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marivaudage

marivaudage [ marivodaʒ ] n. m.
• 1812; « préciosité » 1760; de Marivaux, n. d'un écrivain fr. du XVIIIe
Propos, manège de galanterie délicate et recherchée. badinage. Il n'y a eu entre eux que du marivaudage.

marivaudage nom masculin Littéraire. Badinage spirituel et superficiel ; échange de propos galants et précieux.

marivaudage
n. m.
d1./d LITTER Affectation, préciosité du style (à la manière de Marivaux).
d2./d Galanterie raffinée, affectation dans l'expression des sentiments amoureux.

⇒MARIVAUDAGE, subst. masc.
A. Littér. Recherche dans le langage et le style, dans l'analyse et l'expression des sentiments. Synon. affectation, afféterie, préciosité. Si ma critique n'avait été que du marivaudage, M. de Lamennais n'aurait point paru si piqué (SAINTE-BEUVE, Pensées, 1868, p. 68). Ce n'est encore que marivaudage; jusqu'ici, les traits d'esprit et autres bonnes manières nous dérobent à qui mieux mieux la véritable pensée qui se cherche elle-même (BRETON, Manif. Surréal., 1er Manif., 1924, p. 21).
B. P. ext. Attitude, propos d'une galanterie délicate, recherchée, subtile, en particulier dans le domaine amoureux. Synon. badinage. Eh bien, madame, voilà un mois que nous nous en tenons au marivaudage... Qu'un homme ordinaire marivaude, je comprends cela... mais moi, madame (MEILHAC, HALÉVY, Belle Hélène, 1865, II, 4, p. 221). Elle est inapte aux mondanités, aux marivaudages, à l'amitié, elle exige des êtres humains des rapports réels (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 115):
♦ Quelques étapes [dans l'histoire générale des moeurs] sont particulièrement significatives qui permettent de montrer à quel point les conventions tendant à greffer sur l'instinct un véritable jeu sont assez comparables à des institutions sociales: ce sont par exemple l'amour courtois au Moyen Âge, le marivaudage au XVIIIe siècle, et aujourd'hui, ce que nous appelons le flirt.
Jeux et sports, 1967, p. 812.
Prononc. et Orth.: []. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1760 «style, propos où l'on raffine sur le sentiment et l'expression» (DIDEROT, Lett. à S. Volland, 6 nov., p. 183); 2. 1812 «badinage subtil et recherché» marivaudage sentimental (JOUY, Hermite, t. 1, p. 20). Dér. de marivauder; suff. -age. Fréq. abs. littér.: 26. Bbg. DELOFFRE (F.). Marivaux et le marivaudage. Paris, 1955, p. 605. MACK t. 2 1939, p. 184, 191, 285. — MIGL. Nome propr. 1968 [1927], p. 188, 327.

marivaudage [maʀivodaʒ] n. m.
ÉTYM. 1760, Diderot; de Marivaux, écrivain français du XVIIIe siècle.
1 Hist. littér. Préciosité, recherche dans le langage et le style, et, spécialt, dans la stratégie des rapports sentimentaux (comme dans les pièces de Marivaux).
1 Sans doute le mot de marivaudage s'est fixé dans la langue à titre de défaut : qui dit marivaudage dit plus ou moins badinage à froid, espièglerie compassée et prolongée, pétillement redoublé et prétentieux, enfin une sorte de pédantisme sémillant et joli; mais l'homme, considéré dans l'ensemble, vaut mieux que la définition à laquelle il a fourni occasion et sujet.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 23 janv. 1854.
2 (Parler amoureusement, c'est dépenser sans terme, sans crise; c'est pratiquer un rapport sans orgasme. Il existe peut-être une forme littéraire de ce coïtus reservatus : c'est le marivaudage).
R. Barthes, Fragments d'un discours amoureux, p. 87.
2 Cour. Propos, manège de galanterie délicate et recherchée. Badinage. || Il n'y a eu entre eux que du marivaudage. || Marivaudage sentimental (→ Hésitation, cit. 1).

Encyclopédie Universelle. 2012.