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martyre

martyre [ martir ] n. m.
martirie 1080; lat. ecclés. martyrium martyr
1La mort, les tourments qu'un martyr endure pour sa religion, sa foi. baptême (du sang), supplice. La couronne, la palme du martyre. Le martyre de saint Sébastien.
2Par ext. La mort ou les souffrances que qqn endure pour une cause. « Le martyre est une sublimation [...] C'est une torture qui sacre » (Hugo).
3Peine cruelle, grande souffrance (physique ou morale). calvaire, supplice, torture, tourment. Sa maladie fut un long martyre. « en vérité c'est un martyre que cette séparation » (Mme de Sévigné). déchirement. Loc. Souffrir le martyre, intensément.
Situation pénible, désagréable. Pour une personne aussi active, l'inaction est un martyre.
⊗ HOM. Martyr.

martyre nom masculin (bas latin martyrium) Torture, supplice, mort que quelqu'un endure, en général pour la défense de sa foi, de sa cause : Le martyre de saint Étienne. Grande douleur physique ou morale ; état, situation extrêmement pénible : Toute sa vie fut un martyre. Souffrir le martyre.martyre (difficultés) nom masculin (bas latin martyrium) Sens et orthographe Ne pas confondre un martyr, une martyre (= une personne) et lemartyre (= le supplice). 1. Martyr, e n. et adj. = personne (à l'origine, chrétien) qui a souffert la mort pour sa foi, ou pour une cause à laquelle elle s'est sacrifiée. Sainte Blandine est une martyre lyonnaise. Les martyrs de la Résistance. - (Emploi adjectif) Une enfant martyre, victime de mauvais traitements. 2. Martyre n.m. = supplice, souffrance des martyrs. Le martyre infligé à sainte Blandine.martyre (homonymes) nom masculin (bas latin martyrium) martyr adjectif et nommartyre (synonymes) nom masculin (bas latin martyrium) Torture, supplice, mort que quelqu'un endure, en général pour la...
Synonymes :
- supplice
Grande douleur physique ou morale ; état, situation extrêmement pénible
Synonymes :
- calvaire
- torture
- tourment
martyr, martyre nom (bas latin martyr, du grec martus, -uros, témoin) Personne qui a souffert la mort pour sa foi religieuse, pour une cause à laquelle elle se sacrifie : Les martyrs de la Résistance. Chrétien mis à mort ou torturé en témoignage de sa foi. (On l'appelait aussi martyr de la foi ou confesseur [de la foi].) ● martyr, martyre (citations) nom (bas latin martyr, du grec martus, -uros, témoin) Guillaume Apollinaire de Kostrowitzky, dit Guillaume Apollinaire Rome 1880-Paris 1918 […] L'hérésiarque était pareil à tous les hommes car tous sont à la fois pécheurs et saints quand ils ne sont pas criminels et martyrs. L'Hérésiarque et Cie Stock Jean Calvin, de son vrai nom Cauvin Noyon, Oise, 1509-Genève 1564 Ainsi en est-il des reliques : tout y est si brouillé et confus, qu'on ne saurait adorer les os d'un martyr qu'on ne soit en danger d'adorer les os de quelque brigand ou larron, ou bien d'un âne, ou d'un chien, ou d'un cheval. Traité des reliques Albert Camus Mondovi, aujourd'hui Deraan, Algérie, 1913-Villeblevin, Yonne, 1960 L'homme est du bois dont on fait les bûchers. L'État de siège Gallimard Jules Huot de Goncourt Paris 1830-Paris 1870 et Edmond Huot de Goncourt Nancy 1822-Champrosay, Essonne, 1896 Dans l'histoire du monde, c'est encore l'absurde qui a le plus de martyrs. Journal Fasquelle Massimo Taparelli, marquis d'Azeglio Turin 1798-Turin 1866 Qu'a dit la vieille politique de vos pères ? Ne faites pas de martyrs. C'est donc qu'à un gouvernement injuste le martyr est plus nocif que le rebelle. Che cosa disse la vecchia politica dei vostri padri ? Non far martiri. E segno dunque che a un governo ingiusto nuoce più il martire che non il ribelle. I miei ricordi, XVImartyr, martyre (difficultés) nom (bas latin martyr, du grec martus, -uros, témoin) Sens et orthographe Ne pas confondre un martyr, une martyre (= une personne) et lemartyre (= le supplice). 1. Martyr, e n. et adj. = personne (à l'origine, chrétien) qui a souffert la mort pour sa foi, ou pour une cause à laquelle elle s'est sacrifiée. Sainte Blandine est une martyre lyonnaise. Les martyrs de la Résistance. - (Emploi adjectif) Une enfant martyre, victime de mauvais traitements. 2. Martyre n.m. = supplice, souffrance des martyrs. Le martyre infligé à sainte Blandine.martyr, martyre (expressions) nom (bas latin martyr, du grec martus, -uros, témoin) Ère des martyrs, époque qui fut marquée par une persécution générale et systématique des chrétiens dans tout l'Empire romain (303-312). Prendre des airs de martyr, jouer les martyrs, faire celui qui a à supporter tous les maux. ● martyr, martyre (homonymes) nom (bas latin martyr, du grec martus, -uros, témoin) martyre nom masculinmartyr, martyre adjectif Qui est l'objet de mauvais traitements, supporte de cruelles souffrances : Un enfant martyr.

martyre
n. m.
d1./d Mort, tourments endurés par un martyr. Le martyre de saint Sébastien.
d2./d Très grande souffrance physique ou morale. Souffrir le martyre.

