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mante

1. mante [ mɑ̃t ] n. f.
• 1404; a. provenç. manta, lat. médiév. manta, var. fém. du bas lat. mantus
Anciennt Manteau de femme très simple, ample et sans manches. Mante à capuchon. « les femmes enveloppées dans leurs grandes mantes brunes » (A. Daudet). ⊗ HOM. Menthe. mante 2. mante [ mɑ̃t ] n. f.
• 1734; lat. zool. mantis, mot gr. « prophétesse »
♦ MANTE ou MANTE RELIGIEUSE : insecte carnassier d'Europe de l'Ouest et d'Amérique (dictyoptères) qui se tient immobile, comme en prière, avant de saisir brusquement sa prise. La mante femelle dévore le mâle après l'accouplement. Fig. Une mante religieuse : une femme cruelle avec les hommes, qui les « dévore » (cf. Mangeuse d'hommes). mante 3. mante [ mɑ̃t ] n. f.
• d. i.; lat. zool. manta (1829), de l'esp. manta « couverture »
Zool. Poisson cartilagineux (hypotrèmes), raie pélagique qui peut atteindre 6 mètres de long. La mante de l'Atlantique, appelée aussi raie cornue.— On dit aussi MANTA .

mante nom féminin (latin scientifique mantis, du grec mantis, prophétesse) Insecte carnassier à petite tête triangulaire très mobile, aux pattes antérieures ravisseuses, qui chasse à l'affût. (Nom usuel mante religieuse ou mante prie-Dieu.) Grande raie pélagique (5 m de long, 1 000 kg) de l'océan Atlantique, inoffensive, vivipare, à cornes céphaliques et à queue effilée. ● mante (expressions) nom féminin (latin scientifique mantis, du grec mantis, prophétesse) Mante religieuse, femme qui fait des hommes ses proies. ● mante (homonymes) nom féminin (latin scientifique mantis, du grec mantis, prophétesse) mente forme conjuguée du verbe mentir mentent forme conjuguée du verbe mentir mentes forme conjuguée du verbe mentir menthe nom fémininmante (synonymes) nom féminin (latin scientifique mantis, du grec mantis, prophétesse) Grande raie pélagique (5 m de long, 1 000 kg) de l'océan Atlantique...
Synonymes :
- céphaloptère
- diable de mer
- manta
- raie manta
mante nom féminin (ancien provençal manta, du bas latin manta) Ample cape à capuchon froncé portée autrefois par les femmes du peuple. Dans la société traditionnelle, grand voile que portaient les femmes en deuil. Chape de laine à capuchon que le pape porte quelquefois. Manteau de certaines religieuses. ● mante (homonymes) nom féminin (ancien provençal manta, du bas latin manta) mente forme conjuguée du verbe mentir mentent forme conjuguée du verbe mentir mentes forme conjuguée du verbe mentir menthe nom féminin

mante
n. f.
d1./d Insecte dictyoptère carnassier des régions tempérées et chaudes, au corps étroit et allongé, cour. appelé mante religieuse.
d2./d Grande raie cornue pouvant atteindre 5 m d'envergure. Syn. diable de mer.

