moineau [ mwano ] n. m.
• moinel XIIe; p.-ê. de moine, d'apr. la couleur du plumage
1 ♦ Oiseau commun en Europe (passériformes) à livrée brune striée de noir. Moineau franc. ⇒ pierrot; fam. piaf. Moineau montagnard. Moineau des champs. ⇒ friquet. Épouvantail à moineaux. Volée de moineaux. Le moineau pépie. — Loc. Manger comme un moineau, avoir un appétit de moineau : manger très peu.
2 ♦ Tête de moineau : variété de charbon à usage domestique.
3 ♦ Fig. Vilain, sale moineau : individu désagréable ou méprisable. C'est un drôle de moineau, un drôle de type. ⇒ oiseau.
4 ♦ Fam. Pénis (surtout de l'enfant). ⇒ 2. zizi.
● moineau nom masculin (de moine, à cause de la couleur du plumage) Petit passereau (plocéidé) très commun des villes et des campagnes d'Eurasie. (Nom usuel pierrot.) Familier et péjoratif. Individu louche : C'est un drôle de moineau. Dispositif en saillie pour flanquer les murailles. (Les moineaux sont les ancêtres de la caponnière moderne.) ● moineau (expressions) nom masculin (de moine, à cause de la couleur du plumage) Familier. S'abattre sur quelque chose, quelqu'un, comme une volée de moineaux, se précipiter goulûment sur eux. Familier. Manger comme un moineau, manger très peu. Familier. Tête, cervelle de moineau, étourdi, écervelé. ● moineau (synonymes) nom masculin (de moine, à cause de la couleur du plumage) Petit passereau (plocéidé) très commun des villes et des campagnes...
Synonymes :
- piaf (populaire)
- pierrot
moineau
n. m.
d1./d Oiseau passériforme de petite taille (Passer domesticus, Fam. plocéidés), à livrée brune et beige, très courant dans les villes. (Le mâle se reconnaît à son cou taché de noir.)
d2./d Nom donné à divers plocéidés, en partic. d'Afrique. Moineau gris. Moineau-tisserin.
⇒MOINEAU, subst. masc.
A. — 1. Petit passereau, au plumage généralement brun strié de noir, très répandu dans les villes et dans les campagnes. Synon. friquet, piaf (fam.), pierrot. Moineau franc ou domestique; moineau des bois; épouvantail à moineaux; pot à moineaux; volée de moineaux. Il y avait beaucoup de moineaux fringants, effrontés et querelleurs que l'on trouve partout à la campagne, à la ville, dans les palais, dans les prisons (CHATEAUBR., Mém., t.4, 1848, p.91). Le piaillement impudent des moineaux perchés dans les arbres du jardin et sur les corniches du château (A. FRANCE, Orme, 1897, p.167). Des moineaux venaient manger du pain sur ses fenêtres ouvertes du côté de la rue (GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1952, p.285).
— Loc. fig.
♦Vx. Brûler, tirer, user la/sa poudre aux moineaux. Se dépenser en vains efforts, se prodiguer en pure perte :
• ♦ Tu as tiré la poudre aux moineaux; semblable à ce royal chasseur que l'on voit collé aux boutiques des vitriers, il ne te reste dans les mains qu'une mauviette désarmée de plumes, tandis que tu comptais sur la riche dépouille de l'ours.
MUSSET ds Le Temps, 1831, p.97.
♦Manger comme, moins qu'un moineau. Manger très peu. On peut dire qu'à peine elle faisait oeuvre de nature. Elle mangeait moins qu'un moineau. Elle dormait peu, vers le matin (MICHELET, Journal, 1861, p.587).
2. P. anal., fam. [Surtout à propos d'un jeune enfant] Pénis. Synon. fam. quéquette, zizi. Lorsqu'un enfant encore en robe relève inconsciemment sa jupe (...) «Veux-tu cacher ton moineau» (CHAUTARD, Vie étrange arg., 1931, p.391).
3. Péj. Individu (peu intéressant). Synon. fam. coco, oiseau, zèbre. Un drôle de moineau. Veux-tu me dire un peu, qu'est-ce qui lui donnera la becquée, à ce moineau-là? (GONCOURT, G. Lacerteux, 1864, p.105). Pendant que ce moineau-là fait des farces avec les filles (AYMÉ, Jument, 1933, p.80).
— [Précédé d'un adj. dépréc. ou par antiphrase laud.] Fameux, sale moineau. Et elle conclut. — Enfin, tout pour ces vilains moineaux [les hommes] et, pour nous, une brosse, si le ventre nous démange (ZOLA, Pot-Bouille, 1882, p.80). Vous êtes de jolis moineaux, tous les deux (AUDIBERTI, Quoat, 1946, 1er tabl., p.26).
B. — Emplois spéc.
1. CHARBON. Tête-de-moineau, tête de moineau. V. tête.
2. DÉFENSE. Tourelle basse et crénelée, construite au milieu des fossés d'une fortification. L'hôtel de l'abbé de Saint-Maur, ayant le relief d'un château fort, une grosse tour, des mâchicoulis, des meurtrières, des moineaux de fer (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p.150).
3. ICHTYOL. Moineau de mer. Synon. de plie. (Dict. XIXe et XXe s.).
REM. 1. Moineauter, verbe intrans., hapax. Chantecler [au merle:] (...) toujours, sans trêve, Moineautant jour et nuit, moineautant même en rêve, Condamné par toi-même à moineauter sans fin, Pour faire le moineau tu feras le serin (ROSTAND, Chantecler, 1910, III, 6, p.192). 2.Moinelle, subst. fém., rare. Femelle du moineau. En s'envolant, ce fier moineau digne des plus nobles moinelles (...) s'était (...) heurté par mégarde à certain matou (CLADEL, Ompdrailles, 1879, p.98). Elles ont fui soudain, au premier mot, comme des moinelles (SUARÈS, Voy. Condottière, t.3, 1932, p.146).