⇒MARTYRE, subst. masc.
A.HIST. DU CHRIST. Supplices, souffrances et/ou mort endurés par quelqu'un parce qu'il n'a pas voulu renier sa foi. Le martyre de St Étienne, de Ste Agathe; atroce, cruel martyre; affronter, endurer le martyre; aller, marcher au martyre. Sa tête avoit été jadis dépouillée par la flamme, et son front montroit encore les cicatrices du martyre qu'il avoit éprouvé sous Valérien (CHATEAUBR., Martyrs, t. 1, 1810, p.165). La masse énorme du Colisée (...) où tant de chrétiens ont souffert le martyre (MICHELET, Hist. rom., t. 1, 1831, p.4).
Aller jusqu'au martyre. Aller jusqu'à la mort pour sa foi. Caulet, depuis évêque de Pamiers et janséniste jusqu'au martyre (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 1, 1840, p.503).
Prononcer le voeu du martyre. S'engager par serment à affronter la mort pour sa foi. Au régime impie qui prétend suspendre les voeux, je pense que la Communauté tout entière devrait répondre en prononçant solennellement le voeu du Martyre (BERNANOS, Dialog. Carm., 1948, p.1663).
B. — Souffrances et/ou mort endurées pour une cause, un idéal. Le martyre des résistants, des soldats. La Pologne a gagné ceci à son martyre, qu'elle est restée une nation et qu'elle est devenue un symbole (HUGO, Corresp., 1868, p.133). André Chénier était désigné aux bourreaux par son courage (...). Il a vraiment mérité sa mort. Il était digne du martyre politique (A. FRANCE, Vie littér., t. 2, 1890, p.236). Tant de martyres subis pour la France au fond des cachots ou aux poteaux d'exécution (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p.463):
1. Avant de charger, il adressa aux siens une brève harangue dont Foucher de Chartres nous a conservé le sens: «Si vous êtes tués, c'est la couronne du martyre; si vous êtes vainqueurs, une gloire immortelle...»
GROUSSET, Croisades, 1939, p.65.
♦[Avec un sens plus ou moins affaibli] Desplein, le plus grand chirurgien connu, souffrit son premier martyre en se débattant avec les premières difficultés de la vie et de la gloire à Paris (BALZAC, Illus. perdues, 1843, p.228). Ils ont été des hommes de lettres accomplis; ils l'ont été jusqu'au martyre; et celui des deux que nous admirons aujourd'hui (...) a pu dire de ce frère (...): «Jules de Goncourt est mort de travail» (BOURGET, Nouv. Essais psychol., 1885, p.197).
C. — Grande peine, immense douleur.
1. Souffrance physique subie par quelqu'un par l'effet de la maladie. Martyre physique. Pour moi, sa jeunesse s'épuise, sa santé s'altère. J'assiste tranquillement à ce martyre quotidien (MURGER, Scènes vie jeun., 1851, p.72):
2. Tous les matins, on me cautérise mes abcès; on ne laisse pas refermer mon incision du périnée, on l'entretient avec des antiseptiques. Je suis au martyre.
BARRÈS, Cahiers, t. 1, 1897, p.169.
P. hyperb. Situation pénible ou désagréable. Une chaleur étouffante, qui me fait bénir mon étoile d'être né dans un climat où on n'éprouve ce martyre que quelques jours de l'année (DELACROIX, Journal, 1853, p.73). J'ai horreur, à distance (...) des quartiers dans lesquels je traînais quelquefois, chassé de chez moi par le bruit des voisins qui me mettait au martyre (LÉAUTAUD, Passe-temps, 1929, p.25).
2. Souffrance morale, affective, intellectuelle. Martyre moral; martyre de l'absence, de l'angoisse, des passions, de la séparation. Le long martyre des hommes de bien, les persécutions qu'ils subissent dans leurs pensées et dans leurs sentiments ici-bas (LAMART., Corresp., 1831, p.121). Les années qu'il passa en pension furent un long martyre, un de ces martyres d'enfant seul et abandonné que tout écrase et qui ne peut savoir ce dont il est coupable (ZOLA, M. Férat, 1868, p.51). Je fis le désespoir de tous ceux qui m'aimaient: je me mariai. Mon martyre commença, car je me mariai contre tout bon sens (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p.149).
Faire un martyre à qqn. Ce départ, cette séparation si imprévue, si douloureuse par tant d'endroits, me fait comme un martyre au coeur, à l'esprit, aux yeux qui se tournent toujours vers Paris (E. DE GUÉRIN, Journal, 1839, p.249).
C'est un martyre de + inf. Hommes sans oeuvres, sans pratique de foi! C'est martyre d'avoir des amis de la sorte (E. DE GUÉRIN, Journal, 1840, p.330).
Avoir le martyre de + inf. J'eus le martyre de vivre habituellement avec une idée (...) que j'aurais crue tout aussi impossible à supporter (PROUST, Fugit., 1922, p.535).
P. métaph. Mon âme me brûlait. J'en sentais la flamme sombre chauffer les parois intérieures de mon corps; et j'endurais, sans même pouvoir exhaler un soupir de détresse, le martyre de ce bûcher intime (BOSCO, Mas Théot., 1945, p.18).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1100 «massacre, défaite sanglante» martirie (Roland, éd. J.Bédier, 965); 2. id. «mort endurée pour la religion chrétienne» martyrie (ibid., 1922); 3. 1119 «souffrance intense» martire (PHILIPPE DE THAON, Comput, éd. E. Mall, 539); 4. ca 1165 «détresse, tourment» (BENOÎT DE SAINTE-MAURE, Roman de Troie, éd. L. Constans, 3308). Empr. au lat. eccl. martyrium (du gr. «témoignage, preuve», «sanctuaire dédié à un martyr»), «action de témoigner le Christ dans la persécution», d'où «lieu où est enterré un martyr, sanctuaire» (v. BLAISE Lat. chrét.). Fréq. abs. littér.:762. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 906, b) 1000; XXe s.: a) 1137, b) 816.

