menotte [ mənɔt ] n. f.
1 ♦ Main d'enfant; petite main. « Les mains de cette enfant [...] sont bien les deux plus jolies menottes qu'il soit possible de faire » (Diderot).
2 ♦ Au plur. Entraves, bracelets métalliques réunis par une chaîne et munis d'une serrure qui se fixent aux poignets d'un prisonnier. ⇒arg. bracelets. Mettre, ôter les menottes à qqn. Son père que « les policiers entourent pour lui passer les menottes » (Jouhandeau). ⇒ menotter.
● menotte nom féminin (de main) Familier. Petite main, main d'enfant. Chacun des deux bracelets métalliques reliés par une chaîne qu'on met aux poignets des prisonniers : Passer les menottes à un malfaiteur.
menotte
n. f.
d1./d Petite main. La menotte d'un enfant.
d2./d (Plur.) Bracelets de métal reliés par une chaîne, que l'on met aux poignets d'un prisonnier. Passer, mettre les menottes à qqn.
⇒MENOTTE, subst. fém.
A. —Hypocoristique. Petite main; en partic., main d'un petit enfant. J'aime tes longs cheveux et tes pâles menottes, (...) Ta bouche de velours et tes fines quenottes (ROLLINAT, Névroses, 1883, p. 48). Rose-Anna vit un tout petit enfant, debout dans son lit, ses deux menottes serrant les barreaux (ROY, Bonheur occas., 1945, p. 274). V. étendre ex. 1:
• ♦ Une saccade nerveuse agita sa petite main. Elzéar la regardait, cette main mignonne qui tapotait les pincettes; il pensait qu'elle avait ourdi et jeté sur tout Paris, du fond de la maison silencieuse, le large filet qui allait se refermer dans le marais parlementaire, en ramener le ministère voulu. Il la regardait, cette menotte, il se prenait à en aimer la grâce et la force.
VOGÜÉ, Morts, 1899, p. 174.
— P. iron. Il [un singulier abonné de l'Opéra] porte une petite moustache noire et sa grosse menotte pâle s'orne d'une large pierre bleue (GREEN, Journal, 1932, p. 116).
B. —Au plur. Anneaux métalliques (autrefois de corde) reliés par une chaîne, servant à entraver les mains d'une personne. Synon. bracelets (arg.), cabriolet (vx). Avoir, ôter les menottes. Ils nous mirent au cou des carcans de fer et aux mains des menottes (GOBINEAU, Nouv. asiat., 1876, p. 228). On lui passa les menottes et on le fit monter dans une voiture bâchée (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 90).
♦P. métaph. L'art n'a que faire des lisières, des menottes, des bâillons (HUGO, Orient., 1829, préf., p. 4). La vertu, (...) ce sont de bonnes menottes, une bonne camisole de force, un bon cachot à triple serrure (JANIN, Âne mort, 1829, p. 72).
— Au fig. Passer, mettre les menottes à qqn. Empêcher ou limiter l'action de quelqu'un. Si j'avais eu un fils, soit dit brutalement, je lui aurais mis les menottes, la contrainte devant être considérée comme le premier principe de toute éducation rationnelle (CHÂTEAUBRIANT, Lourdines, 1911, p.92).
Rem. Existe rarement au sing. V. cabriolet ex. 7 et menotter infra rem. ex. de Sarrazin.
C. —Spécialement
1. BOT. Synon. de clavaire. Voir A.-P. de Candolle, Essai sur les propriétés méd. des plantes, 1816 ds QUEM. DDL t.12.
2. TECHNOL. Demi-anneau en fer, dont la partie non fermée est traversée par un boulon à tête et écrou, employé en carrosserie soit comme intermédiaire entre la caisse et le palonnier, soit comme partie de la suspension des véhicules (d'apr. Lar. encyclop.). La charge est transmise à ceux-ci [aux essieux] par des ressorts à lames reliés aux brancards du châssis par des menottes rattachées aux supports de suspension (BAILLEUL, Matér. roulant ch. de fer, 1951, p. 95).
REM. Menotter, verbe trans. Mettre les menottes. On venait de voir passer à l'horizon la silhouette menaçante du gendarme, menottant corrompus et corrupteurs (L. DAUDET, Entre-deux-guerres, 1915, p. 137). Être menotté à. Être attaché à quelqu'un ou à quelque chose au moyen de menottes. Zizi est menotté, d'une part à un gars que l'on transfère en même temps que nous, d'autre part à un gendarme, qui tient sa menotte à la main (A. SARRAZIN, La Cavale, Paris, J.-J. Pauvert, 1965, p.323).
Prononc. et Orth.: []. Att. ds Ac. dep. 1694. GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 181: menitte. Étymol. et Hist. 1. 1474 menottes «entraves qu'on met aux mains de prisonniers» (Myst. de l'Inc. et Nativ., éd. P. Le Verdier, 2e journée, 370); 1868 fig. mettre les menottes à qqn (LITTRÉ); 2. 1481 manotte «petite main» (MOLINET, La ressource du petit peuple ds Faictz et dictz, éd. N. Dupire, t. 1, p. 140); ca 1545 menotes (Sermon d'un cartier de mouton, éd. E. Picot, 294 ds Romania t.16, p.444); 3. 1791 «champignon» (P. BULLIARD, Hist. des champignons de la France, I, 202-203 ds R. Ling. rom. t. 42, p. 451). Dimin. de main; suff. -otte; l'e de la syllabe initiale s'expliquant par l'infl. de la monophtongue avec laquelle se prononce main. Fréq. abs. littér.: 145. Bbg. BRÜCH (J.) Fr. grenier, menottes und ramer. Rom. Forsch. 1941, t. 55, pp. 207-209. — DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 32, 34. — HASSELROT /0e s. 1972, p. 10. — QUEM. DDL t. 18.
menotte [mənɔt] n. f.
ÉTYM. 1545; manotte, 1474; dimin. de main.
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1 Petite main mignonne (dans le langage de l'affection, cit. 15; spécialt, main d'un enfant). → Beau, cit. 20.
1 (…) je me reprocherais de m'être tu sur les mains de cette enfant : ce sont bien les deux plus jolies menottes qu'il soit possible de faire.
Diderot, Salon de 1769, « Greuze ».
2 (Au plur.). Entraves, bracelets métalliques réunis par une chaîne et qui se fixent aux poignets d'un prisonnier. ⇒ Bracelet (argot), cabriolet (argot), poucette(s); attache, chaîne… (→ Gendarme, cit. 3). || Passer, mettre les menottes à un prisonnier. ⇒ Emmenotter, enchaîner (cit. 1). || La clé des menottes.
2 Le fils, douze ans, à son père que les policiers entourent pour lui passer les menottes : — Quelle veine ! papa, il fallait me le dire. Je ne le savais pas, moi, qu'on était des bandits.
M. Jouhandeau, Chaminadour, Propos et anecdotes, « Le bandit ».
♦ (1868). Fig. || Mettre les menottes à qqn, le paralyser dans son action.
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DÉR. Menotter.
Encyclopédie Universelle. 2012.