molasse ou mollasse [ mɔlas ] n. f.
• 1779; pierre molasse 1671; mollasse 1669; de l'adj. mollasse ou forme péj. de meulière
♦ Sc. ou techn. Grès tendre, mêlé d'argile, de quartz.
⊗ HOM. 1. Mollasse.
mollasse 1. mollasse [ mɔlas ] adj.
• 1551; de mol, mou et suff. péj. -asse, ou it. molaccio
1 ♦ Qui est mou et flasque. Des chairs mollasses.
2 ♦ Fig. Qui est trop mou, qui manque d'énergie. ⇒ apathique, endormi, indolent, nonchalant, paresseux. Une grande fille mollasse. Il est un peu mollasse. Subst. Un, une mollasse. Quelle mollasse !
♢ « le rythme [de cette poésie] est aussi mollasse que la pensée » (Taine).
⊗ CONTR. Dur. Actif.
⊗ HOM. Molasse.
● mollasse adjectif (ancien français mol, mou) Qui est trop mou, qui manque de consistance : Chairs mollasses. ● mollasse (homonymes) adjectif (ancien français mol, mou) molasse nom féminin ● mollasse adjectif et nom Familier. Qui est mou, apathique : Jeune homme mollasse. ● mollasse (homonymes) adjectif et nom molasse nom féminin ● molasse ou mollasse nom féminin (ancien français mol, mou) Formation sédimentaire détritique correspondant à un grès calcaire friable qui se forme dans les zones orogéniques, par destruction de reliefs jeunes avoisinants. (On l'emploie comme pierre à bâtir dans le sud-est de la France.) ● molasse ou mollasse (homonymes) nom féminin (ancien français mol, mou) mollasse adjectif mollasse nom féminin
mollasse
adj. Péjor.
d1./d Sans consistance, mou et flasque. Chair mollasse.
d2./d Fig. (Personnes) Sans énergie. Syn. apathique, indolent.
I.
⇒MOLLASSE1, adj.
A. — [En parlant d'une chose] Flasque, plus mou qu'il ne devrait être. Cet organe accessoire est formé d'une peau molasse, ridée, fort extensible, entièrement dépourvue de poils (CUVIER, Anat. comp., t.5, 1805, p.125). Je t'écraserai entre les os de mes doigts, comme un morceau de matière mollasse (LAUTRÉAM., Chants Maldoror, 1869, p.313).
B. — Au fig., fam. [En parlant d'une pers.] Nonchalant, apathique, qui manque de vigueur, de caractère. Vous n'imaginez pas combien cette grande bringue est mollasse, docteur! Pour moi, qui ai toujours eu du vif-argent dans les veines, c'est horripilant! (MARTIN DU G., Thib., Consult., 1938, p.1079).
— Emploi subst. Ah! quel mollasse tu es! s'écria Félicité avec colère. C'est toi qui as eu l'idée, et voilà que tu recules! (ZOLA, Fortune Rougon, 1871, p.281).
REM. 1. Mollassement, adv. De manière mollasse. Les soldats clairs, casqués de cuivre, Ne sachant plus où sont les droits, où sont les torts. Las d'obéir, chargent, mollassement, Le peuple énorme et véhément (VERHAEREN, Villes tentac., 1895, p.177). 2. Mollassité, subst. fém. Caractère de ce (celui, celle) qui est mollasse. Un diable vert, avec un bec de corbeau et des mamelles d'une mollassité dégoûtante (FLAUB., Champs et grèves, 1848, p.277).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694 et 1718: molasse; dep. 1740: mollasse; supra Cuvier: mollasse. Étymol. et Hist. 1. 1551 «mou, inconsistant» (DU PARC CHAMPENOIS, Trad. L'HÉBREU, Philosophie d'amour, in fine ds QUEM. DDL t.7); 2. a) 1559 «qui manifeste de la mollesse, un manque d'énergie et de vivacité» (AMYOT, Vies, Alcibiade, 2 ds GDF. Compl.); b) 1866 subst. fém. (DELVAU); 1869 subst. masc. (FLAUB., Éduc. sent., t.2, p.144). Dér. de mou, mol, molle; suff. -asse (v. -ace). L'hyp. d'un empr. à l'ital. mollaccio ne s'impose pas.
DÉR. 1. Mollasserie, subst. fém. Synon. de mollassité (supra rem.). L'absence de caractère, les petitesses de l'esprit, les mollasseries du coeur (BARB. D'AUREV., Memor. 2, 1838, p.304). Cette image rend assez drolatiquement son jeune bedonnement, sa graisse, sa mollasserie des chairs (GONCOURT, Journal, 1896, p.919). — []. — 1reattest. 1838 (BARB. D'AUREV., loc. cit.); de mollasse1, suff. -erie. 2. Mollasson, -onne, adj. et subst., fam. (Celui, celle) qui manque d'énergie, qui est dépourvu(e) de volonté, de caractère. Vous me croyez faible? Vous me prenez pour un mollasson! (PAGNOL, Fanny, 1932, I, 1er tabl., 9, p.36). Il regarde avec dégoût ce gros mollasson qui s'obstine à vivre, qui vivra sous tous les régimes (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p.198). — [], fém. [-]. — 1re attest. 1880 (L. HENNIQUE, Soir Médan, Affaire Gd 7, p.225); de mollasse1, suff. -on1.