Prononc. et Orth.:[mwano]. Att. ds Ac. dep. 1694. Au plur. des moineaux. Région. ou pop. Moigneau: Moineau fut articulé moigneau, prononciation de gamin faubourien (HUGO, Travaill. mer, 1866, p.203), (ZOLA, Terre, 1887, p.137); moigniau (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p.128); mogneau (CHAMPFL., Souffr. profess. Delteil, 1853, p.187); moiniau (BARBUSSE, Feu, 1916, p.46); moinieau (LECLERCQ, Prov. dram., Savet. et financ., 1835, 1, p.205). Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1200 le moinnel; noef moinaus (Renart, éd. E. Martin, XI, 776, 848); XIIIe-XIVe s. [mss] moinel, moisnel (MARIE DE FRANCE, Fables, éd. K. Warnke, 83, 3, var. C [XIIIe s.]: moinniaus, N [id.]: moigniaus, S [XIIIe-XIVe s.]: moineax; F [XIIIe-XIVe s.]: moisnel; 83, 33, var. C: moniaus; Q [XIIIe s.]: moisniaus); 2. fig. péj. un joli moineau (HAUTEL). B. 1. Fin XVe s. art milit. «ouvrage de défense plat, aménagé au milieu d'une courtine, sorte de guérite roulante, dont le toit rappelle par sa forme le froc de certains moineaux [note de l'éd.]» (PHILIPPE DE COMMYNES, Mém., VI, 6, 3, éd. J. Calmette, t.2, p.291); 2. id. «bastion d'angle» (ID., op. cit., VI, XI, t.2, p.322). Dér. de moine p. compar. entre le plumage de l'oiseau et le vêtement des moines; cf. l'a. fr. moinet au sens de «moineau» (ca 1280 li moinet nomin. plur. Rigomer, 15622 ds T.-L.), mais il n'y a pas d'attest. sûre au Moy. Âge de moine «moineau» malgré FEW t.6, 3, p.68a et 70b, note 21. La forme a. fr. moisnel (supra) est peut-être due à l'infl. du synon. a. fr. moisson (ca 1140 muissun, GAIMAR, Estoire des Engleis, éd. A. Bell, 858; issu du b. lat. muscio, -onis, FEW, loc. cit., p.259b), v. ibid., p.70a. B est issu de A p. métaph. (cf. corbeau), cf. fin XVe s. le synon. moinet (JEAN MOLINET, Chron., I, éd. G. Doutrepont et O. Jodogne, t.1, p.39), lui-même issu p. métaph. de l'a. fr. moinet «moineau». Fréq. abs. littér.:447. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a)368, b) 1111; XXe s.: a) 940, b) 425. Bbg. BAIST (G.). Bosco, gercer, moineau. Rom. Forsch. 1903, t.15, pp.317-320; Etymologien. Rom. Forsch. 1908, t.32, pp.31-49. — QUEM. DDL t.20. — SAIN. Sources t.1 1972 [1925], p.170; t.3 1972 [1930], p.22.
moineau [mwano] n. m.
ÉTYM. XIIe, moinel; « dér. de moine d'après la couleur du plumage » (Dauzat); ou d'un gallo-roman mundicare, d'où l'anc. franç. manger « couper, mutiler », croisé avec monachus, d'où l'anc. franç. monge, mogne « moine », pour désigner un « petit » oiseau (Guiraud).
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1 Oiseau (Passereaux; Fringillidés), conirostre, à livrée brune striée de noir. || Moineau franc, très commun et familier. ⇒ Piaf (pop.), pierrot. || Moineau montagnard. ⇒ Friquet (cit.). || Moineau des bois, moineau soulcie. || Cri du moineau. ⇒ Guilleri, pépiement; pépier. || Épouvantail à moineaux. || Volée de moineaux (→ Abattre, cit. 21). Par compar. || Enfants qui partent comme une volée de moineaux.
1 Dans ce champ, lit fatal de la sieste dernière
Des moineaux francs faisaient l'école buissonnière.
Hugo, les Contemplations, I, XVIII.
2 (…) dans la maison, il y avait un pullulement extraordinaire de mioches, des volées d'enfants qui dégringolaient les quatre escaliers à toutes les heures du jour, et s'abattaient sur le pavé, comme des bandes de moineaux criards et pillards.
Zola, l'Assommoir, t. I, V, p. 196.
3 Les moineaux, réunis en bande dans le mur vêtu de lierre, font un vacarme assourdissant, où se détachent, comme dans les jeux d'une troupe d'enfants, trois ou quatre voix, toujours les mêmes, plus criardes que les autres.
R. Rolland, Jean-Christophe, L'aube, p. 14.
♦ Spécialt. || Le moineau mâle (opposé à moinelle).
➪ tableau Noms d'oiseaux.
2 ☑ Loc. fig. Tête de moineau : charbon d'une variété à usage domestique. ☑ Manger comme un moineau, très peu. ☑ Tirer sa poudre aux moineaux. || « Pour nicher ensemble, il faut être des moineaux de même plumage » (→ Généralité, cit. 7).
3 ☑ Fig. Vilain, sale moineau : individu désagréable ou méprisable. ☑ C'est un drôle de moineau, un drôle de type. ⇒ Oiseau.
4 Moineau de mer : plie (poisson plat).
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DÉR. Moinelle.
Encyclopédie Universelle. 2012.