martyre [maʀtiʀ] n. m.
ÉTYM. 1080, Chanson de Roland; var. martire, 1080; lat. ecclés. martyrium, du grec. → Martyr.
1 La mort, les souffrances qu'un martyr, une martyre endure pour sa religion, pour ne pas renier sa foi. Baptême (de sang), supplice, torture. || L'auréole (cit. 11), la couronne, la palme du martyre. || Demander, souffrir, endurer le martyre. || Aller, marcher au martyre. || Le martyre de saint Sébastien, œuvre de d'Annunzio (musique de Debussy).
1 Aveugles pour la terre, ils (les chrétiens) aspirent aux cieux;
Et croyant que la mort leur en ouvre la porte,
Tourmentés, déchirés, assassinés, n'importe (…)
La mort la plus infâme, ils l'appellent martyre.
Corneille, Polyeucte, III, 3.
2 Plus ils (les protestants) étaient persécutés, plus leur nombre croissait; le martyre dans tous les temps a fait des prosélytes.
Voltaire, Hist. du Parlement de Paris, XXII.
3 Cependant le peuple torturait les confesseurs, et la soif du martyre m'entraîna dans Alexandrie. La persécution avait cessé depuis trois jours.
Flaubert, la Tentation de saint Antoine, I.
2 La mort ou les souffrances que qqn endure pour une cause qu'il défend (→ Épidémique, cit. 3; immoler, cit. 20).
4 Le martyre est une sublimation, sublimation corrosive. C'est une torture qui sacre.
Hugo, les Misérables, V, VI, IV.
5 Ce penseur, si héroïquement indépendant qu'il eût marché au martyre, à une autre époque, pour ses convictions, avec la fermeté d'un Bruno ou d'un Vanini (…)
Paul Bourget, le Disciple, III.
6 Tu n'es pas un héros, Fumat ! Tu n'es qu'un martyr. Et nous te portons dans la terre de France, rassasiée d'un martyre innombrable.
G. Duhamel, Récits des temps de guerre, I.
7 Il n'est pas de martyre que dans le sublime. On peut donner sa vie en choisissant de toutes les morts, la plus basse.
F. Mauriac, Génitrix, XI.
3 (V. 1119). Peine cruelle, grande souffrance (physique ou morale). Calvaire, crucifiement, douleur, mal, supplice, torture, tourment (→ Endurance, cit. 3). || Sa maladie fut un martyre. || Le martyre des lépreux (cit. 2). || Sa vie fut un long martyre (→ Épreuve, cit. 29).Martyre moral. || Le martyre d'être séparés (→ Altérer, cit. 10).Spécialt (dans le langage précieux). || Le martyre, l'amoureux martyre : les peines de l'amour.
8 Toi qui vois tout mon cœur, juge de son martyre;
L'ambition l'entraîne, et l'amour le déchire.
Corneille, Tite et Bérénice, I, 1.
9 (…) en vérité c'est un martyre que cette séparation.
Mme de Sévigné, 1065, 22 sept. 1688.
Loc. Souffrir le martyre : souffrir intensément.
10 Lorsqu'elle vient me voir, je souffre le martyre :
Il faut suer sans cesse à chercher que lui dire,
Molière, le Misanthrope, II, 4.
11 Mais j'ai souffert un dur martyre,
Et le moins que j'en pourrais dire,
Si je l'essayais sur ma lyre,
La briserait comme un roseau.
A. de Musset, Poésies nouvelles, « Nuit de mai ».
(V. 1160). Situation pénible, désagréable. || Pour une personne aussi active, l'inaction est un martyre (→ Hébéter, cit. 5). || Cette interminable conférence nous a fait souffrir le martyre.

Encyclopédie Universelle. 2012.