marsouin [ marswɛ̃ ] n. m.
1 ♦ Mammifère cétacé (delphinidés) des mers froides et tempérées, plus petit que le dauphin, à museau bombé, à courte nageoire dorsale triangulaire. Marsouin des mers polaires. ⇒ bélouga.
2 ♦ (1858; « marin » 1791) Soldat ou gradé de l'ancienne infanterie de marine.
● marsouin nom masculin (ancien scandinave marsvin, porc de mer) Mammifère cétacé de toutes les mers, muni de dents et mangeur de poissons. (Les marsouins ont le dos noir ; on en distingue six espèces, dont plusieurs remontent les fleuves.) Argot. Soldat de l'infanterie de marine. Dans la construction navale en bois, forte pièce d'assemblage.
marsouin
n. m. Mammifère cétacé odontocète (Phocoena et genres voisins, Fam. delphinidés), dont une espèce, commune dans l'Atlantique, se rencontre souvent dans le sillage des navires.
⇒MARSOUIN, subst. masc.
A. — ZOOL. Mammifère cétacé vivant dans les mers froides ou tempérées, plus petit que le dauphin, à museau obtus et arrondi, dépourvu de bec, et qui possède une nageoire dorsale courte. Synon. cochon de mer. Les bombes s'ébattaient comme des joyeux marsouins (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p.287):
• ♦ BRINDOSIER: N'as-tu jamais vu ces longs poissons noirs, qui se jouent autour des navires et ne les quittent pas? Ce sont les coupants marsouins, ennemis des pêcheurs, terribles aux filets. MENELAS: Ce sont les amis du marin. Ils dansent et lui donnent la comédie. Eux et les mouettes, leurs commères criardes, on est sûr de les trouver, quand le coq apparaît à l'arrière avec ses seaux d'épluchures.
CLAUDEL, Protée, 1914, I, 3, p.314.
Huile de marsouin. Huile tirée de la graisse du marsouin et employée autrefois à divers usages. De l'huile de marsouin Ou même un peu de goudron (MALLARMÉ, Vers circonst., 1898, p.157).
— [Appliqué à l'homme] Vieilli
♦Péj. Homme laid ou sans éducation. Ils vous faudrait un ami qui se chargeât de dire son fait à ce marsouin-là, un sauvage qui a, dit-on, trois millions, et qui ne vous donne pas de dot (BALZAC, Goriot, 1835, p.54). [Appellation dépréc.] Tu as b..... renaclé pour venir au lof, vieux marsouin (SUE, Atar-Gull, 1831, p.9).
♦Arg. des marins
Soldat ou officier de l'infanterie de marine. Elle fout le camp, l'infanterie coloniale! Avant c'était des soldats, aux marsouins, maintenant c'est des escarpes (MILLE, Barnavaux, 1908, p.286). Ce sont les marsouins de la division bleue du général de Vassoigne qui résistèrent trois jours à Bazeilles (BARRÈS, Cahiers, t.10, 1913, p.166).
Maître nageur. Sur la plage de Dieppe, un baigneur essaie vainement d'apprendre à la cliente, une jolie Parisienne, à nager sur le dos. — C'est pourtant pas bien difficile, dit à la fin le marsouin (Le Diable amoureux ds FRANCE 1907).
Rem. Qq. dict. spéc. attestent aussi les sens de «contrebandier» et de «vieux marin».
B. — MARINE
1. Forte pièce de charpente courbe qui, dans les navires en bois, lie à la quille l'arcasse (à l'arrière) et l'étrave (à l'avant). À l'avant, le marsouin subsiste dans les navires de pêche et de commerce, mais avec les façons rasées des avants de yachts, il est la plupart du temps supprimé, ou remplacé par une courbe très ouverte (SOÉ-DUP. 1906).
2. ,,Tente qu'on établit sur l'avant du mât de misaine`` (BONN.-PARIS 1859).
3. ,,Piscine en toile qu'on établit le long du bord pour permettre aux hommes de se baigner sans danger dans les eaux où les requins abondent`` (LE CLERE 1960).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. [1086 zool., dans un texte lat. (Domesday book ds Z. rom. Philol. t. 8, 1884, p.325), attest. isolée] 1385 Dieppe d'apr. BL.-W.3-5; ca 1393 (Ménagier, II, 107 ds T.-L.); 2. 1464 «homme laid et mal élevé» (Pathelin, éd. R. T. Holbrook, 429); 3. 1828 «marin» (VIDOCQ, Mém., t.1, p.149); 4. 1858 «soldat ou gradé de l'infanterie de marine» (ESN.). B. 1. 1758 «pièce de charpente qui relie la quille d'un bateau à l'étrave» (SAVÉRIEN, Dict. hist., théorique et pratique de mar., 2, 352 d'apr. FEW t.16, p.536b); 2. 1840 «tente du gaillard d'avant» (Ac. Compl. 1842). Prob. empr. au danois ou au suédois marsvin «marsouin», peut-être par l'intermédiaire du m. néerl. meerswijn «id.», littéralement «cochon de mer». L'exemple de 1086 pourraît être une latinisation du terme ags. correspondant; voir les doutes exprimés à son sujet ds LATHAM.
marsouin [maʀswɛ̃] n. m.
ÉTYM. Déb. XIe; du scandinave marsvin, littéralt « cochon de mer ».
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1 Mammifère cétacé carnivore des mers froides et tempérées, plus petit que le dauphin, à museau obtus et bombé dépourvu de bec, à courte nageoire dorsale triangulaire (Delphinidés). || Le marsouin a été appelé cochon de mer. || Marsouin des mers polaires. ⇒ Bélouga.
0 Il parlait, avec l'abondance d'un poète, des thons et des marsouins, au milieu des bonds et des libertés desquels il avait si longtemps vécu. Il chantait leurs grands corps polis comme des armes; leurs museaux comme écrasés par la masse de l'eau opposée à leur marche; leurs ailerons et leurs nageoires, rigides comme le fer et coupants comme lui (…)
Valéry, Eupalinos, p. 111.
➪ tableau Noms de mammifères.
2 (1464). Fig., vx. Homme laid, malpropre.
3 (1858; « marin », 1828). Soldat ou gradé de l'infanterie de marine (de l'infanterie coloniale à l'époque de l'Empire français).
4 (1758). Par anal. de forme. Mar. Forte pièce de bois reliant la carlingue d'un navire à l'étrave et à l'arcasse.
♦ (1840). Tente du gaillard d'avant.
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DÉR. Marsouiner.
Encyclopédie Universelle. 2012.