I.
⇒MANTE1, subst. fém.
A. HIST. DU VÊTEMENT
1. Grand voile noir traînant jusqu'à terre porté par les femmes en signe de deuil. (Dict. XIXe et XXe s.).
2. Vêtement ample et sans manches, le plus souvent avec capuchon, porté surtout par les femmes au-dessus des autres vêtements pour se protéger du froid. Synon. cape. Mante de bure, d'hermine, de velours. Une jeune femme occupée à broder (...) reconnut, à travers les carreaux du vitrage, la mante de forme antique et de soie violette dans laquelle la vieille dame était enveloppée (BALZAC, Épis. Terr., 1830, p. 430). Moi [l'auteur] j'ai mis ma mante noire, et je suis sorti (BARB. D'AUREV., Memor. pour l'A... B..., 1864, p. 440):
♦ ... les paysannes et les ouvrières portent encore, en Provence, ces larges mantes, que l'on nomme pelisses dans le pays, et dont la mode doit remonter fort loin.
ZOLA, Fortune Rougon, 1871, p. 14.
B.En partic. Vêtement de forme analogue porté encore de nos jours par des religieuses ou des membres d'un organisme de bienfaisance. Deux nonnes du «social service» à mantes grises (ROY, Bonheur occas., 1945, p. 17).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. menthe et formes du verbe mentir. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. a) 1404 «sorte de manteau court à capuchon et sans manches que portent les voyageurs» (doc. ds DU CANGE, s.v. manta); b) 1690 «cape de laine avec capuchon que porte le pape» (FUR.); c) 1694 «habit que portent quelques religieuses» (Ac.); 2. 1688 «grand voile noir fort long que les dames de la cour portent dans les deuils» (RICH.). Empr. de l'a. prov. manta «manteau» (ca 1200-XVe s. ds FEW t. 6, 1, p. 277b) qui représente soit le b. lat. manta (att. vers 800 ds DU CANGE), fém. de mantum (manteau), soit le rad. préindo-européen mant- avec suff. (cf. les développements sém. du basque mantar «chemise; couverture de barque; mucosité des yeux; crasse sur les habits» et la lettre de Theodemarus de Montecassino à Charlemagne où manta est opposé à cuculla qui était le terme en usage dans le lat. du nord de la France). Mante a désigné en outre une espèce de couverture (1514, doc. ds GAY), sens conservé dans certains dial. (FEW t. 6, 1, pp. 276b-278).
II.
⇒MANTE2, subst. fém.
ENTOMOL. Insecte orthoptère carnassier, caractérisé par des pattes antérieures ravisseuses, propres à la capture des proies, vivant dans les régions tempérées. Au bout de ce vieux cep, une mante verte, toute déployée, darde vers la flamme son grand rostre en dent de scie (GIONO, Colline, 1929, p. 163).
Mante religieuse. [P. réf. à la position favorite de l'insecte, les pattes antérieures repliées l'une contre l'autre et jointes] Je ne «comprends» pas la mimique sexuelle du chien, encore moins celle du hanneton ou de la mante religieuse (MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945, p. 215):
♦ Voilà, madame, mon histoire. J'aurais encore à vous conter celle d'une mante, mantis religiosa — qu'on appelle ici Prega-Diou, prie-Dieu (...). Elle marche debout sur quatre pattes, sur deux pinces rapprochées sous le menton. C'est pour cela qu'on l'appelle en patois prie-Dieu.
MÉRIMÉE, Lettres à Mme de la Rochejacquelein, 1870, p. 191.
♦[P. réf. à la mante femelle qui dévore souvent le mâle après l'accouplement] Femme cruelle et dangereuse. Je ne vous reproche pas d'avoir été un chef dérisoire, un mâle de mante religieuse, je vous reproche d'avoir été père comme on est parrain (H. BAZIN, Mort pt cheval, 1949, p. 228).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. menthe et formes du verbe mentir. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1734 (RÉAUMUR, Mémoires pour servir à l'hist. des insectes, t. 1, p. 19). Empr. au lat. des naturalistes mantis (att. dès la 1re éd. du Systema naturae de LINNÉ en 1735, v. Fr. mod. t. 18, p. 236) qui l'ont pris au gr. «prophétesse, devineresse; mante [insecte] (chez Théocrite)», cet insecte ayant été ainsi nommé à cause de son attitude hiératique.
STAT.Mante1 et 2 . Fréq. abs. littér.:147.
III.
⇒MANTE3, subst. fém.
ICHTYOL. Mante marine. Grande raie pouvant atteindre huit mètres d'envergure et un poids de 3 tonnes. Synon. diable de mer, raie cornue. Il existe en haute mer des formes aberrantes dont le profil est loin d'être adapté à une nage rapide: (...) les gigantesques Mantes, ces Raies pélagiques pourvues de deux cornes de part et d'autre de la bouche (Zool., t. 3, 1974, p. 1161 [Encyclop. de la Pléiade]).
Prononc.:[]. Homon. menthe et formes du verbe mentir. Étymol. et Hist. 1954 (R. et M.-L. BAUCHOT, Les poissons, p. 63 ds ROB. Suppl.). Empr. au lat. des zoologistes manta, lequel est issu de l'esp. manta, proprement «couverture», att. comme nom de ce poisson en Amérique du Sud dès le XVIIIe siècle.

manta [mɑ̃ta] ou mante [mɑ̃t] n. f.
ÉTYM. D. i. (XXe ?); lat. zool. manta, de l'esp. manta, proprt « couverture », attesté comme nom de ce poisson en Amérique du Sud dès le XVIIIe.
Zool. Raie cornue (dite aussi diable de mer).
0 Enfin la Mante ou Raie-Cornue (manta birostris) peut atteindre de grandes dimensions : 8 m d'envergure et un poids de plusieurs tonnes; chaque pectorale se prolonge en avant de la tête en une espèce de rostre.
R. et M.-L. Bauchot, les Poissons, p. 63.
HOM. 1. Mante, 2. mante (mante religieuse), menthe, formes du verbe mentir.
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1. mante [mɑ̃t] n. f.
ÉTYM. 1404; anc. provençal manta, lat. médiéval manta, var. fém. du bas lat. mantus.
1 Anciennt. Grand voile de crêpe noir traînant jusqu'à terre que portaient les dames aux deuils de la cour.
2 Vêtement de dessus, ample et sans manches, généralement porté par les femmes et quelquefois par les hommes. Manteau (→ Haillon, cit. 1; harpe, cit. 2). || « S'envelopper chaudement dans une mante » (Académie). || Mante à capuchon.
0 (…) les femmes enveloppées dans leurs grandes mantes brunes où les enfants se serraient et s'abritaient.
Alphonse Daudet, Lettres de mon moulin, « Trois messes basses ».
3 Manteau que portent certaines religieuses.
HOM. Mante (V. Manta), 2. mante, menthe, formes du verbe mentir.
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2. mante [mɑ̃t] n. f.
ÉTYM. 1734; lat. zool. mantis, mot grec « prophétesse », par allus. à « la position favorite de l'insecte, les pattes antérieures repliées et jointes » (Dauzat).
Insecte dictyoptère (Mantidés), carnassier des régions tempérées appelé aussi prie-Dieu, religieuse, pour son attitude évoquant la prière. (→ Conglutiner, cit. 1). || La mante femelle dévore souvent le mâle après l'accouplement.REM. Le syntagme mante religieuse est un pléonasme étymologique.
1 (…) ce sont les femelles des mantes bien plus fortes que les mâles (…) qui se livrent à la lutte pour l'amour (…) Elle est polyandre, cette femelle terrible. Alors que les autres insectes refusent le mâle, quand leurs ovaires ont été fécondés, la mante en accepte deux, trois, quatre, jusqu'à sept : et cette barbe-bleue, l'œuvre accomplie, les croque sans rémission.
R. de Gourmont, Physique de l'amour, XIV.
2 (toi) Qui donnas à la mante un aspect religieux
Pour le mâle croqué qui se souvient des cieux.
R. Queneau, Petite cosmogonie portative, p. 141.
tableau Classification des insectes.
Fig. Une mante religieuse : une femme cruelle à l'égard des hommes, qui les « dévore ».
HOM. Mante (V. Manta), 1. mante, menthe, formes du verbe mentir.

Encyclopédie Universelle. 2012.