matité [ matite ] n. f.
• 1833; de mat
1 ♦ Caractère de ce qui est mat. « La fausse matité d'un teint poudré » (Colette).
2 ♦ Méd. Diminution d'intensité et absence de timbre appréciable dans le son obtenu par percussion des régions thoracique ou abdominale. Matité pulmonaire.
● matité nom féminin (de mat adj.) État de ce qui est mat : La matité d'un son, d'une couleur.
matité
n. f. Caractère de ce qui est mat.
⇒MATITÉ, subst. fém.
Qualité de ce qui est mat. Matité de la chair, de la peau, du teint. L'aspect si particulier du lait dans la jatte, son opacité, sa matité, sa blancheur (GIDE, Journal, 1933, p.1158). Les villages (...) deviennent d'un brun rouge qui les incorpore à la terre. L'ensemble a déjà cette matité de couleurs qui ira s'accentuant jusque dans la Biscaye (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1933, p.179):
• 1. ... les mèches de la princesse de Guermantes, qui quand elles étaient grises et brillantes comme de la soie semblaient d'argent autour de son front bombé, ayant pris à force de devenir blanches une matité de laine et d'étoupe, semblaient au contraire à cause de cela être grises comme une neige salie qui a perdu son éclat.
PROUST, Temps retr., 1922, p.940.
— P. anal. Qualité d'un son qui est mat. La matité de ma voix (DU BOS, Journal, 1927, p.145):
• 2. La sonorité des jeux bouchés [de l'orgue] est moins franche, plus sourde et plus cotonneuse que celle des jeux ouverts; (...) par le fait même de leur matité, ils contribuent (...) à la variété de timbres qui est une des richesses de l'instrument.
LAVIGNAC, Mus. et musiciens, 1895, p.92.
♦P. méton., MÉD.
Son sourd et sans résonance produit par la percussion d'un organe solide. Matité cardiaque, hépatique (MAN.-MAN. Méd. 1980).
Matité (pathologique). Son dépourvu de résonance perçu à la percussion d'organes normalement sonores et révélant un état pathologique. Matité d'une pleurésie, d'une pneumonie (MAN.-MAN. Méd. 1980):
• 3. ... une petite danseuse, qu'on avait sauvée d'une pleurésie (...) se faisait palper le ventre à tout bout de champ. Elle aimait la percussion plus que tout, elle insistait pour qu'il recherchât si elle n'avait pas, par hasard, de la matité quelque part.
ARAGON, Beaux quart., 1936, p.211.
REM. 1. Mateur3,subst. fém., État de ce qui est mat. La nuit [à la grande Chartreuse] avait été fort neigeuse et le paysage entier, vêtu de blanc comme un Chartreux, éclatait aux yeux sous la mateur grise d'un ciel bas et lourd (BLOY, Désesp., 1886, p.86). 2. Matidité, subst. fém., synon. de matité. Dîné chez A. P. qui a pris une fille suivante découplée, grande, vigoureuse, un sein qui se moque du corset, une fermeté de formes hardies et jeunes, avec une fraîcheur écarlate sur la matidité de l'ivoire, des yeux bleus et d'un bleu si profond qu'ils semblent noirs, et des cheveux noirs avec des reflets bleus (BARB. D'AUREV., Memor. 2, 1838, p.360).
Prononc. et Orth.:[matite]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1832 méd. «défaut de résonance dans la poitrine» (RAYMOND); 2. 1845-46 «état, qualité d'un ton mat» (BESCH.). Dér. de mat; suff. -(i)té. Fréq. abs. littér.:18. Bbg. QUEM. DDL t. 8.
matité [matite] n. f.
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♦ Littér. ou didactique.
2 (1833). Méd. Diminution d'intensité et absence de timbre appréciable, dans le son obtenu par percussion des régions thoracique ou abdominale. || Matité pulmonaire.
Encyclopédie Universelle. 2012.