BBG. — QUEM. DDL t.16.
II.
⇒MOLLASSE2, MOLASSE, subst. fém.
GÉOL., BÂT.
A. — Grès calcaire ou argileux, blanc, rouge ou verdâtre, durcissant à l'air, que l'on utilise comme pierre à bâtir. Les roches tertiaires forment d'excellentes pierres à bâtir. En Suisse, la plupart des villes sont bâties avec un grès tertiaire, facile à tailler au moment de son extraction, qui durcit ensuite et qu'on appelle molasse (BOULE, Conf. géol., 1907, p.174). L'ensemble a la couleur de l'argile sèche. C'est une sorte de molasse roussâtre rongée par les pluies, travaillée par le vent, usée par les pieds des hommes (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1933, p.76).
B. — Veine terreuse qui constitue un défaut dans la pierre à bâtir. Certaines pierres (...) sont coupées de veines terreuses dites mollasses qui, en se dissolvant provoquent également l'éclatement de la pierre (BOURDE, Trav. publ., 1928, p.92).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1935: mollasse; ROB., Lar. Lang. fr.: -ll- ou -l-. Étymol. et Hist. 1669 mollasse (WIDERHOLD); 1671 pierre molasse (POMEY); 1779 mollasse et molasse (H. B. DE SAUSSURE, Voy. Alpes, t.1, p.XXII, p.39). Terme d'orig. franco-prov., att. en Suisse Romande dès le XVe s. (1410 en lat. médiév., av. 1630 pierres molasses ds PIERREH. 1926) et qui est prob. de même orig. que mollasse1 (FEW t.6, 3, p.51b) mais a été rapproché du franco-prov. mole correspondant au fr. meule à cause de l'usage qu'on peut faire de ce type de pierre lorsqu'il s'agit d'une variété de grès (cf. PIERREH. 1926).
DÉR. Mollassique, molassique, adj. Qui est fait de mollasse. Dépôt mollassique. C'est le lac qui lia tout naturellement les intérêts de la haute montagne à ceux du plateau mollassique (BRUNHES, Géogr. hum., 1942, p.277). — []. — 1re attest. 1874 (Lar. 19e); de mollasse2, molasse, suff. -ique
STAT. — Mollasse1 et 2. Fréq. abs. littér.:35.
BBG. — GOHIN 1903, p.332.
1. mollasse [mɔlas] adj.
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1 Mou et flasque. ⇒ Flasque, mou. || Des chairs mollasses. || Aliment mollasse. ⇒ Pâteux. || Tissu mollasse, qui ne se tient pas.
1 (…) la pulpe mollasse de leur cerveau (…)
Léon Bloy, le Désespéré, p. 79.
2 (Personnes). Qui est trop mou, qui manque d'énergie physique (⇒ Apathique, endormi, indolent, lent, mou, nonchalant, paresseux) et morale (⇒ Faible, inconsistant, lâche). || Une grande fille mollasse (→ Horripilant, cit. 2). || Il est mollasse, sans activité ni volonté. || Il, elle est mollasse avec ses enfants, trop indulgent(e). — (1903, in D. D. L.). Subst. (Rare). || Un, une mollasse.
♦ Par ext. Sans vigueur.
2 (…) poésie vide et vieillotte, bavardage de trouvères usés, enfilade de phrases rimées où le rythme est aussi mollasse que la pensée.
Taine, Philosophie de l'art, t. II, p. 15.
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CONTR. Dur, résistant. — Actif, ardent, décidé, empressé, énergique, entêté, ferme, impétueux, opiniâtre, rude, vif, volontaire. — Vigoureux.
DÉR. Mollasserie, mollasson.
HOM. 2. Mollasse.
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2. mollasse [mɔlas] n. f.
ÉTYM. XVIIIe; pierre molasse, déb. XVIIe; forme substantivée de l'adj. mollasse, ou forme péj. de meulière.
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♦ Scientifique ou technique.
1 Grès tendre calcaire, mêlé d'argile, de quartz… || Les mollasses résistent mal à l'érosion (→ Grès, cit. 4). — Var. orthographique : molasse.
0 La base de la colline est un grès tendre qui porte dans le pays le nom de molasse.
➪ tableau Classes de roches.
2 Par anal. « Pierre calcaire de médiocre qualité qu'on emploie comme moellon » (Réau).
3 Dépôt terreux remplissant une cavité, dans une pierre à bâtir (défaut de la pierre).
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HOM. 1. Mollasse.
Encyclopédie Universelle. 2012.