique.
BALZAC, Corresp., 1840, p. 84.
B.— P. méton.
1. Propos désobligeant, blessant, tenu contre quelqu'un. Elle cessait de prendre part à la conversation, non seulement avec la parole, mais avec l'expression du visage. Soit pour ne pas contribuer aux malveillances qu'on disait sur telle ou telle, ou pour toute autre raison (PROUST, Prisonn., 1922, p. 348). Il écoute les bruits qui courent, les malveillances qui font lever autour de cette ombre un décor sordide et cruel (BRASILLACH, Corneille, 1938, p. 417).
2. Intention, volonté de nuire; acte criminel. Ce sont des forêts entières qui flambent allumées par la malveillance des bergers (LORRAIN, Heures Corse, 1905, p. 98). Un incendie « attribué à la malveillance » (A. FRANCE, Pt Pierre, 1918, p. 28) :
• 2. En famille, on discutait indéfiniment sur les causes du sinistre : une cigarette jetée? La malveillance? Thérèse rêvait qu'une nuit elle se levait, sortait de la maison, gagnait la forêt la plus envahie de brandes, jetait sa cigarette jusqu'à ce qu'une immense fumée ternît le ciel de l'aube...
MAURIAC, Th. Desqueyroux, 1927, p. 238.
REM. Malveillamment, adv. Avec malveillance. (Dict. XXe s.).
Prononc. et Orth. :[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1165 mauvoillance, malveillance (BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, 2983, 26374 ds T.-L.). Dér. de malveillant; suff. -ance; cf. le lat. malevolentia « malveillance, jalousie ». Fréq. abs. littér. :264. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 418, b) 214; XXe s. : a) 282, b) 480. Bbg. COHN (G.). Arch. St. n. Spr. 1899, t. 103, p. 212. — DELB. Matér. 1880, p. 195.
malveillance [malvɛjɑ̃s] n. f.
ÉTYM. V. 1240, malvoillance; mauvoillance, v. 1160; de malveillant.
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1 Mauvais vouloir à l'égard de quelqu'un, disposition d'esprit qui conduit à juger autrui défavorablement, à lui vouloir du mal. || Regarder qqn avec malveillance. ⇒ Hostilité. || Son échec au concours est dû à la malveillance du jury. || J'avais deviné son antipathie avant d'éprouver sa malveillance. || Il est plein de rancune, de ressentiment, méfiez-vous des effets de sa malveillance. || Malveillance ouverte, manifeste. ⇒ Agressivité, animosité, désobligeance. || Malveillance envers le talent et la vertu (→ Célébrité, cit. 5). || Malveillance des critiques envers un ouvrage, un auteur (→ Enterrer, cit. 17). || « La malveillance et le dénigrement (cit. 1) sont les deux caractères de l'esprit français » (Chateaubriand). ⇒ Malignité, méchanceté.
1 C'est si terrible de vivre entouré de malveillance, d'avoir toujours peur, d'être toujours sur le qui-vive (…)
Alphonse Daudet, le Petit Chose, I, VII.
1.1 Mais quand la pensée du vice n'a plus rien d'horrible, qu'on fait société avec lui, parler du vice n'est plus rien de si terrible, et être ami des gens, puisqu'on peut avoir des amis tels, n'est plus rien de si sacré. La malveillance devient le compromis naturel entre l'indignation et l'amitié.
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 873.
2 Étourdi, oubliant tout, il passa sans transition de la plus agressive malveillance au plus spontané, au plus illusoire élan de tendresse (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. IV, p. 257.
3 (…) cette vieille fille que sa maladie prédisposait à la malveillance (…)
J. Green, Adrienne Mesurat, I, IV.
2 Spécialt. Intention de nuire, visée criminelle. || Incendie, accident dû à la malveillance. ⇒ Sabotage.
4 En famille, on discutait indéfiniment sur les causes du sinistre : une cigarette jetée ? la malveillance ?
F. Mauriac, Thérèse Desqueyroux, VIII.
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CONTR. Amitié, amour, complaisance, faveur, grâce, obligeance, sympathie. — Bienveillance.
Encyclopédie Universelle. 2012.